Stéphanie François : « Moi, comédienne sur scène je dirais une funambule qui s’exécute avec tous les risques du métier pour moi comme pour le.la spectateur.ice»

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Née à Carrefour. Stéphanie François ne se souvient pas vraiment d’un événement majeur qui aurait pu l’emmener à être comédienne. Le déclic s’est produit à la soirée de graduation de la première promotion de ACTE, à Yanvalou. au bon moment et au bon endroit comme diraient certains. « À ce moment précis de la représentation de « On ne badine pas avec l’amour», j’ai décidé de m’inscrire à la prochaine promotion», narre celle qui vient de débuter une carrière en dramaturgie.

Stéphanie François, éducatrice psychopédagogue voue du même souffle un véritable culte au théâtre, au point d’en faire une vocation. Si ce milieu semble incarner assiduité grâce au théâtre, la comédienne croit surtout mieux renaître.

L’enfance, une période déterminante dont les meilleurs souvenirs sont chéris et gardés précieusement dans le tiroir de la memoire, Stéphanie François collecte plusieurs qui sont imprégnés de petites touches artistiques. Avec une mère professeure qui se faisait un plaisir d’écrire des scénettes pour ses élèves, s’ajoutant à une famille provenant de la Grand’Anse le jeune esprit de la Carrefouroise est rapidement fasciné par le monde de la scène. D’où ces vacances estivales en province qui ont été marquées par de grandes périodes de fêtes théâtrales, sous les tonnelles des proches et parents ». Des activités que la fillette d’alors, savourait amplement. Le cas de tous les enfants jadis qui avaient l’habitude d’aller “andeyò», fort souvent dans les “abitasyon» de leurs parents.

« Ma première fois sur scène (si c’en était une) j’avais huit ans, environ. Mais je n’avais à l’époque aucune compréhension de ce que j’ai pu faire naître en moi » , se souvient la jeune femme. “Puis se sont enchainés des petits rôles ou créations lors des activités récréatives dans les écoles que j’ai fréquentées. Avec des camarades, nous ne manquions jamais l’occasion de monter une représentation qui parlait de nous, qui nous parlait et qui disait nos rêves, nos doutes et nos peurs », se remémore-t-elle.

Mais au-delà de ces situations qui l’ont nourrie, Stéphanie François souligne qu’il y a eu “une nécessité de renaissance” de sa personne. Car pour elle, être sur scène va au-delà de porter un personnage. Elle donne vie. « C’est une porte ouverte sur un autre monde que je peux façonner selon les émotions que je porte, le feu qui me brûle ou le froid qui me consume », confie-t-elle. “D’où la fragilité de la scène, par ce que moi, je peux créer. « Moi, comédienne sur scène je dirais une funambule en pleine exécution avec tous les risques du métier pour moi comme pour le.la spectateur.ice » poursuit la femme de lettres.

Être sur scène va au-delà de porter un personnage. La scène donne vie. « C’est une porte ouverte sur un autre monde que je peux façonner selon les émotions que je porte, le feu qui me brûle ou le froid qui me consume.

Toutefois les difficultés liées à la conjoncture du pays ne facilitent pas la tâche à cette passionnée qui aimerait explorer davantage cet univers. Sur cette même lancée, elle affirme : « Ce sont aussi ces problèmes conjoncturels, qui aident à des créations artistiques de résistance prodigieuses » .

Ce sont aussi ces problèmes conjoncturels, qui aident à des créations artistiques de résistance prodigieuses

Cet art de langage qui exprime, expose nos réalités, tristes ou allègres. Quoi qu’elle ne dispose encore d’ouvrages édités, l’enseignante et psychopédagogue compte plusieurs publications dans des revues et de courts monologues lus à certaines activités théâtrales. Actuellement, elle espère pouvoir s’inspirer de ses modèles dans la sphère théâtrale. Un exercice qui est déjà beaucoup pour l’artiste.

 Shylene Prempin


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