Phalonne Pierre Louis et son long-métrage “Sere bouboun ” ont été au moulin d’Andé

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Lauréate de la bourse de développement de jeune création Francophone et images de la Francophonie 2021, avec son premier long métrage documentaire “Sere Bouboun”, Phalonne Pierre Louis vient de résider pendant 21 jours  au moulin d’Andé, en France,  pour une expérience enrichissante et productive.

Phalonne Pierre Louis est de celleux dont la caméra englobe tout et saisit, à la loupe, la finesse d’un simple petit détail. Depuis 2016, elle évolue dans le secteur de la photographie et du cinéma en Haïti et en cinq ans, le bilan est loin d’être mince. Membre de  Fotokonbit, une association de photographes haïtiens et étrangers qui promeut et valorise la photographie à travers le monde, Phalonne est aussi la vice-présidente de l’association Kit. C’est un collectif de photographes et cinéastes haïtiens, qui organise les Rencontres du Documentaire en Haiti depuis maintenant trois ans. La dernière édition en date remonte à cette année soit du 6 au 12 Décembre autour du thème Zombi. “On a aussi fondé la plateforme audiovisuelle “Kitmedias” qui réalise des courts reportages sur des sujets de société et diffusés sur les réseaux sociaux”, ajoute la jeune photographe, qui ne semble  pas connaître de repos et qui souhaite apparemment laisser quelque chose de pérenne dans le secteur.

En Septembre 2021, avec son premier long-métrage documentaire “Sere bouboun” , Phalonne Pierre Louis a été sélectionnée parmi les huit long-métrages, qui allaient bénéficier d’une résidence d’écriture et d’un accompagnement adéquat, dans le cadre de la bourse de développement de jeune création Francophone. “Sere bouboun” expression créole, pourrait se traduire en français comme “resserrer le vagin”, pour une traduction mot à mot. En effet, dans notre culture, qu’il soit mythe ou réalité, il existe réellement une pratique qui tend à resserrer le vagin grâce à un bain vaginal de grosses vapeurs, après l’accouchement. Le long-métrage de Phalonne, ” Sere bouboun”, va justement à la rencontre de cette pratique. Produit par la société de production haïtienne, Kitfilms , “Sere Bouboun est mon premier long-métrage documentaire qui s’accentue sur la pratique du “dlo cho” « bain de vapeur vaginal » en Haïti, après l’accouchement. Je vais à la rencontre de 3 femmes à Hinche pour comprendre davantage l’origine de cette pratique traditionnelle qui existe depuis des générations en Haïti. Et aussi questionner la place des hommes par rapport à tout ça”, raconte la jeune cinéaste.

La lauréate s’est résidée pendant 21 jours au moulin d’Andé, un lieu emblématique et  hautement symbolique à son avis, pour avoir acceuilli bien avant elle, de grands cinéastes et écrivains comme: Jacques Stephen Alexis, Sarah Maldoror, Francois Truffaut, Jeanne Moreau et bien d’autres encore. Résidence productive, Phalonne est enchantée d’avoir vécu cette expérience, qu’elle qualifie d’ailleurs d’enrichissante. Accompagnée de deux cinéastes expérimentés, Jean Breshant et Liccia Emmerenti, tout au long de la résidence, son long-métrage semble avoir fait de grandes enjambées. “Actuellement je travaille sur une deuxième version du traitement et je suis déjà en contact avec des coproducteurs étrangers qui sont très intéressés à s’embarquer sur le projet”, confie-t-elle à ce propos.

À moins de 24 heures du nouvel an, Phalonne Pierre Louis se dit très curieuse de découvrir les images que ce trajet lui livrera. Et quant à ce qu’on doit s’attendre de 2022 à son sujet, la jeune cinéaste fait grimper le suspens. “On verra”, lance-t-elle.

Jessie Lisa A.R TATAILLE


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