Gran Jipon, une organisation féministe haïtienne mène une campagne virtuelle intitulée «L’avortement, un choix féminin », du 24 au 30 septembre 2022. L’organisation se positionne comme étant un organisme pro-choix , donc un organisme qui croit au droit inaliénable des femmes à l’autodétermination de la personne humaine. Autrement dit, à leur droit de pouvoir faire des choix notamment concernant leur corps, leur vie et leur sexualité.
Cette campagne initiée, dans le cadre de la journée internationale pour le droit à l’avortement qui est célébrée le 28 septembre est un moyen pour l’organisation de se positionner en faveur d’un accès libre, sécuritaire, gratuit et légal à l’avortement aux femmes haïtiennes. Gran Jipon, dans sa mission d’instruction a mis en accès libre plusieurs documents et images virtuelles autour du droit à l’avortement dans le but d’initier cette question dans les sphères de l’espace public. Tout en pointant du fait que l’article 262 du code pénal haïtien pénalise et criminalise l’avortement qui est un soin médical comme un autre .
C’est en ce sens que l’organisation dit que : « En Haïti, jusqu’à date, l’avortement est pénalisé par la loi et la morale judéo-chrétienne de la société. Nous croyons que l’avortement est un acte médical fondamental qui découle directement du droit à la santé sexuelle et reproductive de chaque femme haïtienne et du droit à l’autodétermination de la personne humaine. C’est en ce sens que nous affirmons que les femmeset SEULEMENT les femmes devraient pouvoir faire des choix concernant leur corps.
Nous tenons à rappeler qu’interdire les avortements ne les feront pas disparaître mais qu’au contraire, ces mesures accroissent le nombre d’avortements pratiqués clandestinement et dans des conditions inhumaines et insalubres. Nous demandons au gouvernement et à la société haïtienne de respecter les droits des femmes en leur octroyant le droit de choisir de donner la vie ou pas. Ensemble on peut construire une société où les filles et les femmes ne meurent pas en pratiquant des avortements clandestins. Légalisons l’avortement et enlevons le tabou, la honte et l’incompréhension qui l’entourent. L’avortement est un droit humain, l’avortement est un droit de femme. L’avortement est un choix féminin. »
Gran Jipon veut démystifier l’avortement et impulser sa considération dans les débats publics. Le combat pour la dépénalisation de l’avortement ne peut pas se faire sans changer l’imaginaire collectif haïtien qui stigmatise les femmes qui ont recours à l’avortement et les praticiens.nes qui le pratiquent. À travers cette campagne, l’organisme entend lutte pour la dépénalisation de l’avortement en rappelant à tout un chacun que le droit à l’avortement est un droit humain et que l’interdire met la vie des femmes et des jeunes filles en danger.
Thara Layna Marucheka Saint Hilaire