Petit ange rebelle : la défenseure incarnée des droits humains

Spread the love

“Si tu étais un homme, tu serais classée parmi les légendes”

La phrase qui hantait cette jolie petite fille depuis son enfance.  Elle n’arrivait pas à déchiffrer pourquoi ses parents ne la félicitaient pas tout simplement lors de ses fameux succès et qu’ils apprécient ses efforts à travers un fils. Mais elle se contente toujours de répondre en souriant comme elle seule peut le faire: “mais je suis une fille et vous devez vous faire avec”.

Elle n’arrêtait pas de parcourir les montagnes, les regards pleins d’espoir et un sourire semblable à celui d’une fée. Ses cheveux ne sont pas aussi longs que ceux des filles de son quartier, mais on pourrait ressentir de loin la fierté qui s’empare d’elle, qui caresse son doux visage rayonnant, à chaque fois qu’elle se coiffe. Toute petite, elle raffolait des petites tresses et sa maman se faisait le plaisir de la satisfaire, car sa gentillesse, la douceur de sa voix si tendre mais rassurante lui ouvraient presque toutes les portes. Son rêve a toujours été celui de voir les autres petites filles fières de qui elles sont et cela peu importe, la couleur de leur peau, la longueur de leur cheveux, l’école qu’elles fréquentent, leur rang social ou la famille d’où elles viennent. Sa vie est constituée de lutte parce que tout ce qui concerne l’injustice, la maltraitance, la discrimination et tout autre fait qui y ressemble la rendait hors d’elle. Malgré le fait qu’elle soit une fille adorable et respectueuse, elle remettait toujours les gens à leur place. Ses parents disaient toujours qu’elle savait exactement quoi répondre quand on la cherche tout en restant polie. Elle ne se laissait jamais intimider par qui que ce soit, mais donna toujours le meilleur d’elle. Toute petite, sa maman détectait en elle un leader né, elle prenait la défense de tous, peu importe leur sexe, leur âge et leur niveau. Cependant, elle se taisait et ne supportait ni aidait sa fille à marcher vers ce chemin-là. Pour la maman de cette étoile, c’est une honte de penser que sa seule fille puisse un jour se livrer aux combats que livrent les hommes. Les poids de son époque pesèrent encore sur cette mère dévouée à sa famille et surtout à son mari. Cette fille charmait par son sourire et son rire. Elle égayait la journée de quiconque la croisait. Elle adorait les fleurs, tout ce qui faisait le charme de la nature d’ailleurs. Sa symbiose avec la nature était magique et mystérieuse. Quand elle parcourait les champs, sa présence est tellement imposante, on dirait les queues des paons lors d’une belle parade de cirque. Tout ce qui s’y trouve lui est soumis, l’élégance des arbres, l’odeur de la terre qui embaume d’un parfum sensationnel, les bruits des oiseaux qui manifestent leur joie, le doux vent léger qui l’embrasse, l’eau qui coule dans les rocheuses avec précision, tous se sont mis d’accord pour former cette douce et enivrante symphonie quand elle passe, on croyait entendre en chœur : « Salut Majesté ».

