« Pour son œuvre largement reconnue en France et au-delà », la romancière haïtienne Yanick Lahens a été élevée au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur, lors d’une cérémonie organisée, vendredi 25 février à Port-au-Prince.
On la voit debout, face à l’Ambassadeur accrédité Fabrice Mauriès qui attache l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur sur la robe de cette immense femme de lettres. Cette cérémonie a drainé, vendredi 25 février, un gratin de personnalités sélectes au Manoir des Lauriers, à Bourdon.
Haute distinction honorifique créée en 1802, décernée par la France à une figure connue, récompense des mérites éminents rendus à la nation. Elle est « destiné aux citoyens jugés les plus méritants dans tous les domaines d’activité, qu’il s’agisse de leur mérite militaire ou civil au service de la nation ».
En effet, Yanick Lahens, autrice de romans et nouvelles d’expression française, Prix Femina 2014 pour son envoutant roman « Bain de lune », est décrite comme une écrivaine dont « l’œuvre est largement reconnue en France et au-delà », a twitté, hier 27 février, M. Mauriès.
« Son œuvre […] pose un regard d’une douce patience sur la société haïtienne, sa grande et petite histoire, tout en donnant une place majeure aux figures féminines », lit-on également dans un post de l’ambassade sur sa page Facebook.
Plusieurs femmes ont déjà reçu cette distinction honorifique, couronnant ainsi leur parcours à la fois exemplaire et inspirant. Il s’agit d’Arielle Jeanty Villedrouin (2017), Directrice Générale de l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherche (IBESR) ; Florence Elie, élevée elle-même au grade d’Officier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur ; Michèle Oriol, Secrétaire exécutive du Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire (CIAT). Les insignes de la Légion d’Honneur ne s’accompagnent généralement d’aucun financement. Datée de près deux siècles, on retrouve graduellement cinq catégories: Chevalier, Officier, Commandeur, Grand-Officier et Grand-Croix.
Née en 1953 à Port-au-Prince, Yanick Lahens, après des études en lettres modernes en France, retourne en Haiti en 1977 où elle a enseigné à l’Université d’Etat d’Haiti, la littérature comparée et a contribué à mettre en forme la réforme visant à introduire l’enseignement du créole dans les premières années de l’école primaire.
Elle est l’autrice d’une œuvre riche, puissante dont l’imaginaire et le réel constituent la colonne vertébrale. Plusieurs de ses récits ont été primés dont « Dans la maison du père » (prix Literatur Preis en 2009 au Salon du Livre de Leipzig), « La Couleur de l’aube », prix Millepages 2008, prix RFO et prix des lecteurs de la ville Vincennes dans le cadre du Festival America en 2010, « Guillaume et Nathalie », prix ADELF en 2013 et prix Carbet des lycéens la même année, ainsi que son roman dont l’histoire est peinte sur un fonds paysan « Bain de lune », prix Femina 2014.
Sa dernière œuvre en date reste « Douces déroutes », paru en 2018 chez l’éditrice Sabine Wespieser.
Mus’Elles
