Covid-19: Des organisations féministes publient une étude sur les violences genrées au cours de la pandémie

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Au cours de l’année 2021, plusieurs organisations féministes ont réalisé, grâce au projet « Voix et leadership féminin » encadré par le Centre d’Étude et de Coopération Internationale (CECI), une étude titrée « Étude d’impact et de suivi sur les mesures de réduction des risques de la pandémie covid-19. Les les violences basées sur le genre (VBG) et l’agentivité des femmes et des filles en Haïti » sont au coeur de ce travail de recherche. 
Cette étude a été conceptualisée et coordonnée par la sociologue Sabine Lamour et le statisticien Schmid Saint Fleur. Réalisée de concert avec des associations telles que Asosyasyon Fanm Solèy d’Ayiti (AFASDA), Kòdinasyon Fanm Sid (KOFASID), Fanm Deside , Fondation TOYA et Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA), elle entend déterminer si les violences spécifiques faites aux femmes et aux filles avaient accru lors de la pandémie de Covid-19, tout en analysant  l’impact des décisions du gouvernement pour contenir la crise sanitaire sur les survivantes de violences et les réponses apportées par ces dernières.

Sachant que durant les périodes de crises, les violences faites aux femmes ont tendance à s’accroître, l’étude visait à mesurer l’impact de la pandémie sur la vie des femmes notamment des survivantes de violences, confinées chez elles et souvent obligées de cohabiter avec leur «bourreau». 
Or, la période de crise haïtienne a débuté bien avant la pandémie, soit en juillet 2018 avec le premier épisode des « Pays lock ». 
En ce sens, l’étude s’est étendue sur la période de juillet 2018 à février 2021 et s’est intéressée aux  troubles sociaux politiques qu’a connu le pays depuis 2018 . 
L’étude a accouché de six grands résultats. D’abord, le gouvernement, estiment les enquêteures, n’avait pas pris les mesures adéquates pour protéger la population.
Les effets socio-économiques néfastes de la maladie ont frappé les femmes haïtienne de plein fouet. Les organisations de la société civile ont dû s’accomoder aux exigences de la crise en vue de continuer à servir la population. 
Les violences faites aux femmes, poursuit l’étude, n’ont pas augmenté lors du premier confinement et la majorité de la population n’était pas vraiment en confinement.
La gestion de la crise a été faite de manière individuelle. La crise Sanitaire a été porteuse d’opportunités pour la population haïtienne. 
Selon la sociologue Sabine Lamour, l’importance de ces travaux est de trois ordres. Cela permet dans un premier temps de voir les incidences d’un phénomène sanitaire nouveau, sur une réalité que nous connaissons déjà. Deuxièmement, ça permet de comprendre comment diverses catégories de femmes ont vécu la pandémie.  Troisièmement, c’est un outil politique qui peut permettre aux organisations de faire des plaidoiries sur des sujets spécifiques. Et enfin, cela pourrait confirmer la thèse de Simone de Beauvoir, arguant que le moindre bouleversement ou crise peut faire basculer la réalité au détriment de la liberté des minorités.Selon le résumé exécutif situé à la page 6 de l’étude, voici le cadre méthodologique utilisé : « Quant au cadre empirique, il s’appuie sur les témoignages de deux cent quarante-quatre femmes victimes de violence reçues dans cinq organisations, les entretiens tenus avec des responsables des organisations et des institutions publiques et les récits de vie. Les victimes ont répondu à l’enquête par questionnaire. Vingt autres ont livré leurs récits. Treize dirigeantes d’organisations ont parlé des cas de violences contre les femmes qu’elles ont accompagnés pendant les deux périodes de confinement ». 
Et une lecture de l’étude permet de montrer la portée intersectionnelle de l’étude portée sur la vie de ces femmes selon plusieurs aspects qui n’est pas uniquement le genre. Le niveau de vie, d’étude, d’ accès à l’information a été également pris en compte. 

Pour une lecture plus approfondie de l’enquête, vous pouvez consultet ce lien : https://www.ceci.ca/data/rapport-final-etude-covid-ref-dt-12112021-d-logo-carre.pdf#page82


Thara Layna Marucheka Saint Hilaire


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