Rodeline Doly nous rappelle que Haïti est un « No Women’s Land »

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Rodeline Doly est l’auteure de « No Women’s Land » le récit qui a décroché le troisième prix au concours littéraire de Mus’Elles, lancé en mars dernier, sous le thème « Haïti Aujourd’hui ». Flash sur le parcours de cette gagnante, ses goûts et ses convictions.

Rodeline Doly est née dans les années 90 à Limbé, une commune située dans le département du nord du pays. Dès son plus jeune âge, elle est intéressée par les sciences humaines et sociales. Elle matérialise cet amour en faisant des études en sociologie au campus Henry Christophe, à Limonade .

Issue d’une famille de deux sœurs et deux frères, sa mère est commerçante et son père menuisier. Ses parents ont beaucoup influencé sa vie et sa vision du monde. L’amour de sa famille est l’une des sources de motivation de la ressortissante de Limbé qui confie : « Ma famille compte vraiment beaucoup pour moi .Je pense qu’il n’y a rien que je ne ferais pas pour eux. Ils sont toujours là, toujours, surtout ma mère et ma soeur cadette qui n’auraient aucune réticence à se mettre à ma place dans les moments difficiles ».

Rodeline Doly est aussi une activiste féministe. En effet , elle milite pour le respect des droits des femmes à travers l’ Organisation pour l’Emancipation des Femmes à travers l’Education (OEFE) , une organisation de femmes basée au Cap- Haïtien. L’objectif est de former et d’informer les femmes en vue de favoriser leur émancipation, le respect de leurs droits et d’aboutir à leur implication complète dans la vie sociopolitique, économique et culturelle du pays.

L’écriture comme bouée de sauvetage

C’est sur le site de Mus’Elles qu’elle a vu l’annonce du concours de texte littéraire. Encouragée par son ami le journaliste Ricot Marc Sony, elle décide de participer au concours et de dépeindre la situation actuelle d’ Haïti, au moyen de son texte « No Women’s Land ».

« No Women’s Land » est un texte en prose qui met en scène le récit d’un viol collectif de groupe. Claire-Iris , la protagoniste principale du texte , raconte l’histoire d’un viol collectif qu’elle et 6 autres filles dont une mineure de 16 ans ont subit. Elles ont été séquestrées, retenues , violentées et violées à maintes reprises par plusieurs hommes. Tout au long du texte, les descriptions et les narrations nous éclairent sur les ressentis de la victime , tout en pointant du doigt, ce phénomène inhumain malheureusement très en vogue dans la société haïtienne contemporaine. Claire-Iris est le prototype de la jeune femme contemporaine. Elle se dit féministe et autonome toutefois elle se considère comme l’ une des nombreuses victimes du patriarcat et de la culture du viol. Lors de son périple, elle perd foi en Dieu et en les autorités de son pays. Elle meurt à la fin du récit, tout de suite après avoir écrit « No Women’s Land », le titre de l’acte de l’indépendance des femmes écrit avec le sang issues de son sexe mutilé et sanglant. Ce récit est un plaidoyer pour l’éradication du viol en Haïti.

Certaines personnes écrivent pour dire leur vérité d’autres écrivent pour exister ou encore pour le plaisir. Pour Rodeline Doly, si l’écriture n’a pas une place centrale dans sa vie elle est sa planche de salut : « L’écriture me permet de me débarrasser de tout ce qui me tire vers le bas et m’emmène vers des horizons inconnus » confie-t-elle . Elle adore la nature, la méditation, le nudisme et la solitude.

« No Women’s Land » , dit-elle, permet de montrer que le militantisme féministe et elle ne font qu’un.

Thara Layna Marucheka Saint Hilaire


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