Christelle Fednaïne Silface, une oratrice en herbe pleine de ressources

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Christelle Fednaïne Silface, élève en terminale (NS4) à l’Institution Mixte J’Apprends, est la lauréate de la deuxième édition du concours national de plaidoirie interscolaire déroulée autour du thème : « L’égalité des sexes pour un avenir durable », organisée par l’organisation féministe Kri Fanm Ayiti, KRIFA. Il a fallu à Mus’Elles des efforts colossaux pour obtenir une entrevue de la jeune oratrice qui nous a ébloui.e.s par la brillance et la limpidité de ses idées.

À seulement 18 ans, elle trace le chemin pour une meilleure perception des enfants de l’an 2000. Christelle Fednaïne Silface est née le 10 mai 2003 à Fermathe. Elle est l’aînée d’une famille chrétienne de 5 enfants dont 2 filles et 3 garçons. Dès son plus jeune âge, ses parents, le criminologue Frantz Silface et sa mère Dednaïne Jean Paul Silface, technicienne en opération bancaire, lui ont toujours inculqué le sens de responsabilité et n’ont jamais constitué un obstacle à son épanouissement intellectuel. Au contraire, « Peu importe les résultats que j’obtenais, ils me répétaient la fameuse phrase ‘c’est bien, mais je sais que tu peux faire mieux’’, ce qui évidemment a fait de moi une perfectionniste », nous dit-elle.

Quoique née dans les années 2000, la jeune fille ne veut pas entendre parler du slogan timoun 2000, craché par les décibels du populaire disc-jockey Tony Mix, un habitué des propos salaces, sexistes et dégradants.  Selon elle, cela crée des blocages psychologiques chez beaucoup de jeunes qui ont vu comment la société les définit, sans vraiment les connaître. Mais elle soutient que les jeunes haïtiens et haïtiennes peuvent envoyer une réponse forte à la société en promouvant de bonnes choses et en démontrant leur valeur, comme elle s’efforce à le faire au quotidien aux fins de devenir la meilleure version d’elle-même.

L’écriture dans sa vie

Mordue de musique et de lecture, plus particulièrement de romans policiers, son histoire d’amour avec l’écriture a débuté il y a trois années de cela, alors qu’elle était au Nouveau Secondaire 1 (NS1) où un concours de textes littéraires avait été lancé par son école, dirigée par la très connue productrice de spectacle de théâtre et metteuse en scène. Dans un premier temps, elle ne comptait  pas y participer, parce qu’à l’époque, elle n’avait pas encore pris  conscience de ses aptitudes pour l’écriture. Cependant, ses camarades de classe avaient insisté pour qu’elle participe à ce concours qu’elle a finalement gagné. 

À la suite de cette belle expérience, l’écriture est devenue partie intégrante de sa vie. Aujourd’hui, elle compte plus d’une dizaine de textes dont certains publiés sur Wattpad, une application pour les écrivains en herbe.

Cette année, ayant pris connaissance de la deuxième édition du concours national de plaidoirie interscolaire sur l’égalité des sexes en Haïti, organisée par l’organisation féministe Kri Fanm Ayiti (KRIFA), par le biais de son école, elle a pris la décision d’y participer non pas pour se comparer aux autres, mais plutôt pour se définir de nouveaux objectifs, nous a-t-elle confié.

L’éveil d’un talent pour l’art oratoire

Participer à ce concours a été pour elle une occasion de mieux se connaître et de prendre conscience du déséquilibre auquel les femmes font face au sein de la communauté haïtienne. Le concours comprenait trois étapes : la première consistait à la soumission d’un texte de 3 à 5 pages dans lequel le sujet suivant devait être traité : « Comment le leadership féminin peut-il contribuer à la progression de l’égalité des sexes dans le contexte de la crise climatique et de la réduction des risques de catastrophe en Haïti ? ».

La deuxième étape consistait à la mise en ligne d’une vidéo. Et la troisième étape était la finale qui a eu lieu au local de l’Office de Protection du Citoyen (OPC). « Au cours de ma participation à ce concours,  j’ai eu le soutien des membres de ma famille et aussi de mes camarades de classe sans oublier mes professeurs ». Elle a encore fait ses preuves, en remportant le premier prix de la compétition.

Actuellement, elle est au nouveau secondaire 4 à J’APPRENDS, Institution Privée de Thomassin 25. Et après ses études classiques, elle aimerait faire une licence en entreprenariat, gestion des affaires et en relations internationales. « Je pense que ma participation à ce concours n’est qu’un début, car dans les années à venir,  je compte grandement contribuer à la progression de l’égalité des sexes en Haïti en tant qu’entrepreneure. » 

Selon elle, le féminisme rime avec la défense des droits des femmes. Cette position est acceptée par ses parents qui l’ont appris à questionner les idéaux de la société et à se positionner. Elle l’affirme de plusieurs façons, en prenant, par exemple, la parole au nom de toutes celles qui ne peuvent se faire entendre ou en s’impliquant pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Intéressé par la question du genre, Christelle Fednaïne Silface est peut-être une écrivaine et féministe en devenir.

Thara Layna Marucheka Saint Hilaire


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