“Rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force ni sa faiblesse”

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“Rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force ni sa faiblesse…”. Georges Brassens

« Il n’y a pas d’amour heureux ». Louis Aragon

Elle : Jeune fraîche à peine sortie d’un couvent, convaincue que le but de la vie est de la vivre mais surtout de trouver l’amour.

Lui : Fils de nobles déchus, il n’a de noble que le nom, fidèle à la caricature des hommes de son temps, il aime le temps de l’amour.

Les autres diront que ce texte est la triste peinture des désillusions sur le mariage, l’amour et la vie en famille, mais c’est réducteur.

Les hommes avec un grand H ne sont rien… Rectification, ils ne sont aucun adjectif de vertu dans leur essence. Aucun homme n’est ni bon ni méchant et ce livre le montre bien. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’homme naît bon et… vous connaissez la suite. Tout est une question de situation et de point de vue.

La vie est une suite de décisions bonnes et mauvaises (dans le sens premier des mots): une femme triste tend  à attirer de l’empathie, mais cette même femme n’éprouvera aucun remords à garder son mari infidèle dans son lit en jetant dehors sa maîtresse enceinte et pauvre ( Elle en savait assez, maintenant, elle ne voulait plus rien apprendre ; elle cria :” va-t’en va-t’en”, extrait du texte). Ce livre est la peinture d’une facette de la nature humaine qui est égoïste. Nous avons besoin de nos zones de confort et parfois cela nous prend toute une vie.

Techniquement : Une écriture parfaite, un verbe extrêmement riche. Maupassant a cela qu’à aucun moment de son texte on n’a l’impression de lire le dictionnaire des pronoms personnels, parce qu’il n’en abuse pas. Il nomme assez souvent ses personnages pour laisser au lecteur le temps de les connaitre. Des descriptions minutieuses, sans palabres inutiles et sans une certaine froideur qui caractérise beaucoup de romanciers naturalistes.

Il préférait la Suisse à cause des chalets et des lacs. Elle disait:”non, j’aimerais les pays tout neufs comme la Corse, ou les pays très vieux et pleins de souvenirs, comme la Grèce. Ce doit être si doux de retrouver les traces de ces peuples dont nous savons l’histoire depuis notre enfance, de voir les lieux où se sont accomplies les grandes choses”.

L’auteur accorde énormément d’importance  à la psychologie des personnages. Jusqu’aux dernières lignes du livre, nous découvrirons des facettes de chacun et continuerons d’être étonné.e.s par leur capacité tant à être bon que carrément vilain. Tour à tour, ils nous apparaîtrons donc : naïfs, calculateurs et extrêmement antipathiques.

Tout est juste dans ce roman et autant il montre des individus comme des vases pouvant recueillir n’importe lequel d’entre vous chers lecteurs, chères lectrices, autant il dépeint une société assez caractéristique. Une société ou on apprend aux jeunes femmes que la vie se résume à se marier avoir des enfants et vivre heureux jusqu’à la fin (de quoi, je ne sais pas ).

Verdict: La littérature naturaliste cherche à rester dans le vrai de ce qu’elle décrit : la nature. Ce roman ne déroge pas à la règle, il est beau et poignant. Sa place sur le podium des classiques est mérité, bref, lisez le, vraiment, lisez le !

Melissa Béralus


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