L’histoire de NZINGA MBANDI, reine d’Angola

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Nzinga naît vers 1562, en Angola, alors que son peuple subit la colonisation portugaise depuis déjà près de dix ans. Nzingha apprend à lire et à écrire au contact de missionnaires et de commerçants portugais de passage.

Dès son jeune âge, elle seconde son père le roi Mbandi Ngola Kiluanji pour affronter les conquistadors et les ennemis des royaumes rivaux de la région. Si à la mort de ce dernier c’est son frère Ngola Mbandi, qui prend le pouvoir, il se révèle rapidement paranoïaque, allant jusqu’à faire égorger son neveu, le fils de Nzingha.

Elle participe activement à la politique du royaume, allant jusqu’à passer des pactes avec les légions portugaises qui finiront par trahir leur engagement. À 43 ans Nzinga prend le pouvoir du Ndongo et devient Ngola Mbandi Nzinga Bandi Kia Ngola. Elle impose son autorité aux chefs locaux et conquiert le royaume voisin de Matamba. Elle place des femmes à tous les postes gouvernementaux, notamment ses deux sœurs. Ce qui représente un changement majeur dans un contexte politique et géopolitique où les femmes autant sur le continent africain que d’ailleurs sont en position de subalternes vis-à-vis de leur contemporain. Si dans les mouvements de résistance les femmes sont au même titre que les hommes enrôlées, partent au combat et organisent la résistance face au racisme, à l’esclavage et aux agressions sexuelles de toutes sortes, elles doivent aussi se battre en interne pour faire imposer leur autorité et peu d’entre elles ainsi que de leurs réalisations nous sont parvenues.

Outre cette action forte symboliquement, Nzinga oppose une résistance farouche face aux portugais tissant des alliances stratégiques, en particulier avec les Hollandais, entretenant une habile correspondance diplomatique et dirigeant elle-même les opérations militaires. Les uns après les autres, les gouverneurs portugais sont confrontés à la détermination de cette grande reine qui ne cesse de compromettre leurs ambitions.

La reine meurt tranquillement à 80 ans passés. Dernière souveraine à avoir régné sur l’Angola, les colonisateurs s’emparent de la totalité de son territoire à sa mort. Inconnue et presque jamais citée dans les discussions féministes et post coloniales, ses actes ont pourtant été minimisés par les missionnaires qui décrivaient les Angolais comme des barbares sanguinaires. Encore aujourd’hui, Nzingha reste invisible dans les manuels scolaires sur la colonisation et son génie militaire n’a fait l’objet d’aucune recherche, cependant, elle représente un symbole de la résistance à la domination coloniale pour les angolais.

Melissa Béralus


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