Les gagnantes du concours de textes littéraires, Haïti aujourd’hui », organisé par Mus’Elles sont connues, depuis maintenant une semaine. Il s’agit, de Magdarline Gédéon, Fernide René et Rodeline Doly. Magdarline Gédéon remporte le premier prix pour son texte titré « Sous les verrous de la mort ».
« Sous les verrous de la mort » raconte l’histoire d’une jeune mère commerçante habitant à Carrefour. Elle décide de se rendre au Centre-ville par Martissant malgré les risques afin que ses “pratik” clien.te.s de là-bas la paient. Mais elle ne retournera pas chez elle, car kidnappée sur le trajet du retour », explique Magdarline.
Ce concours, pour rappel, est une importante vitrine offerte aux femmes haïtiennes en vue de partager leurs propres récits de ce pays déchiré par toutes sortes de calamités.
« Ecrire sur Haïti me rend plus consciente de réalités auxquelles je n’avais pas, on va dire, peut-être prêté attention jusque-là. Tout est devenu un peu plus évident, et je me suis sentie un peu plus impuissante face à cela », explique Magdarline.
De se voir primé.e à un concours d’écriture n’est jamais chose qui laisse sans émotion. Jamais chose qui laisse sans une petite étincelle dans les yeux. Recevoir un prix, cela doit aider à dissiper un peu les doutes chez celui ou celle qui écrit. Fortifier dans la décision de continuer d’écrire et, le cas échéant, de faire carrière.
« Je suis contente. C’est un très bel instant de mon aventure en tant qu’autrice. Et j’ai le cœur rempli de gratitude à l’égard de celleux qui m’encouragent à écrire, je suis bénie d’être entourée de gens qui me réchauffent les ailes et me portent sur les leurs au besoin. Ce prix, c’est le leur », confie la jeune plume de 26 ans qui a fait des études en Histoire à l’IERAH de l’UEH.
Lectures et influences
On n’écrit pas sans être lecteur-lectrice. On chemine donc pour trouver son ton particulier, son vibrato intime, pour parler comme le poète Louis René Desforets.
À cela, Magdarline Gédéon dévoile ses attaches de lecture. Ses auteurs, ce sont entre autres, Dany Laferrière, Heinrich von Kleist, Agatha Christie, Fatou Diome, Edwidge Danticat. « Mais aussi Maurice Leblanc que j’ai découvert depuis deux ans environ et Mary Higgins Clark, bien moins longtemps encore », dit l’ancienne élève de l’Ecole Saint-Michel Archange et du Collège Mixte Frère Roc.
« J’éviterais de parler d’influence pour le moment car je lis des auteurs.es d’horizons, de champs très variés et je n’ai pas toujours la chance de lire la collection de leurs œuvres. Quand donc je progresse ou effectue des changements dans ma manière d’écrire, je sais difficilement de qui ou de quoi je l’ai puisé. Cependant, Gary Victor a été le premier à m’introduire au sens du détail. Je voue un profond respect aux œuvres des très excellents.es plus récemment », explique la lauréate, qui dit plonger dans les lettres, d’abord pour avoir été intéressée par sa mère. Ensuite, par peur de l’ennui.
« Je me cherche encore dans ce vaste monde qu’est l’écriture », conclue celle qui dit avoir commencé très tôt à écrire.
Le concours « Haïti aujourd’hui »
Le concours « Haïti aujourd’hui » s’inscrit dans le projet « Elles racontent Haïti », un partenariat entre l’association Mus’Elles et l’université Paris 8 Vincennes Saint Denis.
Ce projet, qui vise globalement l’accompagnement des gagnantes, se décline entre autres à travers concours de textes, expositions de textes et de photographies à Paris de femmes haïtiennes.
Adlyne Bonhomme