Fédia Stanislas, vient de remporter le prix littéraire Henri Deschamps 2019, pour son texte « Konfidans ». L’annonce a été faite par la Fondation Lucienne Deschamps et le jury de ce prix littéraire.
Le prix littéraire Henri Deschamps existant depuis 1975, vient de sacrer Fédia Stanislas, lauréate pour sa 44e édition. Le texte pour lequel elle a été primée, est un roman, titré « Konfidans ». L’écrivaine y parle de nombreuses tares de la société haïtienne : prostitution, migration, violence, pauvreté, et autres…
Aussi, Stanislas aborde des thèmes dans « Konfidans » que beaucoup n’ont pas encore touché, comme l’homosexualité, mariage forcé, violence conjugale, pression familiale et la prison. Le lecteur est plongé dans la prison, avec les femmes et Wozi (celle qui raconte son histoire). Il y a très peu de travaux sur ce sujet, à propos de femmes haïtiennes. Mais nous devons quand même mentionner, la pièce de théâtre de Manzè Da (Darlines Gilles), « Gouyad senpyè ». Celle-ci donne aussi une voix à ses protagonistes pour raconter leur l’histoire.
Le texte de Manzè Da parle de femmes en prison lors du 12 janvier, femmes ensevelies vivantes avec leurs codétenues mortes pendant des jours, des femmes qui ont été obligées de rester enfermées avec des vers se demandant est-ce que leurs proches sont vivants, sont-elles vraiment seules au monde. C’est osé et déchirant. Stanislas, fera-t-elle de même avec Wozi ? Cette femme emprisonnée qui prétend avoir tué accidentellement son mari, batteur de femme.
Son texte est enveloppant, et vous guide par où l’auteure veut vous emmener selon le jury composé de : Évelyne Trouillot (présidente), André Vilaire Chéry, Farah Martine Lhérisson Lamothe, Emmelie Prophète Milcé, Évains Wèche, Rhoddy Attilus, Ronald C. Paul, Marie Laurence Jocelyn Lassègue (secrétaire général).
Comme prime, Fédia Stanislas recevra, une coquette somme de 175 000 gourdes, et son travail sera tiré comme les précédents gangnants.es de ce prix, à mille exemplaires. La jeune et prometteuse écrivaine, recevra son prix, en décembre 2019, comme Ronald C. Paul l’année dernière avec son texte « La couturière de Martissant » et Saïka Céus avec « Tifi » son premier roman, en 2017.

Cette travailleuse de la plume a déjà fait voguer, ses lecteurs.trices en 2018 dans le cadre de Livres en folie, avec son recueil de nouvelles « Un été à Jérémie ». Coïncidence peut-être, mais elle a reçu son prix, « konfidans », un roman en créole, durant le mois des cultures créoles. Petit clin d’œil à l’équipe de l’Association Vagues Littéraires, qui organise leurs rencontres, du 27 au 31 octobre cette année, dans la capitale.
Hervia Dorsinville