Rose Marie Mathe Jeannis : portrait d’une journaliste passionnée

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Limitées à certains dossiers, par exemple, sous prétexte qu’elles sont des êtres faibles, beaucoup de femmes journalistes ont du mal à aller jusqu’au bout de leur potentiel dans ce métier.

Les hommes considéreraient le journalisme_c’est le cas pour beaucoup d’autres métiers en Haïti_ comme un champ où les femmes seraient entrées par transgression.

En dépit des désagréments, les femmes ne baissent pas les bras. Elles font bouger cette sphère jusqu’à _par la qualité de leur travail_ s’arracher un morceau de reconnaissance. Elles se battent tant bien que mal à faire tomber les limites et pouvoir  exercer pleinement.

Rose Marie Mathe Jeannis est de celles qui s’arment de courage et mettent tout leur cœur à la tâche pour faire ce métier qu’elles choisissent. Exerçant depuis tantôt 5 ans, Marie Mathe Jeannis vient de décrocher la seconde place dans la catégorie presse radiophonique du ‘’Prix jeune journaliste en Haïti’’ organisé par l’OIF.

Portrait

Rose Marie Mathe Jeannis, née en 1998 à Carrefour où elle a grandi, est la benjamine d’une famille de 4 enfants. Elle fait des études en communication sociale à la faculté des sciences humaines de l’université d’État d’Haïti. Elle est formée en animation-présentation à IFJ. Animation-présentation, parce que, dit-elle, ses démarches chemin faisant pour changer animation en journalisme étaient vaines. Car elle se voyait plutôt journaliste. Par conséquent, pour se perfectionner, elle a dû prendre des cours ensuite à l’institut Média Académie dirigé par Miché de Payen, alors qu’elle travaillait déjà à Storm TV.

Rose Marie Mathe Jeannis est passée par plusieurs médias, dont Storm Tv et Model FM. Haïti News 2000 est donc le média où elle travaille actuellement.

Mathe Jeannis est de ces journalistes qui, quoique bousculé-e-s par les dossiers politiques, s’arrachent le temps de traiter du social et du culturel. C’est d’ailleurs un sujet de société qui lui a valu le second prix au  ‘’Prix Jeune journaliste en Haïti”.

« j’aime travailler sur des sujets de grande importance, mais dont on met en plan, à force d’être bouffé-e-s par des questions politiques », dit-elle. « Des sujets qui, la plupart du temps, sont très  utiles à la communauté », ajoute-t-elle.

Elle se présente comme quelqu’une de très pointue dans les manières de l’exercer et les principes du métier. Ses modèles, ce sont Anne Merline Eugène, ancienne présentatrice à Radio Caraïbes, Jose Varen, directeur aux informations à Modem FM au contact de qui, dit-elle, elle a beaucoup appris la pratique du métier, Miché de Payen, présentateur, responsable de l’institut Média Académie et son ancien professeur.

Prix jeune journaliste en Haïti

Rose Marie Mathe Jeannis a eu la seconde place au ‘’Prix Jeune journaliste en Haïti’’, dans la catégorie Presse radiophonique pour son reportage ‘Le poumon économique de Noailles fracturé par des gangs’’. Elle était dans un double sentiment : d’étonnement et de joie. « Étonnement, car son téléphone n’ayant pas fonctionné au moment de la visioconférence annonçant les gagnants, ce n’est qu’après elle a su qu’elle avait gagné. Joie « parce que voir un travail dans lequel on a mis son énergie et son temps valorisé, c’est beaucoup de chose », dit-elle, ajoutant un troisième sentiment. Celui de reconnaissance, car les personnes qui l’ont aidé et encouragée dans cette voie participent de la distinction.

« Je veux remercier ici celles et ceux, sans citer de nom, qui ont aidé ce rêve»

C’est un prix assez révélateur aussi, explique Rose Marie Mathe. « le prix m’apprend que quand on travaille, même si on ne voit pas encore les retombées, il ne faut pas se décourager. Car tôt ou tard on verra son travail récompensé et personne ne pourra empêcher cela»

Les femmes dans le métier de journaliste en Haïti

Rose Marie Mathe partage son regard sur la question des femmes dans le métier de journaliste en Haïti et explique qu’exercer le métier de journalisme en tant que femme« c’est une lutte perpétuelle, au bout de laquelle les femmes n’arrivent toujours pas. Déjà, avec cette volonté des hommes de toujours vouloir protéger les femmes prétextant qu’elles ne sont pas braves, ça vous écarte de beaucoup de choses dans le métier, dit-elle. Si l’on devait couvrir une manifestation par exemple, le directeur de l’information ne va jamais choisir une.  « C’est une façon de nous minimiser et de minimiser notre travail», croit Rose Marie.

Adlyne Bonhomme


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