À la rencontre des autrices de la revue féministe Alaso

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ALASO est une revue lancée pour la première fois le 18 novembre 2021 par la militante afro-féministe et directrice de publication, Fania Noël. De concert avec des collaboratrices qui ont soumis des textes pour donner vie au projet, une première causerie a eu lieu ce mardi 14 juin au Centre d’Art avec Gaëlle Bien-Aimé, Laura Louis, Fanta Noël, Doris Lapommeray et Joeanne Joseph.

En prélude à la vente-signature à “Livres en folie”, qui aura lieu ce 16 juin, une série de causerie-débat sont mises en branle par l’association féministe Nègès Mawon, où les différentes collaboratrices partagent avec le public leur expérience, discutent autour de leurs contributions respectives.


Si le premier numéro avait pour thème à”Rezistans”, le second numéro numéro a pour titre “Fwontyè”. Ces frontières qui sont souvent imposées aux femmes, ces frontières qu’on n’aimerait pas qu’elles dépassent, ces frontières qui se sont dressées et qui traversent les générations, voilà la plaie qu’ont voulu toucher ces femmes à travers ce numéro.


Laura Louis, jeune journaliste, attire l’attention sur l’expérience qu’elle a faite lors de son entrevue avec une femme qui raconte les âfres de son travail dans ces entreprises industrielles, communément appelée “faktori”. Cette expérience dit-elle, l’a marquée. “J’ai dû faire attention aux moults détails evoqués par la dame dans mon texte, ce qui a rendu ce dernier plus potable et lui a conféré toute sa valeur”.

Dans ALASO, les textes sont proposés en deux langues : le français et le créole. Un travail de traduction a été fait, et Doris a été l’une des traductrices. Plus qu’un travail de traduction par rapport aux mots, la traduction des textes d’ALASO a beaucoup plus porté sur une écriture féministe, qui met l’accent sur les situations spécifiques des femmes dans des rapports de genre, hiérarchisés. “Il a fallu que je reste non seulement dans l’idée de l’auteure, mais aussi faire un effort pour me débarrasser des clichés sexistes ” raconte Doris qui n’a pas manqué de mentionner la rage qu’elle a aussi ressentie en lisant les textes, elle qui a passé plusieurs semaines dessus. Une rage qui s’explique par les découvertes qu’elle a faites à travers ces textes, et l’ensemble des déconstruits sociaux dont elle ne s’était pas rendu compte avant.


Pour Gaëlle Bien-Aimé, comédienne, le thème “Fwontyè” a tout son sens en ce qu’il coïncide au contexte dans lequel évolue cette collaboratrice. Elle s’est retrouvée plusieurs fois en terre étrangère ne pouvant pas rentrer chez elle, en Haïti. C’est ce qu’elle a essayé d’exprimer à travers son texte “Pwezi jouk nan bout”; une jeune femme confinée, et qui s’accroche aux nouvelles à la radio. Un peu son histoire qui a dû rester confinée pendant un certain temps à Limoges, prenant les nouvelles d’Haïti grâce à la magie d’internet.

Ces textes, tous rédigés par des plumes féminines, s’inscrivent dans la déconstruction des barrières dressées aux femmes par la société patriarcale. Il y en a pour tous les goûts : poésie, texte journalistique, travail académique…

Pour rappel, les autrices seront présentes ce jeudi 16 juin 2022 au Karibe pour signer le premier numéro ainsi que le second numéro, paru le 3 avril 2022. Une autre causerie aura aussi lieu à l’occasion. Nègès Mawon vous attend !

Darline Honoré


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