Deux éléments ont été jusque-là les obstacles majeurs dans l’exercice de ses fonctions: sa jeunesse et son sexe. Des barrières dresées devant la jeune mairesse, qui ne lui ont toutefois pas empêché de mettre ses compétences au service de sa commune.
Nommée par arrêté présidentiel le 26 octobre 2020, Phabiola Louis a appris la nouvelle à travers les vives félicitations qu’elle ne cessait de recevoir de ses amis, avant de tomber elle-même sur l’arrêté. La jeune mairesse, qui avait répondu oui à la proposition qui lui avait été faite pour faire partie du cartel devant se présenter aux élections pour intégrer la mairie, avait été surprise de constater que son nom figurait parmi les 3 personnalités de la commission municipale de sa ville, en tant que mairesse adjointe. Elle qui se préparait, après son accouchement à se présenter aux élections pour le poste, la-voilà directement nommée par le président lui-même. Elle occupe le poste aux côtés d’Ernson Henry et de Vanel Coimin. À eux trois, ils forment la commission municipale.
Au début, ce n’était pas facile, selon ce que nous a rapporté Phabiola. Cette dernière a dû faire face aux commentaires déplaisants sur le fait qu’elle soit une femme, mais aussi par rapport à sa jeunesse. “Ils ont lié mon physique à l’incapacité et l’incompétence” raconte Phabiola. “Paske m pa gwo fanm, yo te panse m pa vo pòs la” ajoute-t-elle. Mme Louis a su par ailleurs s’imposer et prouver ce dont elle était capable, et celle va faire bientôt deux ans qu”elle exerce ses fonctions. “Se pa sou baz ti zanmi yo te chwazi m” a-t-elle tenu à notifier.
Aux côté des tâches qui l’incombent, la jeune mairesse prend aussi des initiatives personnelles, aidée bien sûr de certaines institution. C’est le cas par exemple du commissariat de Léogâne qui lui a prêté main forte dans la campagne de sensibilisation qu’elle a menée contre la violence chez les jeunes, mais aussi contre la consommation de la drogue.
En effet, Phabiola dit constater qu’à des périodes de l’année, le commissariat reçoit un nombre considérable de plaintes pour viol, et que les jeunes étaient très enclins à la consommation de drogues de tout type. Sa campagne de sensibilisation a été faite surtout dans les écoles, où elle a aussi orchestré, selon ses dires, des séances de formation pour les jeunes.
“Phabiola LOUIS est née le 4 avril 1991. Elle a bouclé ses études classiques au Lycée Anacaona de Léogâne avant de se frayer une place bien méritée à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti à partir du traditionnel concours d’admission. La communicatrice sociale qui a aussi évolué au Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (jadis Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports), fait notamment de la jeunesse, sa véritable préoccupation.
Au cours des premiers mois de ce nouveau trio de Maires ayant pris les rênes de la cité de la Reine Anacaona en novembre 2020, la Mairesse adjointe, Phabiola LOUIS, a connu des moments difficiles d’odre médical dûs au récent accouchement de son bébé (intervention chirurgicale).” (Source: FB Mairie de Léogâne).
Phabiola Louis jongle entre ses fonctions de maire et son rôle de mère. La jeune dame qui frise la trentaine est la maman d’un petit garçon d’environ deux ans qui a aussi vu le jour dans la ville de Léogâne comme sa mère.
Briguer les postes politiques en Haïti n’est pas chose aisée; entre clichés et conseils peu catholiques, Phabiola surfe, non sans peine.
Darline Honoré
