Le journal d’une immigrée : Pharadia Jn Baptiste fait de son expérience un partage

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Résilience, ambition et détermination sont les mots qui décrivent le mieux l’expérience d’immigrée de Pharadia Jn Baptiste. Elle jongle entre études, vie familiale, carrière et projets. Mais la jeune femme entend trouver équilibre au milieu de ce cycle intense et inspirer d’autres immigré.e.s qui peinent à s’adapter à leur terre d’accueil : ainsi est né “Le journal d’une immigrée”.

   Pharadia est née à Port-au-Prince, en Haïti, et élevée dans une famille monoparentale. Toute jeune, son regard perce déjà les efforts de sa mère, les réalités de son environnement immédiat marquées par l’écourtement des adolescences et le basculement précoce dans la vie d’adulte : “J’ai grandi avec la conviction de faire mieux que ce que je vois dans mon entourage”, affirme-t-elle.

   En grandissant, elle décide de briser le schéma : son histoire sera différente, par devoir envers elle-même, envers les plus jeunes, les enfants d’autres familles monoparentales en quête de repères. Elle prend la seule voie sûre qui s’offre à elle : l’éducation. Car, dit-elle, l’éducation est tout ce que nous avons lorsque nous n’avons rien.

“L’éducation est tout ce que nous avons lorsque nous n’avons rien.”

  Elle s’accroche à ses études, intègre la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) à l’Université d’État d’Haïti et décroche un diplôme de licence en Pharmacie. Elle exerce ce métier pendant plusieurs années mais se voit obligée de faire une pause sur sa vie professionnelle après son arrivée aux États-Unis.

   Bousculée entre obligations familiales et aléas d’un nouveau début en terre étrangère, elle se concentre sur Natura Prod, une entreprise créée en 2017 avec deux (2) amies. Cette entreprise fournit des huiles à des fins sanitaires et cosmétiques, venues tout droit d’Haïti. Mais les problèmes de transport aérien mettent également en veilleuse ce projet pourtant prêt à décoller et longtemps nourri.

   Elle entre plus tard au Canada, la tête pleine d’autres projets, mais le plus important : suivre une formation qui lui permettra d’obtenir l’autorisation de continuer à exercer son métier de pharmmacienne. Elle s’y inscrit même avoir rêalisé que le programme est très contingenté, espérant son admission. L’opposé se produit, l’événement fâcheux de trop qui donne lieu à son canal de motivation et de partage : Le journal d’une immigrée.

   Ce que Pharadia qualifie d’échec cuisant lui vaut une redirection dans sa carrière, le temps de revenir à son premier objectif. Elle est effondrée de voir ses plans constamment remis à plus tard mais se ressaisit. Elle se rend compte qu’elle n’est pas la seule à être ainsi éprouvée.

La jeune femme décide alors de rompre le silence. Elle poste des vidéos d’elle-même où elle partage son expérience personnelle, cet échec et ses victoires en vue d’encourager ceux et celles qui, loin de leur terre et de leurs proches, doivent de surcroît se tailler leur place dans une nouvelle vie pleine de surprises et de défis :

“Je partage un parcours authentique et inspirant pour les femmes résilientes, les immigrant.e.s, les mères, les conjoint.e.s, les étudiant.e.s et les entrepreneur.e.s qui connaissent des transitions difficiles. Je partage des contenus utiles et humains, des réflexions profondes, des astuces afin d’aider cette génération d’immigrants à s’intégrer et à atteindre les sommets dans leurs nouvelles communautés.”

   Pour quel résultat ? Pour se rappeler d’où elle vient et où elle va. Pour rester en équilibre et montrer aux autres qu’iels ne sont pas seul.e.s dans leurs échecs et leurs incertitudes. Mais surtout pour encourager et garder l’espoir vivant. Sa plus grande satisfaction, raconte-t-elle, est de savoir que ses contenus touchent et inspirent, que d’autres immigré.e s s’y reconnaissent et se souviennent que l’échec n’est pas final.

   À présent étudiante en Sciences infirmières, Pharadia saisit ce détour à bras-le-corps. Un gros changement qui apporte son lot de doutes et de questionnements, mais elle continue à croire en ses rêves et à se rappeler ses objectifs car la lumière n’a pas quitté le bout du tunnel.

Magdarline GÉDÉON


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