La compagnie de théâtre, Les Ateliers Encriture organisera le samedi 25 février un spectacle baptisé « CORPS VERROUILLÉS ». Le temps de mettre le projecteur sur cette catégorie majoritairement composées de femmes marginalisées, à savoir les travailleuses de sexe. Le grand public est cordialement invité à ce concert de témoignages et de documentations au restaurant Yanvalou en réservant leur place au prix de 400 gourdes.
Battues, pointées du doigt, exclues, incomprises, les travailleuses du sexe sont légions à porter le poids d’une stigmatisation accrue. Ainsi « CORPS VERROUILLÉS » veut porter la cause de ces sans voix. À en croire Yves Marie Gustave, membre fondateur et directeur Artistique de « Les Ateliers Encriture », l’idée de construire une création Artistique autour de cette thématique a vu le jour en 2018. Néanmoins deux ans plus tard, une circonstance particulière va renforcer cette volonté de dénonciation.

« Gen yon moun mwen rankontre nan lane 2020, moun sa vin bon zanmim, nan moman mwen te rankontre l pou premye fwa, m pat konnen si li te yon pwostitiye. Gen yon lè mwen pa janm tande l, epi mwen rele l nan telefòn pou mwen pran nouvèl li, li dim li malad, fòk mwen vin wè l. Lè mwen ale wè l lakay li, mwen jwenn tout vizaj li kraze, kò l plen mak, li gen fyèv, se lè sa l ap dim li se yon pwostitiye li ye » , confie le comédien. Son amie a été victime de violences physiques de la part d’un client. Une triste situation qui a consterné le poète durant des jours. Par la suite, il n’a pas voulu rester les bras croisés, et a décidé de proposer ce projet en compilant entre juin 2022 jusqu’à janvier 2023, des témoignages de ces femmes battues et maltraitées.
Parler de la prostitution précisément ; prostitution sacrée & prostitution de rues n’est pas chose aisée avoue l’étudiant en Art dramatique à ACTE. Nécessitant un travail de terrain, les histoires de ces dames sont choquantes les plus que les autres. « Istwa moun yo charye avèk anpil emosyon ki tromatizan.Sa konn fè m dekouraje pafwa », souffle-t-il. « Li pat fasil pou mwen jwenn temwanyaj nan men pwostitiye yo, se pa tout ki te vle pale » , poursuit-il.
Par ailleurs, ce fenêtre ouvert sur la vie combien difficile de ces femmes « se veut une transformation des témoignages par la sensibilisation et l’esthétique du langage corporel. L’ expression de la violence sera au cœur de cette performance » . Le performeur souligne que l’accès de regarder cette création est interdit aux moins de 17 ans. Les grandes répétitions commenceront au début mois de février avec le musicien, Wilgens Perronvil (violoniste).
Pour ceux et celles qui se poseront la question pourquoi la performance sera assurée par un homme. L’artiste apporte des précisions. « Ecoutez ! selon Marylin Arsem ; (Enseignante en Art Performance). L’ acte performance est l’art de faire. Ce n’est pas de représenter. Ni de jouer un rôle. Ni d’incarner un personnage. C’est une action directe. Le genre n’a pas d’importance pour moi, dans ma démarche de créativité, je n’ai aucune limite. Je suis ni homme ni femme », souligne-t-il. « Il y a toute une équipe, un saff qui pilote le projet. Des hommes et des femmes. Et ce sont eux qui me guident. Je suis juste l’Artiste performeur, l’acteur principal » , ajoute-t-il. Un spectacle qui promet réflexions, bouleversements, émotions

Le rendez-vous est pour le 25 du mois de février à 4 heures au restaurant Yanvalou.
Réservation billet : +509 35056177+509 48808343