Selon des rapports combinés de la RNDDH, cela fait 4 ans que des massacres sont occasionnés dans le pays par des groupes armés dans le département de l’ouest. En
effet, de 2018 à 2022, on peut recenser au minimum 16 massacres. Ces guerres de gangs bafouent les droits humains dont ceux des femmes.
En effet, le corps des femmes est utilisé
comme des territoires de guerres, entre torture, assassinat, viol, elles continuent à payer le prix fort. Dans son rapport titré : « ENQUÊTES DE POLICE JUDICIAIRE RELATIVES AU TRAFIC
D’ARMES ET DE MUNITIONS : LE RNDDH SALUE LES EFFORTS DE LA DCPJ », publié
le 25 juillet 2022, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a annoncé que les deux
(2) derniers massacres perpétrés à La Plaine du Cul-de-sac et à Cité Soleil par des gangs
armés ont occasionné l’assassinat de plus de cinq cents (500) Haïtiens et Haïtiennes et le
viol collectif d’au moins dix-huit (18) femmes haïtiennes.
Dans un autre rapport titré : « NOUVELLE GUERRE À CITÉ SOLEIL: LE RNDDH EXIGE
L’INTERVENTION IMMÉDIATE DE L’INSTITUTION POLICIÈRE », publié le 13 juillet 2022, le RNDDH dit que depuis la création en 2020 du groupe armée G-9 an Fanmi e Alye, pas
un mois ne passe sans qu’un événement sanglant ne se passe dans le pays.
Toujours selon ce rapport, il y a eu trois attaques perpétrées dans le but d’avoir la mainmise sur le quartier Nan Brooklyn. La première qui a eu lieu du 23 au 27 mai 2020 a occasionné la mort de trente-quatre (34) personnes parmi elles, trois (3) mineurs et six (6) femmes. Un mois plus tard, soit juin 2020, les attaques ont repris avec l’intermittence de quelques
jours de trêve, cette situation a duré jusqu’au mois de juillet. On peut lire dans le rapport que ces attaques ont occasionné l’assassinat de cent-onze (111) personnes parmi elles
douze (12) femmes et deux (2) mineurs. De plus, quarante-huit (48) personnes sont portées
disparues dont deux (2) mineurs ; vingt (20) autres ont été blessées par balles, parmi elles
sept (7) mineurs et quatre (4) femmes. Dix-sept (17) femmes ainsi qu’une (1) mineure ont
été violées. Six (6) maisons au moins ont alors été incendiées.
Quelques mois plus de janvier à mai 2021, une nouvelle série d’attaques armées a été
orchestrée à Cité Soleil. Un minimum de quarante-quatre (44) personnes ont alors été
assassinées par balles, parmi elles, onze (11) femmes. Et Une femme a été violée.
Dans un rapport titré « Carnage à la Plaine du Cul-de-sac : Les survivants-tes exigent un
accompagnement de l’État », publié le lundi 27 juin, la RNDDH à fait le bilan de la guerre
dans la Plaine du Cul-de-sac , entre le groupe armé 400 Mawozo et les Chen Mechan qui
s’est déroulé du 24 avril au 6 mai 2022 . Dans ce bilan il a annoncé qu’un minimum de 191
personnes ont été massacrées parmi elles ,76 femmes et 6 filles. Au moins 18 femmes ont
été violées, parmi elles 17, ont été tuées par leur violeur.
L’un des cas flagrant de viol collectif est celui des 17 femmes membres de la Baz koko fè réputée d’être proche des Chen mechan. Les membres des 400 mawozo les ont trouvés
dans un motel à Nan Galèt, une zone de Butte Boyer, ils les ont violées , tuées puis ont jeté
leur corps dans des latrines et des puits d’eau. Sophia Bellevue , Junette Brillant,
Marie Claire CLERGE , Marie-Ange DOMINIQUE, Marie-Rose HYPPOLITE , Tamara
Moïse, Jacqueline Pierre , Pierre Rose Prévost, Dieuline
Richemond, Marie Fifi RENE alias Tifi , Mamoune Saint Hubert Schneidine Saint Louis, Lunise Thimothée , ce sont le nom complet de 13 parmi les 17 victimes de ce viol
collectif qui a fini en tuerie .
Les guerres de gang affectent les femmes , et les exposent à des risques beaucoup plus
élevés d’être victimes de violences basées sur le genre , c’est ce que démontre ces rapports de la RNDDH. Les luttes pour les droits humains sont interconnectées et les diviser ne
feraient qu’empirer les violences et accroître les situations qui ont la capacité d’engendrer la violence. C’est en ce sens que les femmes sont doublement victimes lors des situations de crise.
Thara Layna Marucheka Saint Hilaire