Lancement de l’Association des Femmes Photographes d’Haïti

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L’ Association des Femmes Photographes d’Haïti (AFPH) a saisi l’occasion de la journée de la photographie, célébrée le samedi 19 août pour faire son lancement officiel.

C’est par voie d’une conférence de presse, au Sant Kiltirèl Nago que le jeune regroupement s’est presenté pour leur première fois au public. Dès l’entrée de la salle aménagée pour la circonstance, le crépitement des flash sert d’accueil aux invité.es. Caméra en main, elles ne sont que des femmes. Souriantes et fières, elles capturent le moment présent. D’autres jeunes femmes sûrement des amies ou connaissances posent volontiers derrière l’objectif. Le décor est bien planté. Des photos de femmes et filles, frappées, bafouées ornent les murs. Des œuvres qui portent la signature de l’AFPHA. En effet, c’est le travail de plusieurs photographes de la dite association. Pourquoi faire un lancement sous le thème des violences à l’égard des femmes comme fond d’exposition ? Sara Mondesir, la présidente de l’AFPHA apporte des précisions. “Ces derniers jours les femmes et les filles sont les plus exposées par rapport aux différentes violences surtout face à l’insécurité. Elles sont victimes de viol, de maltraitance physique et psychologique. On a décidé de faire une exposition sur les violences faites aux femmes et des filles parce qu’on croit à force de dénoncer ces pratiques, on peut aboutir à un changement”. Une nouvelle organisation vient de voir le jour. Pour la moins novatrice. En effet l’AFPHA s’enorgueillit d’être la première en son genre en Haïti et dans toute la région caraïbéenne. L’idée créatrice de cette entité va prendre chair, suite au programme de photographie de la structure socio-culturelle VIREHA, baptisé “Kamera m chanje vi m”, où un groupe de jeunes femmes ont été les bénéficiaires. Au regard de leur effectif considérable, elles ont jugé bon de s’allier pour un meilleur impact d’où l’importance du réseautage. Donner une meilleure visibilité à ces dernières, faire valoir leurs œuvres, développer leur capacité à tous les niveaux, prôner le leadership féminin, sont entre autres les objectifs fondamentaux de l’AFPHA.

Constituée déjà de plus d’une cinquantaine de membres, elle se donne la mission de mettre davantage les projecteurs sur les travaux des femmes photographes professionnelles dans le pays. Selon Sara Mondesir, le salaire accordé à une femme photographe est en dessous de celui de son homologue masculin. À en croire les dires de la responsable, loin est l’idée de se mesurer à la gent masculine qui évolue dans le secteur. Bien au contraire, elle aspire à une meilleure collaboration. La récente association non gouvernementale et apolitique a pris naissance à Delmas au mois d’octobre de l’année dernière.

N’ayant que des membres qui évoluent dans la région métropolitaine, elle reste ouverte à toutes les femmes photographes se trouvant dans les zones de province. L’AFPHA ambitionne l’idée de former d’autres jeunes femmes surtout dans les zones reculées, néanmoins la situation sociopolitique reste un frein. “Ti koze sou fotografi”, un projet beaucoup plus humble sera bientôt disponible sur leur plateforme pour mieux vulgariser le métier. S’organisant avec leur faible moyen, l’AFPHA ouvre ses portes aux supporters pour faciliter la réalisation de leurs activités.

Shylene Prempin


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