Cinéma Nous Haïti clôture son atelier sur l’équité de genre dans le cinéma haïtien

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L’ Association Cinéma Nous Haïti a mis fin à la deuxième édition de son programme de développement, de formation et de production de film documentaire, le vendredi 13 octobre. Cette année, le thème a été porté sur, ” l’équité de genre dans le cinéma haïtien, vers un cinéma plus inclusif”, où les responsables ont priorisé une plus grande participation des femmes dans la réception des candidatures. 2 jeunes nous livrent leur expérience.

Du 18 septembre au 4 octobre, le collectif Cinéma Nous Haïti a animé un atelier sur le cinéma documentaire. 39 personnes en majorité des jeunes femmes ont pris part à cette formation. Durant la première semaine, le programme a été porté sur des cours fondamentaux relevant du cinéma documentaire. Néanmoins la réalisatrice Violine Thelusma a pris le soin d’exposer sur l’équité de genre. La deuxième semaine a été beaucoup plus pratique. Après avoir choisi leur sujet de documentaire, les bénéficiaires ont été encadré.es par des technicien.es en prise de vue, montage et réalisation. “Ce projet a été conçu pour encourager et soutenir les jeunes talents cinématographiques en Haïti dans leur quête de raconter des histoires captivantes à travers le cinéma documentaire”, ont expliqué les responsables dans une note. 6 goupes ont été constitués pour travailler sur des sujets différents. Suite à cela une projection a eu lieu pour désigner le meilleur documentaire devant un jury formé de Richard Sénécal et de Jean Claude Bourjolly, au cours d’un cocktail dans un hôtel de la place. Garenchana Jean Pierre et Gemara Chariot ont assuré la réalisation chacune, chacun de leur projet de film.

”San zatann”, est le nom du court métrage portrait sur Garenchana Jean-Pierre qui raconte ses premiers pas dans le monde du cinéma et ses aspirations futures. ”C’était une expérience inoubliable parce que, se trouver dans la peau d’une réalisatrice m’a appris beaucoup de chose et grâce à cette formation je pense apprendre beaucoup plus sur les différents métiers englobant ce domaine. Et si c’était à refaire je le ferai volontiers”, affirme celle qui aussi comédienne. Satisfaite, Garenchana Jean Pierre dit vouloir explorée davantage ce terrain. ”J’aime les aventures donc, oui, je continuerai sur cette voie”.

”Gou mache a” est réalisé par Guemara Chariot. Un travail documentaire qui met la lumière sur des hommes qu’on appelle ”machann manje kuit”. Une activité commerciale qui, auparavant était assimilée aux femmes. Selon le bénéficiaire, cette formation a été bénéfique à différents niveaux. ”D’abord, un apport quantitatif en terme de nombre de production disponible dans le monde cinématographique pouvant faciliter la vulgarisation de plus de œuvres. En plus,  son implication dans la transmission des savoirs de cet univers là permet à cette production d’assurer la pérennisation de cette pratique culturelle dans le milieu social haïtien. On peut dire que cela permet non seulement la formation de plus de professionnel.es qualifié.es dans les différents métiers du septième art mais aussi la possibilité de l’élargissement du spectatorat du film documentaire dans le pays; malgré les différents problèmes infrastructurels auxquels  nous faisons face dans le pays”. En effet depuis plus d’une dizaine d’années le cinéma en Haïti est au point mort.

L’étudiant de la Faculté des Sciences Humaines de l’Universite d’Etat d’Haiti reconnaît par ailleurs combien sont grandes les difficultés dans le cinéma en Haïti pour celui et celle qui aspire à être cinéaste. Cependant, il a su compter sur la passion et le dynamisme des cadreur.es qui ont été d’une grande aide pour franchir la première voile d’un univers nouveau. ”Grâce aux différents travaux d’ateliers en groupe, je comprends que dans ce monde, la dynamique de groupe reste un élément prépondérant: par rapport à l’importance et la nécessité d’une rigueur dans chacune des disciplines lors de la réalisation d’un film , et ceci, dès le début jusqu’à la fin”, ajoute t’il. ”En tant qu’aspirant réalisateur,  la formation du Cinema Nous m’aide aussi à comprendre que la capacité créatrice reste un univers extrêmement indéfini par rapport aux différentes préoccupations qu’un même univers spatial peuvent évoquer en nous,  en fonction de notre sensibilité à saisir les choses qui passent sous nos yeux quotidiennement”, conclut’il. Très motivé le jeune réalisateur travaille déjà sur son prochain œuvre documentaire.

Toujours dans cette même perspective, les responsables de Cinéma Nous, soucieux pour la diffusion continue des oeuvres cinématographiques estiment que leur travail ne fait que commencer. Ils sont à la recherche d’un espace disponible pour que les jeunes aient la possibilité de produire des films documentaires, en ayant à leur disposition des matériels nécessaires et assurer aussi leur projection.

D’autre part, on vous rappelle qu’après les délibérations du jury le choix du film gagnant s’est porté sur, ”Gade M”. Un court métrage qui dépeint le quotidien des femmes sans abris en Haïti. ”Un film qui a su se démarquer par sa créativité, sa narration puissante et son impact émotionnel”, ont noté les jurés. Selon Ralph Den Laurent, directeur artistique de Cinéma Nous Haïti cette deuxième édition a été un total succès.

Shylene Prempin


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