Solange, c’est comme ça elle s’appelle. Son prénom fait toute une histoire et est composé de deux mots. Elle porte ce nom parce que sa maman l’a accouchée à même le sol d’où le “Sol” et “l’Ange” aussi a une histoire. Chaque samedi soir, on organisa chez Solange une soirée entre famille où on apprit aux enfants à vider leur sac et à toujours compter sur le support familial autour de la bonne chair bien rôtie. Jamais on ne se prenait le temps de douter du talent culinaire de la maman de Solange, car ses plats, ses recettes qu’elle inventait parfois, étaient délicieux, la petite en raffolait. Un samedi soir, comme à l’accoutumée, sa maman lui raconta pour la première fois, pendant qu’elle peut goutter consciemment aux délices de son histoire, comment elle a connu ce monde. La mère de Solange était toute seule sur la route qui lui permettait de regagner sa maison après avoir été au supermarché de la zone envoisinante. Toute joyeuse, elle souriait pendant que le vent courtisait sa longue chevelure. Sa joie s’est multipliée par mille quand son bébé lui tapait le bas ventre avec un coup. Elle rigolait en disant : « je sais que tu t’impatientes ma chérie, mais il faut attendre encore un peu, car tu y es presque ». Avant même que tu quittes ta cave pour venir nous rejoindre, tu dois savoir qu’ici-bas, l’amour et la patience doivent être tes meilleures vertus». Elle marchait, elle souriait encore et encore et se parlait tout en se caressant le ventre. On aurait dit que l’enfant lui répondait à chaque fois, car ses joues se rougissent avec éclats. Brusquement, elle s’arrêta de marcher, elle commençait à ressentir une drôle de sensation qui lui disait tout bas : « désolée maman, je ne peux pas attendre, je vais me rebeller, désolée ». En essayant de s’assoir, elle constata qu’elle perdit les eaux. Chaque seconde qui passa ses douleurs s’intensifièrent et comme elle fut à son deuxième accouchement, elle essaya de se ressaisir parce qu’elle ne fut pas totalement ignorante à la situation. Elle parla juste à son enfant en lui demandant de l’aider du mieux qu’elle put.

C’était un samedi comme celui d’aujourd’hui dit-elle en souriant, un samedi 08 novembre 1997, de loin on pouvait ressentir combien elle était heureuse de l’arrivée de cette adorable petite fille. Ses yeux sont devenus tous brillants, pétillants et je crois que même Sirius est devenu jaloux. Quelques minutes après, elle a mis au monde sa toute première petite fille à même le sol et gisait encore de douleurs avec l’enfant qui se liait encore à elle par son cordon ombilical. Elle essaya d’appeler à l’aide, mais il n’y eut personne aux alentours et sa faible voix ne l’aidait pas vraiment. Voulant perdre tout espoir et commença à baisser les bras, sûrement pour se remettre au Bon Dieu, soudain un monsieur, très beau, costaud, d’un visage inquiétant et dont la voix était indétectable, puisqu’à ce moment elle alla perdre connaissance, lui est accouru pour lui porter secours. L’enfant n’arrêtait pas de pleurer, c’est d’ailleurs ce cri d’appel à l’aide, un cri qui sonnait comme : « je vous en prie, sauvez ma maman et moi» qui a interpellé ce monsieur. Il faut dire qu’elle a bien aidé sa chère maman. Michel-Ange Limontas était le nom de ce monsieur qui parcourait la zone en voiture en quête d’un bon restaurant pour se nourrir, car il était déjà 3 heures de l’après-midi. Il conduisait lentement, cherchant par ci et là, seul, sinon son volant et son chien poil de carotte, qui s’est fait appeler ainsi en raison de la couleur de ses poils. Il alla décider de prendre la prochaine virée quand il entendit le cri du nouveau-né. Du coup, il commença à regarder partout et aperçut la dame à l’ombre d’un manguier semblable à une moribonde. Il s’empressa de garer pour apporter son aide. Émerveillé devant la petite fille aux yeux d’une blancheur de laine et d’une noirceur de cristal. La pureté de sa peau était admirable, quoiqu’elle soit fraichement née, sa peau, sa forme, son odeur, son être entier laissa le monsieur stupéfait. Il s’empressa de les transporter, car il n’avait personne pour l’aider malgré ses nombreux appels au secours. Étant un homme fort et costaud, il s’en est pas mal sorti. Il les conduisit à l’Hôpital et c’est là qu’on alla prendre soin des deux patientes qui s’en sont sorties sans aucune égratignure grâce à monsieur Limontas. Pour la dame, Michel-Ange, comme son nom l’indique, était un ange mis sur sa route par le Créateur pour lui sauver elle et son bébé. Après l’avoir examiné et l’informé qu’elles étaient hors de danger, elle leva les yeux comme pour regarder au ciel, elle remercie Dieu. Ensuite, elle prit l’enfant pour la nourrir et elle répétait cette phrase comme une sorte de berceuse: « Sol-Ange, Sol-Ange, née sur le sol et sauvé par un ange, Solange ». Voilà d’où lui vient l’autre composé de son nom « Ange ».

