Leïca Ellen Princivil, la magie du maquillage

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Derrière les clichés choquants comme des plaies béantes ou des doigts coupés, un visage taché de faux sang qu’elle peint, il y a Leïca Ellen Princivil, maquilleuse menue de sa passion qui excelle avec ses pinceaux. Celle qui transforme les gens en zombies, en clowns, possède tous les attributs pour vivre de cette filière artistique.

Des bleues sur le visage. Poignets coupés, maculés de sang, brûlures, la magie s’opère sous les doigts Leïca Ellen Princivil, maquilleuse jusqu’au bout des ongles. Mise à part son poste administratif au sein de l’entreprise de son père, elle s’adonne à sa passion qui n’est autre que le maquillage effets spéciaux.

Leïca Ellen Princivil vit à Port-au-Prince où elle a terminé ses études secondaires, pour ensuite entamer des études de secrétariat d’administration et de gestion bilingue. Elle fait son entrée sur le marché du travail dans le domaine visuel à Musiphot’Art, centre culturel de son père – le très connu violoncelliste, également compositeur et arrangeur Dickens Princivil – qui allie la musique, la photographie et l’art.

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Celle qui se décrit comme une femme romantique, très simple et attentionnée, qui aime écouter les gens s’adonne à d’autres passe-temps. À ses heures perdues, elle pratique la gastronomie qu’elle s’est instruite elle-même en suivant les traces de sa mère, professionnelle culinaire. Elle s’amuse aussi à être DJ lors d’occasions spéciales et joue quelques fois dans l’orchestre de son père.

Le maquillage  effets spéciaux, pas qu’une simple mise en beauté

L’envie d’explorer cet univers l’a poussée à regarder des tutoriels de maquillage a effets spéciaux sur YouTube. Elle a par la suite donc décidé de se lancer dans ce domaine d’ailleurs peu pratique ici.  

D’après les diverses définitions attribuées à celui ou celle qui exerce dans ce milieu sur le Web, le professionnel ou la professionnelle en maquillage effets spéciaux est une personne qui exerce principalement pour les besoins audiovisuels et cinématographiques.

« J’ai regardé beaucoup de tutoriels dans le domaine sur YouTube et fait des contacts de pro. C’est ainsi que j’ai tout de suite aimé le métier. Dès mon 1er essai, j’ai remarqué que j’avais un don pour cela et je m’y suis lancée. Je réalise tous types de maquillages : clowns, zombies, vampires, loups garous, accidents, etc) et ce, sur demande, parfois pour tuer le temps ou pour faire de l’argent », avoue-t-elle.

Quelques dates clés de l’histoire du maquillage

Selon un article publié dans les colonnes du quotidien français Ô Magazine, le maquillage a été pratiqué pour la première fois par les égyptiens en 3000 ans avant J.-C. C’est d’ailleurs à cette époque que le khôl appelé maintenant fard à paupières fût créé. Toutefois, l’idée de l’inventer ne découlait pas d’un besoin de beauté. Il a été créé pour protéger et soigner les yeux.

L’une des techniques les plus utilisées dans ce milieu est le brush ou fard en joues. Il a fait sa première apparition au II ème siècle après J.-C. Plus le temps passait, plus les produits de maquillage voyaient le jour comme des crèmes, des poudres, pour ne citer que ceux-là.

Toujours selon le papier, Guerlain, la première marque au monde à créer le rouge à lèvre en bâton en 1900. Un classique. Quatorze ans plus tard, Maybelline invente le premier mascara à base de vaseline. En 1985, la célèbre  entreprise de maquillage Make-up Art Cosmetics communément appelé M·A·C ou MAC Cosmetics a été fondé à Toronto au Canada par Frank Toskan & Frank Angelo.

Au cours des années 2000, le monde des pinceaux, des palettes de couleurs et autres accessoires de beauté font leur entrée dans le 7ème art. On y retrouve des personnages comme le Joker de Batman, Voldemort dans Harry Potter sans son nez et tant d’autres. Dans ce métier, la créativité, la passion et l’envie de mettre plein la vue jouent sur le même front. C’est cet amour pour ce type de maquillage qui a attiré Leïca E. Princivil.

Ses projets et son rêve d’avenir

Depuis 2015, l’autodidacte cartonne dans le milieu du maquillage effets spéciaux qui, selon elle, n’est pas très présent en Haïti. Elle met son savoir-faire au service de la section de maquillage à l’entreprise de son père et également dans des films d’horreurs, des scènes dramatiques qui figurent par exemple dans les sketches réalisés par la troupe de Théâtre AMI et autres projets locaux.

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Pour donner vie à ses zombies, coupures, plaie saignante, œil crevé ou encore à ses morsures qui sont d’une réalité inouïe, elle utilise avec talent des matériaux comme des kits de latex, des palettes de peinture, du fond de teint, de la cire et du faux sang qu’elle concocte elle-même. Quant à ce dernier élément qu’on retrouve dans presque tous les maquillages, Leïca n’a pas voulu révélé ses composants. C’est une recette classée  propre à elle. Comme pour tous les domaines, les débuts sont difficiles et le secteur n’est pas encore complètement développé dans le pays, reconnait-elle.

« Je compte voyager dans des pays où il y a beaucoup de demandes pour faire de grandes et multiples expériences qui marqueront ma carrière en général », dit-elle, resolue.

Leïca qui présente ses différentes réalisations à travers des séquences vidéo sur sa page Instagram compte poursuivre son chemin. Elle envisage de se joindre à son frère Paul Eddy Princivil, photographe professionnel, pour réaliser un beau projet sans pour autant donner de détails. De plus, Leïca caresse un rêve d’avenir : faire partie des meilleurs artistes make-up du monde et elle dit travailler d’arrache-pied pour y parvenir.

Diane Bissereth


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