Ludnear Diane Augustin, tout un combat aux côtés des femmes

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Les femmes et les filles sont aux prises avec tant de problèmes en Haïti : le non respect de leur liberté individuelle, le viol, la violence physique ou verbale au travail, la violence dans le salaire, la violence verbale subie dans les lieux publics du fait de leur grossesse, la contrainte à vivre dans la honte de leur corps. Ajouté à cela d’autres problèmes, qui sont aussi le lot de la société dans son ensemble. Les acquis sont branlants, face à un système machiste et patriarcal, qui prend de la longueur et trouve toujours des mécanismes pour contrarier le cours normal de la vie des femmes. Les combats, nombreux, s’annoncent longs, quand on sait que la société est organisée de telle manière qu’il est difficile de défaire les nœuds. Les défis, nombreux, nécessitent de l’engagement et de la détermination.

Des femmes, touchées, mettent heureusement tout leur poids dans la balance du combat. Elles trouvent une étincelle, pour sinon effacer, effrayer la nuit trop noire qui s’abat sur elles et sur toutes les femmes de la société. Ludnear Diane Augustin est de celles-là. Un engagement qui n’a pas pris grand temps pour se manifester. Elle est à la tâche depuis ses vingt ans, si ce n’était avant. Et à ces tranches d’âge parfois, on se regarde à mille lieux des problèmes du monde. On s’occupe mieux de soi plutôt qu’à porter le rêve de changer le monde ou le monde environnant.

A ses 26 ans, udnear Diane Augustin est déjà auteure en effet de plusieurs initiatives sociales. Des initiatives qu’elles a prises en vue d’une communauté plus aimante et où il fait bon vivre pour toutes et tous et surtout pour les femmes, plus marquées par les violences de la société. Citons simplement sa dernière initiative: Séqu’Elles, créée il y a 3 ans et qui fête son anniversaire à la fin de ce mois de janvier 2023.

Séqu’Elles est un  plateau sur les réseaux sociaux où ont lieu chaque mois des causeries notamment autour de sujets qui concernent les femmes et avec des femmes invitées. Ce qui permet à celles qui regardent de s’identifier, de se sentir moins mal et, le cas échéant, s’en inspirer pour savoir quel chemin prendre. Les femmes invitées, souvent des spécialistes, aident les femmes qui suivent à mieux comprendre les problèmes auxquels elles font face et les mécanismes pour un combat possible ou « une  victoire possible », aurait ajouté Diane.

Diane est fougueuse et forte. Des problèmes sont parfois à sa porte, mais sont incapables de l’intimider dans ses rêves et sa volonté à faire bouger les choses. « L’inertie et le sentiment d’impuissance me dépriment », a fait observer celle dont les écrits pertinents sur sa page Facebook ont aussi pouvoir d’influence. L’inertie et le sentiment d’impuissance doive certainement la déprimer, selon qu’elle est amenée la plupart du temps à être témoin des situations.

« Séjourner quelque part et réaliser qu’on n’a pas d’endroit où jeter ses protections hygiéniques (jetables) et se demander ce que font les filles qui n’ont pas de toit, qui vivent dans la promiscuité…qui sont incarcérées », ces situations a-t-elle dit, l’ont toujours poussée à agir.

« Voir une femme qu’on aime sombrer dans la déprime parce qu’elle ne peut pas avoir d’enfant…et la société lui tient rigueur pour ça ; défiler sur la toile et tomber sur une femme qui combat courageusement l’endométriose. Tout ça m’a permis de voir qu’il fallait une tribune aux femmes pour qu’elles puissent parler et se libérer »  a ajouté celle qui regrette de toujours devoir faire des pauses à cause des crises qui éclatent au pays.

Son implication sociale, cela viendrait-il de sa famille. « J’ai grandi dans l’ambiance du partage et du don de soi », m’a-t-elle dit d’ailleurs en réponse à ma question de savoir d’où lui était venue sa volonté à se mettre ainsi à fond à la cause de la société.

Fille d’un instituteur et d’une institutrice, Ludnear Diane Augustin est une ancienne élève distinguée de l’école CMDM. Elle a fait des études en Gestion des affaires à l’école normale supérieure de technologie (ENST) et en Relations internationales à l’INAGHEI. Elle est rencontrée comme maîtresse de cérémonie à des rendez-vous et spectacles importants. Ludnear est autant outillée intellectuellement qu’elle est habitée par le sens du combat pour une société d’équité et respectueuse des droits de la femme.

Adlyne Bonhomme


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