Le fibrome utérin, un mal silencieux chez les femmes haïtiennes

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Le docteur haïtien Christophe Millien est le principal auteur de l’ étude : « Fibrome utérin : une maladie socialement maligne en Haïti ». Publiée en anglais, en août dernier sur le site tandfonline, cette étude s’intéresse de manière globale à la santé des Haïtiennes et aux conséquences sociales du fibrome utérin.

Le docteur Christophe Millien est un gynécologue obstétricien pro féministe travaillant à l’hôpital Universitaire de Mirebalais. Dans sa recherche il s’est intéressé au penchant social d’une maladie qui fait rage en Haïti: le fibrome utérin . C’est en ce sens que l’on peut lire dans le résumé de l’étude : « Le fibrome utérin est une tumeur bénigne de l’utérus, courante en gynécologie, mais profondément maligne dans la façon dont elle affecte la vie des femmes. Peu de choses ont été rapportées sur leurs expériences vécues. Haïti présente des facteurs historiques, sociaux et économiques qui entravent la recherche de traitement. »

Selon les chercheurs, cette étude est une contribution unique parce qu’elle replace la maladie dans sa dimension sociale en mettant en évidence les disparités sociales auxquelles les femmes haïtiennes et leur famille font face lorsqu’elles sont atteintes de cette maladie . L’étude, en plus de sa portée sociale a une portée qualitative parce qu’ elle permet de créer de la documentation autour de la souffrance des femmes malades . Pour ce faire, les chercheurs ont eu recours à dix-sept entretiens approfondis avec des patients et sept membres de leurs familles ou accompagnateurs ainsi que des observations des participants dans les foyers de deux patients. L’étude démontre aussi pourquoi l’hôpital universitaire de mirebalais est un carrefour clé pour les interventions chirurgicales liées aux fibromes utérins.

Entre les charlatans et les cliniques trop chères, les patientes finissent pour la plupart à chercher une solution dans l’hôpital universitaire de Mirebalais, l’un des seuls hôpitaux à fournir des services chirurgicaux sans interruptions depuis sa création en 2013. Les malades qualifient leur recherche de soin de pèlerinage parce qu’ elles doivent chercher, et partir loin tout en s’armant de patience avant d’avoir accès aux soins. L’échantillon des femmes de l’étude expriment qu’elles n’ont pas eu à faire ce pèlerinage seules, leurs mari et d’autres membres de leur famille les ont soutenues dans ce long périple .

Mais le fibrome utérin a plusieurs conséquences sociales notamment sur la vie de famille. En effet il peut causer du stress, de l’anxiété dans les familles des malades voir même la séparation avec leur conjoint.es parce qu’elle ne sont plus en mesure d’ avoir des rapport sexuels, des enfants ou encore de s’occuper de leur domicile familial. Elle peut aussi causer l’ appauvrissement parce que c’est une maladie invalidante qui peut amener les femmes à fermer boutiques, à ne plus pouvoir travailler. Cette maladie empêche les femmes d’avoir une vie sociale, culturelle ou religieuse. L’une des conséquences les plus marquantes de l’étude est le manque d’accès aux soins pour les femmes malades. Ce qui met au clair le problème flagrant du système de santé haïtien.

Exclusion économique , Exclusion des biens sociaux , Exclusion de la production sociale , Exclusion de la société civile, manque d’accès aux soins de santé , conséquences néfastes sur la vie de famille . Divers aspects tels que l’ qui démontre que les femmes atteintes du fibrome utérin souffrent physiquement, socialement et moralement. Et les impacts de cette maladie sont désastreux et traumatisants. Les chercheurs pointent du droit l’urgence et le caractère essentiel de prendre en compte toute la douleur et la souffrance que charrient les fibromes utérins en Haïti  en passant par l’amélioration du système de santé du pays. Ce, dans le but d’ arrêter ce tueur silencieux qui contribue à appauvrir les femmes haïtiennes.

Pour une lecture plus approfondie, ou complète de l’article vous pouvez lire l’étude, via Le lien suivant https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/13648470.2022.2075319?fbclid=IwAR1ee6zyhi7PkVKcGRDpHscV01c_Hc8wpdwoqbIPhy9MYnA_UzvX28Sf4rc


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