Devenu ami de la famille pour son acte charitable, monsieur Limontas est devenu le parrain de la petite Solange. Solange grandissait entourée de beaucoup d’amour. Elle était d’une beauté qui piquait la curiosité des passants, très aimable, accueillante, patiente, intelligente, serviable, humble et charitable. Sa peau n’a rien perdu de sa douce fraicheur. S’il suffisait d’un sourire pour éliminer tous les maux de ce monde, c’est sûr que Solange à elle seule les aurait tous éliminés . Sa mère lui racontait souvent son histoire, d’ailleurs c’était sa berceuse, qui par la suite allait recueillir de nouveaux mots axés sur la beauté et la valeur de l’enfant aux yeux des siens. Toute petite, elle n’arrêtait pas d’étonner les gens par ses questions, ses actions. On lui surnommait « Rebella » à la maison, car elle ne voulait pas accepter certains ordres que ses parents lui donnaient. C’était une famille modeste et religieuse, elle était soudée et partageait des valeurs exceptionnelles bien modelées suivant la forme de la société. Le modèle d’une famille parfaite pour plus d’un, cependant Solange n’accepta pas souvent de plier et se rebella souvent à chaque décision discriminatoire prise au nom de ces nombreuses valeurs partagées. Souvent à l’école, elle mettait les professeurs aux pieds du mur et son nom « la Rebella » n’arrêta pas de la suivre. Solange était de nature gentille et sage, son surnom la Rebella, qu’elle assumait d’ailleurs, étonnait plus d’un. Et oui, la sagesse, la gentillesse de ce petit ange se compromettaient sur un angle bien précis, que ce soit à la maison ou à l’école: la place que lui léguait la société à cause de son genre. Elle ne comprenait pas pourquoi on traitait mieux son frère qu’elle à la maison. Elle disait à sa maman que tenir une maison propre est le rôle de tout individu qui y vive et que son frère aussi a grand besoin d’apprendre cette formation qu’elle lui offrait gratuitement. Cela l’exaspérait de voir à l’école que les petits garçons avaient plus de droits que les petites filles. Solange Rébecca Charlotin, de son nom complet, était la benjamine de sa famille, son père, Jean-Mario Charlotin, fut employé à la Direction Général des Impôts (DGI) au Département des Ressources Humaines à Petit-Goâve et sa mère, Marie-Antoinette Gaspard Charlotin, fut Institutrice dans une École Publique de la même Commune. L’aîné de la famille s’appela Dave Junior Charlotin, il est âgé de dix ans de plus que Solange et représenta la base de la rébellion de Solange. Dave était un enfant brillant mais un peu machiste, les formations qu’il recevait renforçaient sa conception. Il ne détestait pas les femmes, par contre, il se sentait supérieur à elles, il prend souvent son air farouche pour parler d’elles et se cherchait souvent à les dominer. Solange lui était à portée de main, mais elle ne se laissa pas faire. Elle refusa de se plier aux normes dites sociale et religieuse mais qui rejettent ses droits. Elle disait toujours à son frère qu’il ne valut pas mieux qu’elle et qu’elle la lui prouvera.

