Restitution de la résidence artistique de l’artiste visuelle Miriam Hinds Smith à la Maison Dufort

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Le jeudi 27 janvier 2022, l’artiste visuelle Miriam Hinds Smith, originaire de la Jamaïque et diplômée en Textiles a présenté le fruit de sa résidence artistique à la Maison Dufort. Ce fut également l’occasion pour la coordonnatrice de la résidence, Madame Fanny Van Gucht et du directeur du Centre d’Art, Monsieur Allenby Augustin de présenter en détail le projet et les objectifs de ces résidences qui se déroulent dans plusieurs pays de la région.

Cette activité déclinée en deux temps, donnait d’abord la parole à la coordinatrice de ce projet soutenu par l’ UNESCO, devant un public bien garni. Puis, ce fut le moment de la restitution des oeuvres réalisées durant le séjour de création de Miriam Hinds Smith. Depuis son ordinateur, elle a profité pour dialoguer avec le public sur sa démarche artistique, pendant qu’elle faisait défiler sur un écran de projection des photographies de ses toiles.

Chaque toile surgie créait un étonnement admiratif chez les membres de l’assistance devant la composition de ces oeuvres d’art surtout quand l’artiste leur dévoilait un élément constitutif de ses oeuvres qu’ils.elles ne soupçonnaient pas. C’est le cas de sa robe faite de carton, de dentelles en plastique et d’autres éléments récupérés.

Le programme des résidences croisées qui permet à des artistes de la Caraïbe de partir en résidence dans un autre pays de la zone et d’échanger sur leur travail est organisé par le Centre d’Art. Parti du constat que les pays de la Caraïbe sont trop peu connectés du point de vue artistique, ce programme est conçu en vue de remédier à ce manque de connexion à travers un ensemble d’activités, a fait savoir Fanny Van Gucht.

« Ces résidences ont pour objectif principal de renforcer le réseau artistique dans les Caraïbes, en mettant en lien toutes les institutions, les écoles d’art, les universités d’art et les projets d’art » a expliqué Fanny Gucht. Elle a par ailleurs ajouté qu’à la fin de toutes ces résidences artistiques, il y aura une exposition physique en Haïti de toutes les œuvres produites dans ce cadre.

Pour cette première activité, 9 artistes femmes venant de la Barbade, de Cuba, de la Jamaïque, de Trinidad et Tobago et d’Haïti ont pu beneficier du projet. 5 artistes haïtiennes ou issues de la diaspora haïtienne sont parties dans la Caraïbe et 4 artistes de la Caraïbe sont venues en Haïti. Tous les travaux réalisés par ces artistes concernent les arts visuels  comme le dessin, la peinture, la sculpture.

Les mediums et les sujets de Miriam

“Propulsé par ce désir d’expérimenter et de comprendre ce médium qu’est le textile, mon travail de recherche et de pratique implique des voies sinueuses, dont l’art de la reliure, que j’utilise activement comme médium. ” informe l’artiste. Et d’ajouter concernant sa quête artistique: “Je cherche les moyens de brouiller les frontières des applications artistiques à travers des explorations du langage subtil de la fibre”, traînant des yeux sur l’écran de présentation, quelques minutes avant la restitution.

Miriam Hinds Smith se sert des textiles et des fibres à la fois pour faire passer des messages importants sur les “femmes”, les enfants, deux fils rouges de son œuvre. Mais aussi beaucoup  d’autres comme l’exil, le temps qui passe, le voyage, l’esclavage, entre autres. Mais aussi pour nous voler quelques frissons. Parlant de l’esclavage, l’artiste au cours de la restitution a fait défiler une toile où elle revient sur l’histoire des mères jetant leurs enfants à la mer pour éviter qu’ils ne deviennent esclaves.

« Travailler avec les tissus est comme une thérapie, une façon de éviter les émotions », a laisser entendre l’artiste, répondant à la question d’un membre du public de savoir pourquoi parmi tous les médiums existants, elle a fait choix du tissu ?

Née en Jamaïque en 1969, Miriam a étudié dans plusieurs domaines reliant à l’art, au Royaume-Uni et en France. Elle est actuellement la directrice de l’Ecole des beaux-arts de la Jamaïque.

Adlyne Bonhomme


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