« Pran men w » : une chanson qui sensibilise sur les violences sexuelles envers les femmes

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L’autrice, compositrice et interprète Vanessa Jeudi a sorti, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars dernier, la musique vidéoclipée: « Pran men w ». Ce nouveau morceau s’inscrit dans une logique de sensibilisation et de dénonciation face aux violences sexuelles.

« Pran men w » s’infiltre déjà sur les ondes hertziennes ainsi que sur les réseaux sociaux. Vanessa Jeudi, militante féministe et chanteuse à textes, avec « Pran men w » livre son souffle habituel de sensibilité au sort des femmes et des filles ici et ailleurs dans le monde.

« Pran men w » est une musique issue de l’initiative Spotlight, un projet de ONU Femmes qui regroupe des organisations féministes dont Sofa dans le but de prévenir les violences sexuelles dont les femmes sont majoritairement victimes. « J’ai été missionnée à écrire ce texte et à faire cette musique », dit l’artiste. L’idée étant de décrire les violences dont sont victimes les femmes et les filles dans la société. Ce nouveau titre s’inscrit dans une dynamique de prévention contre ces violences-là. Mais surtout de mise en garde vis-à-vis des agresseurs, raconte la chanteuse. Et tout cela, à travers des messages clairs et récurrents, visant à attirer l’attention des bourreaux sur le fait que les femmes arrêtent de se plaindre et sont prêtes à se soulever contre eux s’ils n’arrêtent pas. « Pran men w, pran men w / Fwa sa m pa vin ak dlo nan je m, fwa sa m pa vin ak tèt bese », sont parmi les messages portés par la voix de la chanteuse.

Composé en trois parties, le texte, dans un léger ton poétique, part de multiples agressions sexuelles subies par les petites filles, précisément l’attouchement sexuel. La deuxième partie se veut une description des violences conjugales et des féminicides. La troisième partie, dans laquelle elle réitère le message adressé aux bourreaux et appelle les femmes à la résistance et à une sorte de révolte, expression utilisée par l’artiste pour dire qu’ « un cœur blessé peut mettre le feu comme il peut servir de lumière. C’est-a-dire que le cœur des femmes, c’est un cœur qui peut aimer et qui, en même temps, peut haïr et se venger »

« Je ne voulais pas camper les filles et les femmes  en tant que victimes tout simplement, mais les camper aussi en tant que sujets politiques qui peuvent se défendre, résister à ces formes de violences », explique la psychologue de formation, confiant que la production de la chanson et de la vidéo est signée son label : Bosal Mizik.

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La réalisation de la vidéo est l’œuvre de Réginald Louissaint Jr. Ce clip répond à un choix esthétique et rentre dans une démarche théâtrale, visant à illustrer quelques formes de violence dont sont victimes les femmes et les filles. La scénographie est l’œuvre de Hugh Gelin Février et  Kav-Alye Pierre, tandis que le visuel graphique a été réalisé par Pierre Richard Raphaël.

La musique devrait être un outil à utiliser dans le cadre des campagnes contre les filles et les femmes que SOFA dirige, souligne Vanessa.  Des prestations en direct de la musique dans ce cadre et aussi dans le cadre de ses activités comme artiste sont prévues ainsi que des activités de discussion sur sa dimension poétique et politique

« Pran men w », en plus de sa charge politique, est une belle proposition musicale. Vanessa Jeudi, toujours égale à elle-même, y dénonce les violences subies par les femmes, claque, met en garde les bourreaux et entraîne les mélomanes à travers sa voix mélodieuse. Rendre accessibles des aspects liés aux violences sexuelles, à travers le double langage du théâtre et de la chanson, est un choix artistique qui risque de rendre le message de “Pran men w” encore plus fort.

Adlyne Bonhomme


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