L’Institut Français d’Haïti défend la cause écologique au moyen de l’art

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L’Institut Français d’Haiti (IFH), avec la participation d’artistes locales et locaux, a initié depuis le 10 janvier 2022, une série de vidéos d’artivisme intitulée « Dans les arbres » qui soulève la problématique de la cause écologique au moyen de l’art.

L’institut Français d’Haïti est l’un des lieux de rencontres pour les amantes et amants de la littérature, de la musique, de la danse et des arts urbains, entre autres. En effet, l’Institut s’est vu être un carrefour des plus grands rendez-vous culturels haïtiens tout en offrant aux artistes et créatrices et créateurs de la place un espace privilégié d’expression. Mais ce bastion culturel n’est pas épargné par la crise sociopolitique et sanitaire que connaît actuellement la société haïtienne. L’insécurité, la Covid-19 ont poussé les responsables de l’IFH à réduire leurs activités en présentiel et les ont contraint.e.s à se tourner vers d’autres formes de manifestation culturelle aux fins de ne pas rester dans l’inactivité et d’entretenir son public. C’est en ce sens que l’IFH a eu recours aux activités en ligne appelées Num’arts (c’est la contraction des mots numérique et art). Dans les arbres fait partie de cette catégorie d’événements.

Un projet participatif et environnemental

« Dans les arbres » est un projet participatif et environnemental qui s’inscrit dans un mouvement écologique. Le concept est simple, élégant et original. Des artistes font une performance en étant sur un arbre.  Le projet regroupe des capsules de vidéos de 2 à 7 minutes qui offrent une vue sur une forêt dense et verdoyante avant de voir apparaître la phrase : « Nous pourrions peut-être continuer notre vie dans les arbres pour réinventer nos modes d’existence et créer une nouvelle habitabilité du monde. » qui s’ensuit de la performance de l’artiste.

« Dans les arbres » tente de présenter une nouvelle façon de vivre parce que la vie, telle que nous la connaissons, n’est plus. Alors, il faut cohabiter avec les arbres, les revaloriser. C’est un moyen non ordinaire de sensibiliser la population haïtienne sur la situation alarmante de la planète terre et de notre population qui, de jour en jour, continue le phénomène de la déforestation, réduisant ainsi notre couverture forestière à vue d’œil et mettant en péril notre habitat naturel. La terre se meurt, il faut alors se réveiller et réapprendre à vivre.

La série compte deux saisons et 29 épisodes qui ont pour point commun le lieu ou l’espace de réalisation mais l’art, le genre, l’esthétique et l’âge diffèrent. Il y a eu une kyrielle d’artistes qui ont chacun offert une performance unique et poignante. Parmi eux,  on a vu défiler des femmes, des hommes, poètes.sses, danseuses, commedien.nes et des personnalités connues telle que la danseuse Linda François, la poétesse Adlyne Bonhomme, etc.

Pwomès vi de Phannuella Tommy Lincifort

Les artistes locales et locaux étaient invités à prendre part à l’activité en soumettant, à l’Institut Français d’Haïti à travers l’adresse mail prog@institutfrancaishaiti.org , un scénario qui devrait illustrer une idée, une action, une image, une pensée.

L’une des participantes, la dramaturge et médecin Phannuella Tommy Lincifort, nous a raconté son vécu de l’expérience Dans les arbres. Elle affirme que le concept est très novateur du point de vue artistique et cela demande une certaine créativité pour arriver à faire une mise en scène sur ou autour de l’arbre en soi, et il faut prendre en compte l’aspect technique qui n’est pas évident à cause des moyens  limités que dispose Haïti dans ce domaine .

Sa performance titrée « Pwomès vi » est le 28ème épisode de la série. Elle porte sur le retour de la population haïtienne vers les plantes médicinales -les « te fèy »- lors de la pandémie de la Covid-19. Elle est médecin, c’est ce qui l’a d’ailleurs inspirée à écrire le texte déclamé lors de sa mise en scène.

La série est disponible sur la page Facebook de l’institut. Elle n’est pas encore bouclée mais elle est ininterrompue en raison de la vague d’insécurité qui frappe le pays. Les internautes ont adopté le concept dès le début et attendent d’autres épisodes de la série.  

Thara Layna Marucheka Saint Hilaire


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