Menjie Richard Michel et les belles lettres, une histoire d’amour depuis la petite enfance

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Grande gagnante du Prix Amaranthe du concours de C3 éditions avec sa fiction titrée “Dédales”, au mois de mai et Championne Nationale pour la Division pour les discours en français du club Toastmasters, au mois d’avril, Menjie Richard Michel se décrit comme une passionnée des belles lettres. On doit remonter à son enfance pour saisir l’origine de cette belle histoire d’amour. Le temps d’une tête à tête avec cette dernière sur cette aventure qui ne s’attend qu’au meilleur.

Pour se jetter dans les bras de l’écriture, il faut nécessairement l’élan de la lecture. D’ailleurs, ils vont souvent de pair. Menjie Richard Michel a grandi avec un réel amour pour la lecture, ayant la grâce d’être accompagnée par son entourage dans ce qui était au début plus un loisir qu’autre chose. “Déjà petite, mon père m’a passé le goût de lire et d’écrire car il est une férue de belles lettres, de beaux mots !”, se souvient-elle. Et petit à petit, l’écriture s’est imposée à elle. “En fait, je crois qu’elle s’est tout plutôt jetée sur mon chemin ! “. Libre de son imagination, l’ingénieure civile confie n’avoir pas eu de barrières outre que celles, tacites, de la morale. “J’aimais préparer de belles rédactions colorées et farfelues, et par la suite, échanger par écrit avec des amis ou la famille, ou encore inventer de petites histoires ou des nouvelles, pour les offrir”. Ses professeurs du secondaire peuvent aussi en témoigner, la surprenant souvent avec un bouquin en plein cours s’ajoutant aux sermons de sa mère lorsqu’elle lisait trop tard à la lueur d’une bougie tremblotante. 

Membre depuis mars 2022, c’est au club Toastmasters anglophone Amethyst que la décoratrice d’intérieur va connaître sa première expérience en matière de compétition. Et en dépit du fait qu’elle ne soit pas du genre à aimer concourir, elle a décidé de participer au tournoi annuel de discours en anglais. Une expérience qui lui sera favorable. Celle qui travaille dans l’humanitaire est sortie première gagnante pour son Club, deuxième gagnante pour le secteur. Cependant, par un étrange concours de circonstance explique-t-elle, l’opportunité s’est présentée pour qu’elle représente ledit secteur au concours en langue française. “Je suis donc remontée en scelle et suis sortie Championne Nationale pour la Division pour les discours en français! C’était une expérience à laquelle je ne m’attendais pas du tout mais qui m’a été grandement bénéfique”. Avec son discours baptisé “Défie tes limites”, Menjie Richard Michel voulait transmettre un message inspirant.

Un texte perlé d’extraits d’une anecdote personnelle sensiblement revisitée, le tout emballé dans du papier scintillant pour offrir un peu de son enthousiasme, décrit-elle. La femme de lettres dont la vie est fondée sur la positivité a voulu en partager, étant persuadée qu’on a toujours quelque chose à offrir. “Il y a tant de noirceur tout autour. On a besoin de lueurs d’espoir et de petites tapes amicales qui nous ressassent que nous sommes des champions, que nous devons agir comme tels ! “. Sur la même lancée, la jeune chrétienne reste “convaincue que mon Dieu a profité de cette occasion pour me rappeler qu’au-delà du présent, il existe le beau, le bon et que ça vaut encore la peine de se battre pour.” Et à la base de cette belle opportunité se trouve la reconnaissance. Reconnaissante des portes fermées et de tout soutient obtenu.

Suite à cela, l’expérience va être renouvelée. Cette fois avec sa fiction “Dédales”, Menjie Richard Michel remporte le prix Amaranthe 2022 de la maison littéraire C3 Éditions. “Dédales, c’est un ensemble de nouvelles ancrées dans la réalité humaine que j’ai commencé à ficeler en 2018, si je m’en souviens bien. Pourtant, d’autres priorités plus urgentes aidant, le dossier est resté à prendre de la poussière avec de sporadiques rappels et quelques retouches et ajouts de temps à autre”, argue-t-elle. Lorsque la publication du concours annuel a été faite fin 2022, elle a tenu à peaufiner son travail afin d’y participer. À en croire la jeune écrivaine, cette fiction est partie sur la base de faits de la vie courante, notamment de séquences de notre quotidien en Haïti, pour dépeindre des émotions joyeuses ou maussades, créer de l’intrigue, exacerber l’imagination tout en partageant un peu sa vision colorée du monde, noir sur blanc. “Le livre relate d’histoires voguant entre le réel et le fictif et j’y emploie un lexique familier. D’ailleurs, les textes en général sont à la portée de tous et il y en a pour tous les goûts”, indique-t-elle. Au delà de tout cela, ce document est pour elle, une sorte de thérapie. Cette chance de poser des mots qui dérangent ou qui enchantent, sur du papier. Elle espère que le public pourra en bénéficier. Néanmoins ces deux précédentes expériences l’a fait comprendre qu’il faut oser se montrer, accepter de faire la différence. Prendre des risques fait peur mais le prix de l’inertie est un bien lourd tribut, suppose-t-elle.

Par ailleurs, mariée et mère de famille, Menjie Richard se voit comme une aimante de la Vie, la communication et bien d’autres choses. La littérature y compris. Cependant, elle est plus fan des belles œuvres que d’auteur.ices particulier.ères. “J’aime lire des nouvelles de Gary Victor autant que j’aime les beaux poèmes de Maya Angelou, de Syto Cavé ou des textes d’Edward E. Cummings … Toutefois, parmi les livres que j’aime le plus, je garde plusieurs des livres du Canon Sacré (évidemment !), La tragédie des siècles d’Ellen G.White, Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, L’enfant Noir de Camara Laye, Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain, L’Art de la simplicité de Dominique Loreau…”Les titres sont nombreux et exhaustifs.

L’ancienne auteure chez Mus’Elles ne possède toutefois que de nobles ambitions. Vivre une belle vie épanouie avec les personnes qu’elle aime tout en travaillant pour devenir une meilleure version d’elle même. Vous aimerez vous lancer dans l’écriture, n’est ce pas ? Menjie Richard Michel vous conseille de lire beaucoup de bons titres, de nourrir votre cerveau en laissant s’exprimer votre imagination. “Soyez attentifs et ouverts mais aussi, n’hésitez pas à foncer ! Osez vous positionner. N’ayez pas peur des échecs, remettez-vous en question. Ne vous satisfaites pas de peu, exigez beaucoup de vous : vous avez plus à offrir que vous ne le pensez ! Appréciez les ressources à votre portée, mais ne prenez rien pour acquis. Et surtout, profitez du parcours”. De notre côté, on ne saurait souhaiter qu’un succès continu à cette mordue de belles lettres.

Shylene Prempin


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