Solange reprochait toujours sa maman du fait qu’elle prépare mieux les plats de son frère. Elle disait souvent à sa maman qu’elle méritait la même quantité de viande que son frère et même plus parce qu’elle a aidé et que son frère non. Elle respectait ses parents et aussi son grand frère, d’ailleurs c’était les valeurs inculquer à Solange,  cependant, elle refusa de baisser la tête quand elle a raison, elle exigea toujours que son grand frère lui présente des excuses, comme on l’exigeait à elle quand elle a tort. Solange disait toujours à sa mère: “Pourquoi papa se repose une fois rentrée de travail et que toi non? Papa dit qu’il est fatigué, tu n’es jamais fatiguée toi maman?” Elle n’avait rien perdu à sa qualité de fille respectueuse,  sage, belle, intelligente, douce… À mesure qu’elle grandissait, sa beauté se multipliait. Elle faisait la joie de ses parents, car elle était très studieuse, c’était un génie. Même si ses parents pensaient que ses efforts seraient mieux récompensés si elle était un homme, cela ne l’a plus secouée à présent. Solange fut la petite protégée de son parrain Michel-Ange qui l’aimait tant et la gâtait. Les désirs de Solange aux yeux de son parrain étaient des ordres. Cependant,  elle ne dépassait aucune limite. Toujours aussi respectable, généreuse et gentille, elle faisait la fierté de son parrain, d’ailleurs n’ayant aucun enfant. Son parrain par contre lui prêtait attention et l’apprenait toujours qu’elle vaut plus que dix fils. Elle était comme une majestueuse colonne bien sculptée, pour répéter le psalmiste David, dans le palais de son parrain. Il était son confident et l’appuyait toujours quand elle a raison et l’apprenait, à côté de ce que sa famille modèle l’apprenait, à ne jamais laisser bafouer ses droits, à être responsable et sincère. Déjà à 7ans, Solange disait à sa maman qu’elle n’aura pas un mari comme son papa,  parce que son papa ne fait que regarder la télé pendant qu’elle travaille ardemment. Solange disait toujours à son père quand il fait la télé ou les infos dans le journal qu’il doit aller aider maman, que sa maman ne peut pas tout gérer seule. À chaque coup de fouet lancé par Solange, on se contentait de rire et de traiter ses spectaculaires remarques de passe-temps infantile.

Solange avait cinq ans lorsqu’elle alla se graduer en section Jardin des Petits. Elle sortit la lauréate de sa Section, car elle était intelligente, brillante, avec une capacité d’appréhension et d’assimilation extraordinaire. Le deuxième lauréat fut un jeune enfant du nom de Wadeley Valencourt. La vie de la petite Solange commença à prendre de sérieux coup, à être chambardée lorsqu’elle était confrontée à une discrimination du Directeur de son école. Le discours monté de toute pièce que devait donner la petite à l’occasion a été donné au petit Wadeley, Solange n’arrêtait pas de dire que c’était à elle de le faire, car elle était la lauréate. Et la seule réponse qu’on trouvait à lui dire, c’est que c’est à lui de le faire, parce que c’est l’homme de la Section. En réalité, des trois lauréats,  Wadeley était le seul petit garçon. La troisième fut une fille dénommée Eva Maria Denis. L’homme de la section revient à dire que c’était le seul au top trois, c’était donc la norme, mais Solange refusait de traiter avec le Directeur. On lui traitait d’enfant gâté et de rebelle. Ce fut en juillet 2002, un dimanche que la  cérémonie allait se dérouler. Tout allait très bien, c’était une journée de fête, pleins de couleur, les pièces de théâtre étaient superbes et Solange, à travers ses pièces, laissait le public sous le charme et les tonnerres d’applaudissement se faisaient de plus en plus entendre après chaque prestation. Quand il fut arrivé le moment de prendre la parole, on a décidé, comme c’était prévu, que c’était Wadeley qui alla parler parce que c’était l’homme de la promotion. En pleine cérémonie, Solange a piqué une crise au moment où le petit allait prendre la parole, stupéfait, le public ne comprenait pas ce qui se passait, les parents de Solange manquait peu de monter la scène ou était assise toute la Section. La jardinière s’empressa de la calmer et elle cria beaucoup plus fort : « c’est injuste, injuste, injuste… ». On ne pouvait pas comprendre ce qui se passait. C’était la panique totale, surtout pour ses parents, car leur fille était très calme. Tout ce qu’on essayait de faire pour la calmer était veine. Elle se leva, tout en pleur et alla auprès de Wadeley debout devant le micro tout silencieux, elle prit le micro et lâcha tout doucement : «  il a volé ma place et mon discours parce qu’il est un garçon et le Directeur l’a voulu, il l’a aidé parce que c’est un garçon comme lui, ce discours me revient, je suis la lauréate, j’ai voulu le préparer et le dire je ne peux pas parce que je suis une fille». Tout en pleur,  elle retourna s’asseoir. Le scandale du siècle! Chacun essayait de trouver une explication à cette accusation lancée par Solange Rebecca Charlotin. Beaucoup pensaient même que cela faisait encore partie de la cérémonie, les personnes présentes admiraient l’audace de la petite et criaient: “tu nous as eu petite”. Elles n’arrêtaient pas d’applaudir. Le Directeur, les jardinières, les autres membres de la Direction, les parents de Solange et ceux de Wadeley savaient tous.tes de quoi il s’agissait, mais puisque le public ne comprenait rien et semblait aimer, ils.elles se sont tues. À la fin Wadeley à fait le discours. 

