Avec Tikòbèy, Marie Wadlène Etienne veut rehausser la production agricole locale

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Nostalgie. Un sentiment commun qui ronge chaque fils et fille d’Haïti qui se trouve en terre étrangère. En effet, Marie Wadlène Etienne qui habite en République Dominicaine depuis quelques années, n’en est exempte. Néanmoins pour surmonter ce mal du pays, cette dernière fait voyager des produits du sol haïtien dans un “Tikòbèy” bien garni. Sont disponibles pour l’instant, l’huile de palme (lwil makresti), le chocolat “peyi”, le riz (Chela) et le “djondjon”…

Qui n’a jamais entendu un.e membre de sa famille demeurant à l’extérieur se plaindre des difficultés à acquérir des épices locales ? L’effectif est élevé. Un vide que Marie Wadlène Etienne voulait combler coûte que coûte. Pour ce faire, celle qui a étudié les sciences communications et les relations publiques lance officiellement le 15 juin 2021, “Tikòbèy”. Une entreprise bio virtuelle qui  amène les saveurs locales sur les papilles des ressortissant.es haitien.nes. 

À en croire la PDG, l’objectif premier de sa création ne repose pas vraiment sur les avantages pécuniers. La fondatrice de “Date”, une agence événementielle veut prêter main-forte à sa façon à la production agricole locale. “Tikòbèy est plus qu’un moyen pour moi de gagner de l’argent. C’est plus qu’une entreprise à mes yeux. Elle me permet de me sentir près de chez moi”, argue-t-elle. “Même si je suis loin, je continue à apporter ma pierre dans la promotion de la gastronomie haïtienne. Mais c’est surtout pour moi une opportunité de supporter la production nationale et le travail des paysans”, souligne-t-elle.

Un choix, selon elle qui devrait concerner tout le monde. En fait, avec une balance commerciale déficitaire, le secteur agricole en Haïti connaît une descente aux enfers, on dirait qui n’est pas prête d’arrêter. “Et consommer bio parfois coûte plus cher”. Une triste réalité. Dans les marchés de chez nous, il est plus facile pour le, la consomateur.ice de se procurer des denrées importées que celles cultivées à l’intérieur du territoire. Pour cause, le coût d’achat ne leur est pas favorable. Une tragédie pour les responsables de productions d’ici.  À côté de cela, l’exposition des produits alimentaires augmente considérablement le risque de cancer de l’estomac et de l’appareil digestif. Ainsi, Marie Wadlène Etienne propose que des articles bio car c’est une méthode de production saine pour l’environnement et pour notre bien-être. 

Offrant un menu varié mais élémentaire, la décoratrice assure de l’augmentation des produits qui se fait progressivement. Elle a développé une variété de farine pour bébé, “Bèl titit”. Bientôt, sera disponible pour la clientèle haïtienne d’ailleurs, “SANTE”, une marque de thé 100% bio. Ayant des points de vente partout, les marchandises peuvent être livrées dans toute la république Dominicaine explique la jeune entrepreneure. Travaillant d’arrache pied avec une équipe de 8 personnes, les débuts n’ont pas été tendres confie la femme d’affaires. “Ce n’était pas facile à trouver des fournisseurs, conquérir le cœur des gens et les fidéliser. Il fallait garantir: la qualité et la disponibilité des produits et se démarquer du lot”.

Néanmoins, leurs efforts ont apporté des résultats satisfaisants au regard du feedback de la clientèle affirme-t-elle. Toutefois la situation politique du pays fait tâche dans le décor. Elle rend presqu’impossible, l’exportation des marchandises. Quand il ne s’agit pas des protestations de la population,  ce sont les gangs armés qui prennent le contrôle des routes. D’un autre côté, la sécheresse cause la rareté de certains produits. “Quand il n’y a pas de tension en Haïti c’est l’une des choses les plus simples. J’ai une équipe à Port-au-prince qui elle, a un contact direct avec notre facteur dans au moins 2 jours je reçois les colis. C’est pas toujours un exercice compliqué”, indique-t-elle.

Investir dans un projet est le plus beau cadeau qu’on puisse s’offrir.

Marie Wadlène Etienne qui est également une passionnée des lettres dit vouloir faire de tout son possible pour que “Tikòbèy”  soit une référence dans la diaspora. Elle aspire à aller vers d’autres contrées, les États Unis, le Canada et la France. Celle qui va signer son tout premier livre pour enfant chez Tchatcha Édition conseille aux femmes et jeunes filles aspirantes entrepreneuses de ne pas avoir peur de prendre des risques ni de recommencer quand ça n’a pas marché la première fois.”Investir dans un projet est le plus beau cadeau qu’on puisse s’offrir. Mes sœurs vous savez que ce monde est conditionné pour que l’on fasse 3 fois plus et bénéficie 3 fois rien. Faites-le pour vous. Faites le parce que vous le voulez. Comme a dit mère Mazzarello aime et fait ce que tu désires”, surenchérit-elle.

Shylene Prempin


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