Avec son texte « M’appelle Frida Khalo », Nitza Cavalier remporte le concours Jeunesse et Handicap en Guyane

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Inspirée de la vie de Frida Khalo, peintre mexicaine atteinte de poliomyélite à l’âge de six ans, Nitza Cavalier dans sa pièce « M’appelle Frida Khalo », repousse les limites de l’handicap et encourage la liberté artistique comme une manière de surmonter élégamment les défis. Du 28 Juin au 12 Juillet 2022, elle sera en Nouméa, la capitale de la Nouvelle- Calédonie qui accueillera une performance artistique autour de son texte.

Si le handicap, physique entre autres, ne représente pas en soi un frein, les propos discriminants et les mauvaises blagues auxquels s’exposent les personnes en situation de handicap, constituent néanmoins une barrière à leur participation dans plusieurs domaines, en particulier artistique. Par crainte d’être tournées en dérision, ces personnes se referment parfois sur elles-mêmes et souffrent,  pour la plupart d’entre elles, d’une dépression chronique. Toutefois, bon nombre d’artistes atteints de handicap, sont considérés aujourd’hui comme des figures incontournables dans la musique, la littérature ou la peinture. À cet effet, Nitza qui se décrit comme une « amoureuse malade de Frida Khalo », s’approprie de la vie de cette peintre mexicaine qui a souffert de certains handicaps,  pour inviter tous et toutes à aller, quel qu’en soit le handicap, au-delà de leurs limites, puisque la vie vaut la peine d’être vécu, comme l’indique le tableau « Viva la vida de Frida ».

La performance artistique « M’appelle Frida Khalo »

M’appelle Frida Khalo, d’après les notes de l’auteure, retrace la vie d’une femme muette qui, à cause de son handicap, se retrouve exclue de toutes mondanités. En marge d’une vie sociale active, elle s’enferme dans son atelier et exprime à travers la peinture les difficultés auxquelles elle fait face. « Chevauchée par l’esprit de Frida Kahlo, elle se libère enfin de tous ses maux et connait une certaine joie individuelle. Son corps et sa peinture restent ses seuls moyens de communication et elle s’en serve pour vaincre le néant », raconte Nitza Cavalier.

 Lauréate du concours Jeunesse et Handicap avec ce texte que le jury a qualifié de « grande qualité », Nitza Cavalier sera en Nouvelle-Calédonie, précisément à Nouméa, du 28 Juin au 12 Juillet 2022. La performance artistique sera jouée également en Guyane à la fin de l’année. Tous les frais de transport et d’hébergement liés à ce séjour seront assurés par l’Université de Guyane. Elle bénéficiera, de surcroit, d’une allocation de 300 euros pour ses frais de repas.

Peindre au rythme de la douleur et des troubles

Cette performance artistique s’étend sur cinq séquences. Chacune d’entre elles est centrée sur une thématique liée à un tableau de Frida. Du premier au dernier tableau, on retrouve : Les Deux Fridas, Le cerf blessé, Étreinte amoureuse de l’universLe marxisme guérira les malades et Viva la vida. Selon l’auteure, c’est un choix conscient qui laisse à son personnage le loisir d’exprimer ses maintes émotions.

Il peint ainsi au rythme « de sa douleur, au rythme de ses troubles », explique la jeune étudiante en Lettres Modernes. D’ailleurs, elle précise qu’aucun texte ne sera récité au cours de cette performance. Elle sera marquée que par des chants, des mélodies, des complaintes, des images et des jeux corporels. Quant au décor, « tout l’espace scénique sera truffé de chevalets, de toiles, de peinture, il y aura une chaise qui permettra à la comédienne d’évoluer et de passer d’un jeu à l’autre », a-t-elle ajouté.

Une fenêtre d’opportunités

Nitza, vivant en Guyane depuis 2018, affirme que ce concours est une très bonne initiative car il reconsidère les minorités et tend à changer le point de vue de la société sur les personnes atteintes d’un handicap.  « Il m’a permis d’aller également plus loin dans mon art et d’explorer plusieurs facettes  de la création artistique », confie-t-elle.

Vivant en Guyane depuis 2018, elle est également l’auteure du monologue théâtral « J’écris avec du sang », oraison  écrite en hommage à son père assassiné. Elle a animé une émission littéraire « Mille bulles » à la Bibliothèque Universitaire de l’Université de Cayenne. Étudiante en lettres modernes à l’Université de Guyane, elle poursuit son travail d’écriture au sein de la Revue Oyapock.

Source consultée | La Revue Oyapock : le pari d’un collectif d’écrivains

Parallèlement, elle étudie la photographie à l’Ecole d’Art de Guyane  et est membre- artiste de l’association Doubout Collectif qui fait la promotion de l’art et de la culture afro-créole .

Jessie Lisa A.R Tataille


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