Charity Adams et le Six triple Eight : exemple d’un leadership et engagement remarquables

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Durant la Seconde guerre mondiale, alors que les soldats américains perdent toute communication avec leurs proches, leur moral bat de l’aile. La situation perdure et s’amplifie démesurément. Mais Majore Charity Adams, à la tête du premier bataillon d’afro-américaines – le 6888th Central Postal Directory Batallion – impose son leadership dans une Amérique où nul ne peut être femme ou Noir et être respecté.

   Sans nouvelles, les soldats au front sont démoralisés et les familles s’alarment. La Maison Blanche est alertée. Mais faute de personnel et par ordre des priorités du département de la Guerre, le changement tarde et les lettres n’arrivent pas à quitter les entrepôts. C’est dans ce contexte que Majore Charity Adams, première femme nommée officière dans le Women’s Army Auxiliary Corps (WAAC) , est enfin autorisée à servir outre-mer avec le Six triple Eight.

   Une grande première pour un régiment de militaires Noires au cours de la Seconde guerre mondiale. 824 soldates et 31 officières sont déployées et deviennent le pont entre des millions de soldats américains et leurs proches en leur délivrant le courrier. Sans en les croire capables, le département de la Guerre leur assigne cette mission, de toute manière ” pas assez importante pour être menée par des hommes “, mais assez pour leur accorder un délai de six (6) mois.

   D’abord à Birmingham en Angleterre, puis à Rouen en France en 1945, les soldates du 6 888e bataillon des centres postaux s’activent. Leur commandante, compétente et expérimentée, ne se laisse intimider ni par le racisme, ni par les préjugés sexistes qui gangrènent l’US Army et la société américaine. Elle organise les tâches de ses soldates qui trient lettres et colis et procèdent à leur expédition, rallumant l’espoir de retrouvailles dans les cœurs des soldats au front et leurs familles séparés par la guerre.

   Elles, auparavant sous-estimées par le département de la Guerre, considérées inaptes et traitées omme des militaires de seconde zone ; elles à qui cette mission a été confiée parce que reléguée au second plan par rapport aux priorités de la guerre, remplissent leur mission à moitié du délai imparti en traitant environ 65,000 courriers par jour dans des conditions nettement moins réjouissantes que leurs homologues.

   No mail, low moral : c’est la devise de ces militaires qui n’acceptent ni limites ni obstacles. À la fin de la guerre, elles reçoivent l’estime de leurs concitoyens américains et la reconnaissance des autres militaires.

  Quant à Charity Adams, elle est promue Lieutenant-colonel et rentre aux États-Unis où elle devient une figure dans la lutte pour les droits civiques et l’intégration des Noir.e.s dans la société américaine et dans l’armée jusqu’à sa mort en 2002.

Magdarline GÉDÉON


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