Causerie autour de la Journée mondiale du jazz à la maison Dufort

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Le photographe Kesler Bien-Aimé a procédé à la vente signature de son nouvel opus « Jazz-imaj », le samedi 30 avril dernier, à l’occasion de la journée internationale du jazz. Cet événement, tenu à la maison Dufort à Bois Verna, était précédé d’une causerie autour du jazz, ayant réuni un panel composé de l’historien de l’art, Sterlin Ulysse, de l’auteur également sociologue, Kesler Bien-Aimé, ainsi que de deux fins connaisseurs du jazz : Roland Léonard et Gasner Valcin.

Le public ayant pris part à cet événement, a pu être éclairé sur le jazz, lors des discussions animées par les panelistes ce samedi 30 avril, date décrétée Journée internationale du jazz depuis 2011. Cette célébration a été initiée par l’Unesco, qui soutient que ce genre musical est un élément inclusif et a une portée universelle. « L’ambition de cette journée est de sensibiliser le monde aux vertus de la musique jazz comme un outil pédagogique et comme un moteur d’empathie, de dialogue et de coopération entre les peuples », lit-on sur le site de l’organisation.

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La décision de proclamer 30 avril Journée internationale du jazz  « a toute son importance, parce qu’il s’agit d’une culture vivante. C’est l’une des cultures qui ne disparaîtront jamais », a lancé le journaliste Gasner Valcin, responsable de la section culturelle à radio Vision 2000.

Survol historique

Les quatre intervenants, dans le calme de la Maison Dufort, offraient pour cette onzième célébration un moment d’échange édifiant sur le genre musical.  Sterlin Ulysse et Kesler Bien-Aimé touchaient le sujet plus ou moins en surface. Roland Léonard et Gasner Valcin, tour à tour plume de spécialiste et journaliste avisé, ont approfondi la question en faisant un survol historique.

L’histoire du jazz était racontée dans tous ses détails de 1890 à nos jours. Et chaque moment évoqué était illustré de bribes de photos qui ont marqué ce rythme. Ces moments, qui sont séparés, si l’on croit Gasner Valcin, en décennie.

« Le jazz a été déclaré officiellement en 1890. C’était une forme de ragtime, une musique écrite par des noirs qui étaient des esclaves domestiques. C’est une musique syncopée, qui avait rapport avec la musique européenne », a-t-il  expliqué.

Ce sont les Noirs qui ont créé ce genre musical qui, avant, se jouait dans la rue et dans les bordels. Et ils étaient très appréciés, malgré le fait de la ségrégation à l’époque. Les Blancs s’y sont mêlés aussi et se sont l’approprié.

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La Nouvelle Orléans est réputée pour être le lieu d’origine du jazz. Ce que Roland Léonard appelle un « truisme », puisque, dit-il, au même moment, dans d’autres endroits du Sud des Etats-Unis, on s’était aperçu que les gens faisaient les mêmes recherches.

« Comme La Nouvelle Orléans était un brassage de culture, avec la culture française, espagnole, anglaise, italienne, etc, c’était là le point focal », reconnaît le musicien.

Quelques grands maitres en héritage

Gasner Valcin et Roland Léonard ont parlé, entre autres, des styles qui ont marqué le jazz comme le style New Orléans qui est le Dixieland. Le Dixieland est un style primitif, à base d’improvisation collective avec pour chef de fil King Oliver ;  le style Chicago, qui est le début de l’appropriation du jazz par les blancs. Très inspiré du style de La Nouvelle Orléans, avec des arrangements et un autre niveau technique, mais le style Chicago était un échec, avance Roland Leonard, parce que, dit-il, on n’y sentait pas vraiment l’âme nègre. Le Chicago avait comme chef de fil Bix Beiderbecke.

Vient ensuite le swing des années 30, qui est la période du grand succès commercial du jazz. C’est la période où le jazz était une musique dansante aussi, avec de grands cabarets. Les gens dansaient d’ailleurs, explique M. Léonard, pour oublier les effets de la grande dépression aux USA. Le chef de fil du Swing est du clarinettiste américain Benny Goodman.

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L’assistance s’est aussi baignée dans l’univers des grands orchestres et des grands noms du jazz comme Louis Armstrong, Duke Ellington, Miles Davis, etc. On pouvait sentir sur leur visage le bonheur des thèmes joués tout le long de l’après-midi et du savoir musical partagé par ce panel composé de fins connaisseurs.

Le professeur Kesler Bien-Aimé initiateur de l’événement dont le livre Jazz-imaj était en signature, croit important que cet exercice d’échange sur le jazz puisse se faire plus fréquemment dans le pays. Le sociologue qui fait cohabiter, à travers son ouvrage, des images et des sons, rappelle que « ce genre musical ne détruit pas l’autre. C’est pour ça, a-t-il expliqué, qu’on parle de Vaudou Jazz, de Latin jazz, d’African jazz…»

Adlyne Bonhomme


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