Un flashmob devant le ministère à la Condition féminine pour marquer le 3 avril

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Pour marquer la Journée Nationale du Mouvement des Femmes Haïtiennes célébrée chaque année depuis le 3 avril 1986, Marijan et Nègès Mawon, en partenariat avec plusieurs autres organisations féministes et de droits humains du pays, ont organisé un flashmob devant les locaux du ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes.

Dans la matinée du dimanche 3 avril, à la rue Magny, des dizaines de femmes, vêtues de t-shirts couleur violet, alignées main dans la main devant le ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes pour lancer le flashmob   initié par les organisations Marijan et Nègès Mawon dans la cadre de la célébration de la Journée Nationale du Mouvement des Femmes Haïtiennes.  Pancartes en main, elles ont investi les rues  pour revendiquer, une fois de plus, leur droit à l’égalité, à l’équité, à la justice.  

La date et le lieu du rassemblement sont significatifs pour toutes ces militantes. En effet, le MCFDF est l’un des nombreux acquis de la lutte féministe haïtienne et pourrait bien être considéré comme un maillon solide dans la lutte pour le respect des droits des femmes. Ces types d’activité aident à développer de nouvelles formes de revendications, d’agrandir le nombre d’adhérentes à la cause féministe. Et ce 3 avril, date charnière dans le calendrier féministe haïtien, rappelle une manifestation déroulée en 1986 où  plus de 30, 000 femmes haïtienne ont regagné les rues le lendemain du départ de Duvalier pour réclamer leur droits.

L’activité a réuni plus de 300 femmes venues d’horizons et d’organisations différentes pour porter leur revendication dans l’espace publique autour de la question du droit à l’égalité. Les poings levés, pour signifier que la bataille n’est ni finie ni perdue. Elles ont dansé au son d’une playlist  où on y a pu trouver des morceaux musicaux plutôt engagés comme « Yon kadejakè nan kafou a »  de la compagnie Bazou, « Yon konba ret yon konba », « Fanm djanm », musique collaborative des chanteuses Netty et Princesse  Eud, etc. 

En effet, sous un soleil de plomb, la chorégraphie a été reprise maintes et maintes fois. Les participantes ont aussi porté des pancartes sur lesquelles étaient inscrits les noms  des victimes de féminicides et où elles exprimaient clairement leurs revendications comme le droit à la sécurité, à la santé, au travail ou leur préoccupation par rapport au mode de fonctionnement de l’État.

« Moun k ap batay pa mouri ». C’est pour faire écho aux propos lancés par feu Antoinette Duclaire et pour rendre hommage à cette militante qui avait participé, il y a un an, au premier flashmob organisé le  3 avril 2021. La bravoure des femmes haïtiennes qui sont des battantes et qui, tôt ou tard finiront par remporter la victoire, était saluée par les manifestantes.  

Vers la fin du rassemblement, un discours de circonstances avait été prononcé par la Coordinatrice Générale de Marijan, Nathalie E. Vilgrain où elle a dénoncé le comportement de l’État haïtien face aux mouvements féministes qui ne réclament que ce qui leur est dû en tant qu’humaine et citoyenne haïtienne. Elles les appellent à rejoindre le mouvement pour qu’ensemble l’Haïti de demain se construise sur des principes de droits humains et du développement durable.  

Plusieurs autres organisations féministes et de droits humains ont participé à la réalisation de ce flashmob dont l’Initiative pour un Développement Équitable en Haïti (IDEH), la Fondation Toya, La Aids Healtcare Foundation (AHF), Gran Jipon et Acte. La sororité l’exige. Après tout « yon konba ret yon konba », comme on lisait sur les t-shirt.  

Thara Layna Marucheka Saint Hilaire


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