Plus tard, lors de la remise des prix,  chacun se regardait les uns les autres.  Les membres de l’École savaient pertinemment que le risque d’être démasqué par le public allait être plus qu’évident. Toutefois, ils n’allaient pas prendre le risque de provoquer la colère de la petite Rebecca,  dont le nom s’est déformé en Rebella, pire encore, ils.elles n’étaient pas prêts.es d’affronter celle des parents de la petite. C’était une chose de laisser parler l’homme de la Section parce que c’était la norme,  chose qui semblait pas déranger les parents de Solange, mais c’en était une autre de ne pas récompenser leur fille. Ce serait le comble! Dave Junior lui, était content que sa sœur fit des progrès, il était fier d’elle qu’elle soit la lauréate,  mais il voyait cela d’un mauvais œil que sa sœur ait dénoncé le Directeur comme ça et explique à son père que le Directeur a bien agi en laissant la place à Wadeley et qu’on devrait avoir une discussion sérieuse à Solange une fois rentrée pour s’être comportée comme une enfant mal élevée. Le dilemme rendait les membres perplexes. Entre la fierté du Directeur et l’opportunité d’éviter deux scandales,  celui de la petite et celui de ses parents, il a fini par mettre de côté son orgueil et remettre le prix de la lauréate de la Section à la belle et douce Solange. Il ne résidait sur le visage des invités.es aucun signe de déception, on l’applaudissait comme jamais et criait: « mérité, mérité, mérité ». Cependant, plus d’un s’inquiétaient de la petite scène avec cette révélation et faisaient très vite le lien. Dès lors, ils.elles commencèrent à crier que la petite à tout mérité,  le prix et le discours, qu’il fallait donner à César ce qui était à César. On n’y prêtait pas attention et dépêchait de clore la cérémonie. Le parrain de la petite était en voyage d’affaires, il n’a pas pu être présent. Une fois rentrée, Solange n’a pas perdu une seule seconde de l’informer. En colère, il reprocha aux parents d’avoir courbé à cette règle banale. Il n’a pas apprecié et accusa les parents ainsi que l’Établissement de nuire à la santé psychologique de sa filleule. Après cela,  il y eut une grande réunion, avant la prochaine rentrée des classes d’octobre 2002 avec tous les parents des élèves de l’École de la Kindergarten jusqu’à la Philo. Cette réunion s’est tenue en mois de septembre 2002 et Solange fut promue en 1ère année fondamentale. Le but de cette réunion était de calmer les nerfs des parents, après l’affrontement de monsieur Limontas à l’école, pour ce qui s’était passé, car ils menaçaient de ne plus laisser leurs enfants poursuivre leurs études classiques dans un établissement qui bafoue leurs droits. Ils exigèrent la modification de certains règlements internes dudit  établissement. C’est ainsi que Solange a mis fin à cette discrimination grotesque et stupide qui a duré plus d’un siècle au Collège Royal de Petit-Goâve. On portait une attention soutenue à la petite et ne râtait en rien de donner ce qui était à César à César. Le résultat était phénoménal. Plus jamais il y eut de discrimination faite aux filles à cet Établissement par rapport aux garçons, au contraire, on organisait chaque année une élection bien structurée pour trouver celui/celle qui allait être le président ou la présidente du Collège afin de promouvoir l’Egalité des droits et des chances entre les filles et les garçons. On a du assister à la fin de la dictature des garçons au Collège Royal de Petit-Goâve. Une victoire qui a marquée  Solange durant toute sa vie. 

