Le jour le plus noir de Galil

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Autrefois, il y avait une forêt où  il faisait bon de vivre. On l’appelait Galil. Galil était une grande et immense forêt. La forêt la plus magnifique du monde. C’était une forêt qui n’avait jamais subi de transformations, donc c’était comme le disait les géologues, une forêt vierge. Il y’avait tout à Galil. S’il a fallu de tout pour faire un monde et bien Galil pourrait devenir un monde à lui tout seul. Les arbres étaient ce qu’il y’avaient de plus précieux, puis les sources d’eaux et les rivières. 

La vie était là. Le soleil se levait tous les jours à la même heure pour illuminer les cœurs et donner plus de vies aux fleurs.

Mais ce bonheur, et ce bien être des habitants de Galil allaient être perturbés pour un bon bout de temps. Les habitants commencèrent à couper les arbres, pour en faire du charbon de bois et du feu pour s’amuser la nuit. Petit à peti, il faisait plus chaud à Galil. Les rivières se transformèrent en des marres de boue. Les arbres qui furent épargnés par leurs ignorances  moururent tous de chagrin. Les hommes tombèrent malades les uns après les autres. 

Il y avait un pauvre vieillard, qui n’avait pas trop d’importance aux yeux des habitants de Galil. Il était vieux, il portait des habits moches de peu de valeur. Il se nourrissait que de ce que la nature pouvait lui offrir. Le bout de terre qu’on lui avait attribué, il pouvait en faire ce qu’il voulait avec. Les gens de la forêt évitaient tout contact avec le vieux Kamir. Tous les jours il plantait un arbre pile au lever  du jour. C’était un rituel pour lui. Il n’avait pas de famille, ses arbres étaient sa seule famille. Il les adorait, il discutait avec eux comme un grand-père discutait avec ses petits-enfants. Il avait beaucoup d’amour dans son cœur, mais pour les gens de la forêt, ce fut un sorcier. Pas question de le laisser s’approcher d’eux. 

Un jour le soleil avait disparu du ciel de Galil. Dans le ciel il n’y avait plus rien, que du noir. Tout était noir. Les flambeaux qu’ils allumaient ne leurs étaient d’aucune utilité. L’un d’eux leva les yeux, et voyant un bout de soleil au loin de la forêt.

– Je le vois, il est là-bas. Exclama un des habitants de Galil en pointant son doigt en direction de chez le vieux Kamir.

– Partons à sa conquête,  Répondit l’un d’eux.

– Attends, on dirait qu’il brille que pour le sorcier. Le soleil les avait abandonnés mais il n’avait pas pu abandonner le vieux planteur d’arbre, du moins pour un temps assez court, vu que le monde est comme les cinq doigts de la main, quand un en a mal la main et ses quatre autres doigts se portent mal.  

– Ben oui, c’est le cas.

– Dans ce cas allons le tuer, ce maudit sorcier.

Ils partirent à la rescousse du soleil avec seul stratagème : tuer  le sorcier, le pauvre Kamir le vieillard. Kamir était leur seul et unique problème. En arrivant ils trouvèrent le vieillard dans la terre à planter plus d’arbre qu’il en avait l’habitude. Il avait des milliers de plantules sur sa plantation, il ne pouvait pas les planter tout seul. Il avait besoin d’aide. Mais aucun de ses habitants n’oserait travailler avec lui.

Au moment où il fonçait sur lui pour lui ôter la vie, un enfant cria, haut et fort.

-Halte ! touchez à un seul cheveu de ce pauvre vieillard et nous mourrons tous comme des ignorants sans âmes.

-Que dis-tu enfant ? Rétorqua un brave jeune homme, rageusement. 

– Cet homme est la seul raison pour laquelle on voit encore briller le soleil au-dessus de notre tête. Le petit garçon n’était ni de Galil. Ni un enfant du vieillard.

– Et qu’est-ce qui te faire penser  pareille chose, mon enfant? 

– Parce qu’il est le seul qui se soucie de notre monde. Du sort que nous réserve la nature quand on lui fait autant de mal. On brule les arbres, la fumée nous rend malade. Mais ne plus avoir d’arbre rendre notre terre maigre et fébrile. Et sans parler de l’air qu’on respire.

– C’est vrai, on s’est fait tant de mal.

– Depuis quand sais-tu tout ça, petit ?

–  Depuis toujours. Exclama le petit garçon fièrement.

– Pourquoi tu as attendu tout ce temps pour nous apprendre à aimer notre sol et à nous aimer nous-mêmes ?

– Parce que vous vous croyiez puissants et forts, plus forts que la nature elle-même ! 

Ils se sentaient tous concernés, la vie de toute une génération en dépendait d’eux,  de leur décision. 

–  Oublions nos différences, dit l’un d’eux,  serrons nous les coudes et avançons.

À chaque arbre planter à un centimètre de terre en plus, le soleil s’approchait. Il fait jaillir sa chaleur sur la terre de Galil au matin, et la brise du soir faisait fondre l’immense haine et l’indifférence des gens de Galil à jamais. Galil retrouva sa chaleur et son air vivable. 

« Le monde n’est rien sans nous comme on est rien sans lui ». Dit le vieillard

Soussoule Guerrier


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