Le roman Le Cerf-volant est publié en 2021 aux éditions Grasset. Laetitia Colombani, son autrice, originaire de Bordeaux, en France, est bibliothécaire d’où lui vient la passion pour les livres. Cinéaste, scénariste, comédienne et romancière, elle a aussi joué le rôle de réalisatrice pour son roman bestseller La Tresse publié (Grasset, 2017). Son roman Le cerf-volant reprend le fil de La Tresse dans le même cadre enchanteur de l’Inde mettant en scène cette fois le destin croisé de trois personnages féminins aux caractères très déterminants qui vont se reconstruire et créer des liens très forts pour la vie.
Le Cerf-volant raconte l’histoire de Léna, institutrice qui vit depuis vingt ans en France et qui, à la suite d’un drame personnel, elle décide de démissionner et de passer des vacances en Inde le temps d’un été dans un petit village au bord du Bengale muni d’un nom singulier Mahäbalipuram. Pensant fuir son chagrin, elle part se promener au bord de la plage un bon matin où elle remarque une fillette seule jouant avec son cerf-volant. Emportée par le courant, elle faillit pourtant se noyer dans l’océan, elle se rend compte plus tard qu’elle a été secourue par un groupe de jeunes femmes indiennes nommé Red Brigade qui s’entrainaient non loin de là à l’auto-défense féminine. Prévenue de justesse par la petite fille, elles vinrent en aide à la touriste en détresse. Reconnaissante, Léna s’intéresse à son ange-gardien, elle découvre qu’elle est orpheline, elle travaille toute la journée au restaurant de ses tuteurs qui l’ont recueillie après le decès de sa mère. Les thèmes principaux abordés sont le viol, l’exploitation et le mariage des enfants à peine pubère en Inde, le deuil. Un récit initiatique et très féministe qui montre certaines réalités dévalorisantes de la société indienne.
Rebaptisée Holy, Léna découvre que cette dernière ne va pas à l’école et ne sait ni lire ni écrire, une situation assez courante chez les enfants Dalhit en Inde, vestiges d’anciennes pratiques de castes qui persistent encore en sous-jacent envers les plus pauvres, ayant la peau froncée appelés Les intouchables dans la société indienne. Ralliant Preeti, la jeune leader du Red brigade, à sa cause elle décide de convaincre les tuteurs de Holy de lui laisser donner des cours pour apprendre à lire et à écrire en dehors de ses heures de travail au restaurant. Bientôt Preeti elle-même et d’autres jeunes filles de la brigade s’intéressent au cours d’anglais dispensé par Léna. Cette dernière a eu alors une révélation: pourquoi ne pas ouvrir une école pour répondre aux besoins de tous ses enfants du village qui sont privés du droit à l’éducation? En particulier les filles que l’o marie dès la puberté. Elle décide alors de tout mettre en oeuvre pour obtenir une autorisation afin de mettre sur pieds une école avec statut d’ONG et se fait aider par ses anciens contacts en France pour obtenir des dons et soutiens financiers.
Léna décide finalement de s’installer et de résider en Inde. Ce, en vue de réaliser son projet en faveur de la communauté de Mahäbalipuram. Un projet qu’elle met à execution après avoir perdu son mari enseignant comme elle, lors d’un attentat perpétré au sein même de l’établissement scolaire, par un élève qui voulait menacer d’une arme à feu le censeur pour l’avoir puni et renvoyé. L’envie de renouer avec l’enseignement a ressurgi grâce à Lalita, le vrai nom indien de la fille au cerf-volant, très dévouée. La soif d’apprendre redonné à Léna l’envie d’aller de l’avant et de s’attacher à une cause noble suite à son deuil. N’est-ce pas captivant, comme histoire?
Sarita Pierre