L’histoire de la petite Solange nous montre qu’on est jamais trop petite pour se faire une place dans la société et s’imposer ni trop petite pour défendre ses droits et de les faire respecter, et encore moins trop petite pour changer l’ordre des choses dans la mesure où il porte atteinte à sos droits et libertés fondamentaux. Toute la vie de Solange est composée d’histoires. Elle fait partie des jeunes très influentes de sa communauté, elle s’implique dans sa communauté et se procure le respect de chacun. Elle représente une Organisation qui évolue dans le domaine de la protection des droits de la femme et des filles et donne des fascinantes conférences lors des activités culturelles de sa ville natale et même ailleurs. Elle s’affiche quasiment tous les ans lors de la journée internationale des droits des femmes, en tant que juriste, elle partage ses acquis sur tout ce qui se rapporte à l’égalité des droits entre l’homme et la femme. Elle donne aussi des émissions télévisées afin de former les parents ainsi que les enfants sur le respect des droits de chaque individu. Comme c’était son cas dès sa plus tendre enfance, la capacité qu’elle possède à se faire respecter reste la même. Elle continue à faire la fierté de ses parents qui à présent la soutiennent et surtout celle de son parrain Michel-Ange qui se tient toujours à ses côtés. Le plus intéressant encore dans l’histoire, même son grand frère Dave se trouve à ses côtés, il est à présent le Délégué de ladite Organisation dont Solange est la Référente. Elle poursuit sa carrière pour une spécialisation en Droits Humains et elle fait la une de presque tous les magazines. Solange Rebecca Charlotin reste une femme très jeune certes, mais dévouée, déterminée, ferme, talentueuse, travailleuse, respectueuse, charitable et par-dessus tout, belle comme nulle autre pareille. Pour répéter Solange lors de la présentation de l’une de ses émissions :

«  Les hommes et les femmes sont tous égaux en droits. Les parents doivent commencer ce changement à la maison,  apprendre aux petites filles qu’elles ne sont ni fragiles ni inférieures aux hommes, mais qu’elles doivent travailler dur comme eux pour s’autonomiser, pour s’assumer, pour s’afficher afin d’avoir leur place aux côtés des hommes et non  derrière eux. Dites non aux discriminations faites aux fillettes,  aux filles et aux femmes! »

Miselène Jean

Je suis Miselène JEAN, je suis née un 19 juin et je suis originaire de la ville de Petit-Goâve où j’ai vécu toute mon adorable enfance avant de la laisser pour entamer mes études universitaires à Port-au- Prince. J’ai été à L’Université d’État d’Haïti où j’ai étudié le Droit à la Faculté de Droit et Sciences Économiques. Je suis une “écologiste engagée” et aussi je milite pour le respect des “droits humains” en particulier ceux de la femme et des enfants.

Photo de couverture : Getty Images/Jasmin Merdan


Spread the love

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *