Avec son concert ‘’Kalinda” produit par Institut français en Haïti et mise en scène par Février Gertrude Hugh Gelin, la chanteuse Vanessa Jeudi dont on connaît déjà le grand talent, a encore montré son aura au public et l’a ébloui par sa belle signature vocale. Le concert Kalinda, qui est réalisé dans le cadre de la journée internationale du Jazz le 30 avril et diffusé sur la page Facebook de l’institut français en Haïti, rend un hommage appuyé au Loa Freda, Mètrès vodou de la volupté, de l’amour et de la beauté.
Sur une scène en forme de cercle et baignée de lumière, se trouve comme une table contenant une abondance de fleurs et de bougies allumées. Mais aussi du parfum, du champagne et d’autres menus objets en lien avec la légende qui entoure cette grande divinité vodou qu’est Freda. Au sol aussi, des fleurs éparses et jonchées. Le micro, à proximité de la table, est fixé dans un pied décoré de telle manière qu’il témoigne de quelques éléments symboliques du loa Erzulie.
‘’Kalinda” est un hommage à Erzulie, mais un spectacle inscrit d’emblée dans le combat féministe que mène Vanessa Jeudi il y a quelques temps. Mais inscrit dans le combat tout court. « On compare Erzulie Fréda avec la Déesse de l’amour et de la beauté. Dans les images la présentant cependant, on la voit avec un épée, ça m’avait beaucoup attiré l’attention comme femme chantant du Voodoo-jazz et qui est une militante féministe, car les esprits ayant l’énergie féminine, on les associe à la protection, à la maternité et à l’amour, mais rarement au combat », a écrit Vanessa, qui explique plus loin que « Le jazz étant une musique où de grands noms comme Nina Simone, Billie Holliday, Ella Fitzgerald chantent l’amour dans une perspective de combat et de dénonciations, je fais un concert qui lie la lutte et l’amour dans un fond de jazz », a-t-elle indiqué entre autres dans une petite note d’invitation avant le concert.
Accompagnée de musiciens virtuoses, Vanessa Jeudi, vêtue d’un blanc très élégant, s’est imposée de chanson en chanson. De ‘’Erzulie nennen o’’_vieille chanson et grand classique du répertoire folklorique haïtien_, à ‘’Est-ce ainsi que les hommes vivent ‘’ de Léo Ferré en passant par Fever de Peggy Lee et d’autres encore, Vanessa Jeudi au style très jazzy, portée par une grande énergie, a signé une performance qui aura la vie dure.
Disponible sur la page Facebook de l’IFH, celles et ceux qui n’avaient pas eu le temps de voir le concert pourront se rattraper et s’offrir un moment de pur bonheur.
Adlyne Bonhomme