Centre Pen Haïti : Un laboratoire d’écrivaines pour produire sur le thème “Être femme, écriture de l’altérité”

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“Être femme, écriture de l’altérité” est le thème du laboratoire d’écrivaines sélectionnées en mai dernier par le Centre Pen. C’est un projet visant à leur permettre de s’engager ensemble, de collecter, d’imaginer, de partager des histoires en créole et/ou en français. Sur la période de mai à juillet dernier, le laboratoire a voulu à travers les différentes productions, arriver à une meilleure compréhension de ce que signifie “Être femme” en Haïti en 2020.

Partant du constat que les représentations sociales et les comportements évoluent relativement peu à l’égard des femmes quoique nous sommes à l’ère numérique et du féminisme médiatique, le Centre Pen Haïti a fait un appel à  projet d’écriture en avril dernier pour les femmes écrivaines quelque soit leur métier ou leur genre littéraire (romancière, poétesse, essayiste, journaliste, philosophe, sociologue , etc) afin de mettre en lumière les problèmes auxquels les femmes font face, que ce soit dans leur carrière professionnelle ou dans leur vie quotidienne. Parce qu’il fallait exposer au public ce que ça coute d’être POTO-MITAN à travers des petites histoires.

Onze femmes ont été sélectionnées. Parmi elles, Zuma Jasmine Lavertu, Maria Shéba Baptiste et Mélissa Béralus, auteure de “Ala rive lavi“. Elles ont bénéficié d’ateliers sur le texte court et l’écriture de la chronique. Elles ont écrit leurs biographies littéraires pendant les quelques mois passés au laboratoire. Plusieurs textes ont été publiés et appréciés sur la page Facebook du Centre Pen Haïti. Il y a eu des échanges créatifs et fructueux avec Varan Caraïbes, un groupe de jeunes auteures de la Guadeloupe qui entreprenaient la même expérience. Toutes ensemble pour que la souffrance de la femme ne soit plus romantisée.

Malgré le contexte de la crise sanitaire qui a empêché la majorité des rencontres en présentiel prévues. Le groupe a quand même pu travailler et tenir des réunions à distance régulièrement. Une rémunération correspondant au temps d’écriture, soit $800us par personne sur deux mois comprenant les temps de recherche, d’écriture et de participation aux séances collectives.

Favoriser les nouvelles écritures engagées à la cause de la femme, telle était la finalité d’un tel projet. Kettly Mars, coordonnatrice du projet et directrice du Centre Pen Haïti invite le public à s’interroger et changer son approche de la relation avec l’autre moitié de la population.

À travers le recueil de récits de vie et d’histoires particulières, l’écriture et la diffusion des œuvres de création qui en résultent, il s’agit d’inviter le plus grand nombre à penser autrement la place des femmes dans notre société, et de permettre à chacun d’interroger et éventuellement de changer son approche de la relation avec l’autre. Plus que jamais, il nous faut nous accrocher aux choses de l’esprit, à la connaissance, à la beauté, à la réflexion, à la lecture, à notre culture profonde, pour passer ce cap difficile de notre vie de peuple. Pour en sortir debout. C’est dans les livres qu’on apprend. L’histoire, la littérature et la poésie nous aident à nous questionner et questionner ceux qui nous dirigent, à mieux comprendre pour mieux agir, à réfléchir, à nous émerveiller encore, à garder foi dans notre humanité.

Manicheca Colas


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