Près de trois ans de cela, Cassandrine Destima s’est retrouvée à la campagne dans le cadre d’une semaine de clinique mobile. Quel a été le constat de cette dernière ? Des cas de grossesse precoce multiples, s’ajoutant aux problèmes hygiéniques et sanitaires que confrontaient les patient.es. Dans le but de partager ses connaissances à la population surtout à l’endroit de celles et ceux qui sont dans les zones de province, Lizay Lasante voit le jour.
Fougueuse. Cassandrine Destima est une adepte des différentes activités socio-culturelles et communautaires visant à contribuer au développement du pays. Originaire de Plaisance de Nord, celle qui a grandi à Cité Soleil, s’est dirigée vers la médecine après ses études classiques. Membre et bénévole de plusieurs organisations de la capitale telles que KATIZANA, qui lutte pour le bien-être des prisonniers, en promouvant la vente de leurs œvres afin qu’ils puissent avoir de quoi se nourrir et payer les honoraires d’un avocat. Celle qui collecte plus de 5 000 abonné.es sur les réseaux sociaux, fait de la toile son outil de motivation et de communication spécialement avec Lizay Lasante qui a pris naissance sur Facebook, le 2 février 2021.
Concevoir un projet que ce soit en affaires ou autres nécessite généralement de pouvoir compter sur des personnes les plus proches, ami.e ou famille. À entendre le témoignage de plusieurs, de par leurs expériences. Une règle à laquelle Cassandrine Destima n’a pas dérogé pour le lancement de Lizay Lasante. “C’était un peu difficile puisque j’étais seule à l’époque. Ne pouvant pas faire tout le travail, j’ai fait appel à des ami.es qui ont compris l’idée, des professionnels de santé et autres pour mieux faire le travail et toucher plus de personnes. Nous faisons la promotion de la médecine préventive un peu partout dans le pays”. Selon les dires de l’initiatrice, Lizay Lasante était avant tout une plateforme qui par la suite s’est transformée en association.
Si la première démarche de l’association consiste à informer et former sur les divers enjeux liés à la santé en organisant des formations en présentiel et en ligne. La seconde aspire à des projets plus pratiques comme aller dans les régions les plus reculées “où la population a vraiment besoin de nous”. D’une part, la situation insécuritaire du pays constitue une véritable entrave à cette concretisation, d’autre part l’association ne dispose pas assez de fonds nécessaires. “On essaie de faire de notre mieux. Mais ce n’est pas suffisant”, se plaint la fondatrice. Une situation pesante pour la jeune institution dans un temps où les sponsors se font rares.
Le droit à la santé pour tous, une population instruite, des programmes de santé divers sont en autres les aspirations de cette entité composée d’un conseil de 6 personnes, accompagnée d’un staff de 26 membres. Sans oublier une communauté qui s’élargit déjà à un effectif de plus de 400 personnes. Lizay lisante peut se vanter de leur réalisation majeure qui est “Sante nan Manje lakay”, un concours qui a eu pour but de prôner les “richesses nutritionnelles” de nos produits alimentaires locaux. Elle organise également des campagnes de sensibilisations et journées d’assainissement. Mordue de technologie et de photographie, Cassandrine Destima invite la jeunesse haïtienne à s’impliquer davantage au développement de leur pays en prenant différentes iniatives nécessaires et efficaces. Suivez Lizay Lasante sur tous les réseaux sociaux.
Shylene Prempin