Faublas et Sterlin: deux visions de l’art contemporain

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Après environ deux (2) mois de pause à cause de la situation de crise sociopolitique que traverse le pays, Les Jeudis de l’art contemporain a donné rendez-vous pour une 17e édition.

Comme à l’accoutumée, il s’est tenu le jeudi 12 décembre à la Maison Dufort avec cette fois un menu très copieux pour témoigner de l’énergie de la femme dans la création artistique et de sa capacité à faire de l’art en territoire difficile. Le thème retenu pour cette 17e édition est le suivant: « Comment créer dans des moments et lieux difficiles ? Ce rendez-vous culturel, agrémenté de débats, a offert aux artistes-invité-e-s la possibilité de partager leurs expériences avec le public.

Pascale Faublas rappelle qu’elle a eu son premier vernissage en 1992 et qu’elle avait débuté avec la peinture sur événement. « Pour mes débuts, j’avais créé l’Atelier créole, un espace de production, de création, de promotion et de vente des œuvres artistiques », a déclaré cette artiste autodidacte. Faublas est une artiste pour qui le maniement de diverses techniques artistiques se révèle important lors de la création de ses œuvres: « Les techniques que j’utilise sont mixtes. Je fais du collage sur papier et sur tissu pour proposer un style propre à ma vision et diversifié à la fois », a précisé la créatrice.

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Phaidra Sterlin, membre du Collectif 509 et de l’Expositions plurielles, est une artiste qui crée avec de l’émotion. Elle a affirmé qu’elle a des idées minimalistes, c’est-à-dire une sorte de simplification à la base de l’objet sur lequel elle travaille. Contrairement à Pascale Faublas, le collage ne l’intéresse pas :« Je ne fais pas de collage en création. J’utilise de préférence de l’acrylique simple ». Sterlin avoue qu’elle opte pour l’esthétique de la modernité.

« Mon approche se fonde sur la modernité. C’est pourquoi je relie l’esthétique moderne à l’approche moderne dans mon œuvre. Je fais, pour être plus précise, de l’exploration de la lumière. Je peins les objets du quotidien, ce qui explique que mes frustrations se passent dans mes créations, et je l’assume ».

Ce qui a amené Pascale Faublas à faire l’éloge du chaos dans la création. « Pour moi, le chaos provoque la création surtout en Haïti. Créer à l’aide de celui-ci suscite des actions pour le changement. La dynamique de la création exige de fort belle manière la réaction, pas pour subir les effets du chaos mais pour les transformer », a-t-elle expliqué avec fermeté.

De son coté, Celeur Jean Hérard croit que sa sculpture est un outil de résistance. Celle-ci est découlée de la subversion qui consiste à proposer un mode de langage, une expression qui renvoie au questionnement du réel : « Mon approche vise à exposer les maux et les difficultés auxquelles la société est en proie ». 

Les artistes ont refermé le débat avec des paroles d’espoir pour un renouveau en Haïti tant sur le plan de la création que sur le changement des conditions de vie. Ils soutiennent que l’action humaine doit être mise en branle pour faire de ce pays riche en ressources artistiques et littéraires un espace vivable,.

Léo D. Pizo Bien-Aimé  


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