« Un lieu à soi » de Virginia woolf , un essai féministe intemporel

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« Un lieu à soi » ,  A room of one’s own en anglais,  est un essai feministe publié par Virginia Woolf en 1929 . Le livre est une compilation de conférences que l’auteur a donné en 1928 à l’université de Cambridge en Angleterre sur le thème « des femmes et de la fiction » . Quoique un essai c’est un ouvrage qui se lit d’un trait .

La version française titrée  « Un lieu à soi » est traduite et préfacé par Marie Darrieussecq . Dans sa préface elle explique son choix du mot  « lieu » à la place de « chambre » comme l’avait fait avant elle d’ autre traducteur . C’est un choix stratégique fait par la traductrice . Elle explique que ce n’est pas une chambre mais une pièce , un endroit , un lieu à soi dont les femmes ont besoin pour travailler. C’était pour mieux véhiculer les idées de Virginia Woolf qui selon elle est une « autrice précise » .  

Dans son essai, l’autrice essaie de répondre à la question pourquoi les femmes ont si peu de création littéraire ? D’entrée de jeu elle avance sa thèse : « une femme doit avoir de l’argent ( 500 livres de rente ) et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction » . D’où le titre  « un lieu à soi » . Pour répondre à la question posée et défendre sa thèse,  Woolf relate les pensées et réflexions les plus intimes d’une femme , durant deux jours , qui prépare une conférence sur le thème «  des femmes et de la littérature » . L’autrice  se retient de donner une identité propre à cette femme . En effet son identité n’est pas importante parce qu’ elle est la voix de toutes les femmes qui aimeraient produire , travailler, créer , etc , on peut l’appeler à notre guise .Tantôt , Elle s’appelle « Mary Beton, Mary Seton, Mary Carmichael ou quelque nom que vous voulez » . La première journée débute sur un campus nommé Oxbridge ( curieuse contraction qui donne à penser à Oxford et Cambridge ) , continue dans une université féminine , puis se termine par un dîner . Le jour d’après débute , dans la bibliothèque du British Museum, continue lors d’un déjeuner , et se termine par un retour à pied et une soirée chez la narratrice qui termine la préparation de sa conférence .

A la page 74 l’autrice fait un constat : « C’est étrange de penser que toutes les grandes figures de femmes dans la fiction sont, jusqu’à Jane Austen, non seulement vues par l’autre sexe, mais vues seulement dans leur relation à l’autre sexe. »  . Ce constat débouchera sur le test très prisé de Bechdel- Wallace . Un test qui consiste à prendre « un film ou un livre, et à le soumettre à trois questions : 1) Comporte-t-il au moins deux personnages féminins qui ont un nom ? 2) Ces deux femmes se parlent-elles ? 3) Parlent- elles d’autre chose que d’un homme ? Peu de livres ou de films passent le test. »

Ainsi, Les éléments de réponses relégués par Woolf tout au long de son texte est que le monde du travail n’était pas vraiment ouvert aux femmes avant 1918 donc elles ne disposaient pas de leur propre argent. Qu’elles ne disposent pas d’un endroit personnel pour produire des textes et que leur situation en tant qu’épouse et mère ne favorise pas non plus ce genre d’activité. Donc, Virginia Woolf,  à travers son intemporel et nécessaire essaie feministe , « Un lieu à soi » pose un regard neuf et critique sur le thème les femmes et la littérature et met en évidence toutes les constructions économico-sociaux qui ont entravé le chemin des femmes qui voulaient rêver, penser, écrire et créer.

Thara Layna Marucheka Saint Hilaire


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