Pure Sang d’Amélie Nothomb : le mémorial portait du feu père Nothomb

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Le roman Pure Sang, prix Renaudot 2021 est le 30ème roman en 30 ans de carrière, de la très célèbre Amélie Nothomb. Elle a été notamment récompensée par le Grand Prix du Roman de l’Académie française 1999, le Grand Prix Jean Giono pour l’ensemble de son œuvre et le Prix de Flore 2007. Celle dont les récits ont été traduits dans plus de quarante langues est élue membre de l’Académie Royale de langue et de littérature française de Belgique, en 2015. En 2021, elle est récompensée pour son titre Premier sang du Prix Renaudot.

Dès l’incipit, le texte s’ouvre sur une régression. Le personnage central Patrick Nothomb, jeune consul de 28 ans nommé à Stanleyville au Congo vers les années 1964 raconte comment il doit affronter la mort au peloton d’exécution croyant que sa dernière heure est arrivée tout comme cela a été le cas pour son père militaire décédé à 25 ans laissant sa jeune mère veuve. À présent qu’il est père à son tour, il se questionne sur son destin, le récit se bascule vers son enfance où élevé par ses grands-parents de la bourgeoise belge, il doit grandir entre la période de la guerre en Europe et le manque d’attention de sa jeune mère veuve qui n’arrive pas à se remettre ni faire le deuil de son mari enlevé trop tôt après seulement deux années de mariage. Ses grands-parents se chargent donc grandement de son éducation les 6 premières années, mais bientôt ‘‘ Bon-Papa ’’, son grand-père prend une résolution. Il décide de l’envoyer passer des vacances avec son grand-père dont sa femme en seconde noce a eu des enfants du même âge que le héros-narrateur.

Le cadre sauvage et enchanteur du château familial au Pont d’Oye, la vie rude et désargentée des châtelains Nothomb dûe en partie à cause de la guerre malgré leur noblesse va grandement profiter au petit Patrick qui devient vite complice avec toute la fratrie. Patrick se découvre toutefois une faiblesse, il s’évanouie à la vue du sang frais. Un autre bond ramène vers l’adolescence, puis la rencontre avec l’âme-sœur Danièle durant les études de droit de Patrick. Ils se marient malgré le désaccord du grand-père paternel qui trouvait sa bru d’un rang un peu inférieur. Patrick se spécialise en diplomatie puis part travailler deux ans aux ministères des affaires étrangères avant de se faire affecter à la république du Congo. Les derniers chapitres restituent en guise de dénouement la suite du drame abordé au commencement du récit, le gouvernement envoie les parachutistes belges « au petit matin du 24 novembre 1964 » pour libérer la prise des otages à Stanleyville dans l’est du Congo. Un carnage se prépare en dernière répression sur les otages mais « Malgré ce bain de sang, Patrick Nothomb ne s’évanouit pas : il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre. Comme neuf otages sur dix, il fut inscrit au nombre des rescapés ».

L’autrice Amélie Nothomb s’est inspirée dans ce roman biographique Premier sang  des faits réels entourant la vie de son père décédé en mars 2020 dès le début du confinement dû à la pandémie covid-19. Elle a tenu à rendre hommage à son feu père le diplomate Patrick Nothomb en illustrant son tendre portrait héroïque et pleine d’empathie lors de ce drame historique qui a marqué plus d’un.

Sarita C. Pierre


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