L’organisation féministe Marijàn, soutenue par l’Ambassade de France en Haïti, a lancé le projet ainsi baptisé “Byennèt fanm ak tifi yo se pilye aksyon nou yo “, lors d’une conférence de presse tenue dans la matinée du jeudi 20 janvier 2022 à l’hôtel Karibe .  L’organisation féministe Marijàn, préoccupé par l’augmentation des cas de violences sexuelles, physiques et verbales perpétrées à l’encontre des femmes et de jeunes filles, dispose désormais d’un fond pour accompagner les survivantes de violences sexuelles , en plus de sa ligne de crise disponible à toute heure pour elles . L’hôtel Karibe a accueilli, hier jeudi, le lancement de ce programme d’aide et de soutien baptisé « Byennèt fanm ak tifi yo se pilye aksyon nou yo ». 
Les violences basées sur le genre sont un fléau mondial et Haiti n’en est pas épargné. L’organisation Marijàn reçoit au quotidien les doléances de femmes et de jeunes filles victimes de viol, d’agressions physiques ou verbales. Faute de ressources, la structure s’est sentie incapable de venir à leur secours, a fait savoir Vanessa Valcius, responsable du programme qui, selon elle, embrasse la vision de l’organisation, celle de militer pour le bien-être des femmes et de jeunes filles en Haiti. 
Les victimes de violences genrées que l’on retrouve dans tous les milieux  (administrations publiques et privées, universités, marchés publics, etc) avaient besoin de plus de soutien et d’accompagnement nécessaires, a  constaté Marijàn
Grâce au soutien de l’Ambassade de France, activement impliquée dans la lutte contre les violences sur le genre, ce projet à deux volets s’étalera sur une période de quinze mois et s’étendra sur deux départements du pays à savoir l’Ouest et le Sud-Est, plus précisément à Port-Au-Prince et Jacmel parce que ce sont les localités où elles ont organisé  le plus d’activités et aussi où elles ont eu le plus haut taux de doléances concernant les violences basées sur le genre , a précisé l’intervenante. 
Le premier volet consiste en la prévention du viol et des violences à caractère sexuel par le biais du fond octroyé par l’Ambassade de France en Haïti pour l’accompagnement psychologique et médicale des survivantes. Ainsi elles auront accès à des psychologues , un groupe de soutien et feront par la suite les suivis médicaux nécessaires à leurs cas . 
Trois groupes de soutien pour les survivantes seront créés chacun d’une durée de trois mois , le premier débutera ses travaux à la fin de ce mois de janvier, toujours selon les panélistes.
L’organisation féministe vise également à sensibiliser la population à l’importance de combattre ce fléau. Pour cela,  une série de formations destinées à plus de 150 personnes (femmes et hommes) qui veulent devenir des militants(tes) contre les violences sexuelles. Port-au-Prince et Jacmel sont les deux principales villes ciblées par l’organisation Marijàn, si l’on tient aux propos des organisatrices. Et des capsules vidéos seront diffusées sur les réseaux sociaux afin d’impacter le plus de personnes possibles. Ce sera le deuxième volet du projet  Jovania Pierre, coordonnatrice de programme à Marijàn, a pour sa part indiqué que le fond alloué par l’Ambassade, servira à empêcher les survivantes d’attraper des maladies sexuellement transmissible ou une grossesse non désirée suite à leur agression.
En ce qui a trait au montant de ce fond décaissé pour développer le projet, aucune des deux intervenantes n’a voulu éclairer la lanterne des journalistes. 

 Thara Layna Marucheka Saint Hilaire