De plus en plus de pays à travers le monde prennent des mesures en faveur de la santé et du bien-être des femmes dans le monde du travail en introduisant le congé menstruel. Cette initiative, qui accorde aux travailleuses souffrant de douleurs menstruelles le droit de s’absenter du travail sans préavis ni certificat médical, est considérée par certains comme une avancée importante en faveur de l’égalité des sexes et de la normalisation des discussions sur la menstruation. Cependant, d’autres critiques soulignent les possibles effets contreproductifs de cette mesure, tels que la stigmatisation des femmes et la déresponsabilisation des employeurs en matière de santé reproductive des travailleuses.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a ajouté le “syndrome prémenstruel” (SPM) et la “dysphorie menstruelle” (DM) dans sa classification internationale des maladies (CIM-11) en 2019. Cela reconnaît que ces conditions peuvent avoir un impact significatif sur la santé physique et mentale des femmes. Il y a une prise de conscience croissante de l’importance de reconnaître et de soutenir les femmes dans leurs besoins liés aux menstruations. C’est en ce sens qu’existe le “congé menstruel”, une mesure qui permet aux femmes de s’absenter du travail en cas de règles douloureuses. Cette mesure est de plus en plus débattue dans le monde entier, car les douleurs menstruelles peuvent avoir des répercussions importantes sur la santé et le bien-être des femmes.
Le 16 février dernier, l’Espagne est devenue le premier pays européen à adopter une loi sur le “congé menstruel”. Cette mesure permettra aux femmes de bénéficier d’un arrêt maladie en cas de règles douloureuses, financé par la Sécurité sociale et déterminé par un médecin.
Cette avancée législative en faveur des femmes est encore rare dans le monde, bien que certains pays aient instauré un congé menstruel depuis plusieurs années. En Indonésie, par exemple, une loi adoptée en 2003 prévoit un congé payé de un à deux jours par mois pour les travailleuses souffrant de douleurs menstruelles. Cependant, cette loi est souvent ignorée par les employeurs.
La Zambie est le seul pays africain à avoir instauré une mesure unique en son genre. En effet, depuis 2015, les femmes peuvent bénéficier d’un jour de congé supplémentaire par mois sans préavis ni certificat médical en cas de règles douloureuses. Cette journée, appelée “fête des mères”, est toutefois sujette à la réticence de certains employeurs qui exigent, par exemple, un préavis de la part des femmes.
En Indonésie, une loi de 2003 a accordé un congé de un à deux jours par mois pour les travailleuses souffrant de menstruations douloureuses. Au Japon, le congé menstruel est en place depuis 1947 et est un droit pour tous les types d’emploi, en contrat fixe à temps plein, en CDD, à temps partiel ou en intérim.
Au Japon, le congé menstruel est inscrit dans le code du travail depuis 1947. Cette mesure permet aux femmes de s’absenter du travail en cas de douleurs menstruelles extrêmes, sans avoir à fournir de certificat médical. Cette disposition est valable pour tous les types d’emploi, en contrat fixe à temps plein, en CDD, à temps partiel ou en intérim.
Néanmoins, l’adoption d’une loi sur le congé menstruel par l’Espagne marque une avancée importante en faveur des droits des femmes en Europe. Cette mesure pourrait encourager d’autres pays européens à suivre l’exemple de l’Espagne et à prendre des mesures pour protéger la santé et le bien-être des femmes dans le monde du travail.
De plus, cette loi espagnole sur le congé menstruel souligne l’importance de briser les tabous entourant les règles et les douleurs menstruelles. Cela pourrait contribuer à normaliser les discussions sur la menstruation et à sensibiliser davantage la société à ses impacts sur la vie des femmes. En effet, de nombreuses femmes subissent encore des discriminations et des stigmatisations en raison de leur cycle menstruel, ce qui peut les empêcher d’avoir accès à des soins de santé appropriés ou à des opportunités professionnelles.
Il est important de noter que les congés menstruels ne sont pas une solution à long terme pour les douleurs menstruelles, et que davantage de recherches et de traitements sont nécessaires pour aider les femmes à mieux gérer leurs symptômes et leur bien-être pendant leur cycle menstruel. Néanmoins, ces congés peuvent être un premier pas important pour protéger la santé et le bien-être des travailleuses et pour sensibiliser davantage la société aux impacts de la menstruation sur la vie des femmes.
Cependant, cette mesure est sujette à controverse. Certains militants pour les droits des femmes estiment que le congé menstruel pourrait avoir des effets contre-productifs en renforçant la stigmatisation des femmes qui souffrent de douleurs menstruelles. Au lieu de proposer des solutions à long terme, comme investir dans la recherche pour trouver des traitements contre les douleurs menstruelles, cette mesure pourrait encourager les employeurs à se détourner des travailleuses souffrant de ces douleurs.
En outre, cela peut contribuer à normaliser les discussions sur la menstruation et à sensibiliser davantage la société à ses impacts sur la vie des femmes. Il est important de noter que les congés menstruels ne sont pas une solution à long terme pour les douleurs menstruelles, et que davantage de recherches et de traitements sont nécessaires pour aider les femmes à mieux gérer leurs symptômes et leur bien-être pendant leur cycle menstruel.
Thara Layna Marucheka Saint Hilaire