Le calvaire que vivent certaines femmes souffrant du syndrome des ovaires polykystiques

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Le syndrome des ovaires polykystiques est une maladie peu connue qui provoque un dérèglement du cycle menstruel chez les femmes qui en souffrent et peut causer des infertilités. Voici le témoignage de Carline Pascal 29 ans, mariée sans enfants, qui essaye depuis 3 ans de tomber enceinte. Son mari et elle ont presque renoncé à cette idée, en raison de la situation actuelle du pays, mais surtout parce que Pascal vient d’apprendre qu’elle souffre de cette maladie qui fait que les règles peuvent durer parfois jusqu’à 30 jours.

Mus’EllesComment est-ce que tu as appris que tu souffrais de cette maladie? 

C. Pascal: J’ai toujours été très régulière au niveau de mon cycle menstruel. Tous les 28 jours, j’avais mes règles qui durent donc entre 4 et 5 jours. Cependant, il y a un an, j’ai commencé à avoir des troubles au niveau de mon cycle qui est devenu irrégulier. Etant donné que nous essayons d’avoir un enfant avec mon conjoint, j’ai d’abord cru que le premier retard était un symptôme de grossesse, pendant une semaine j’ai fais deux tests urinaires tous les matins à jeun, mais les tests revenaient toujours négatifs. Puis j’ai eu mes règles et elles n’ont plus voulu s’arrêter. Au bout de 15 jours de regles avec mon conjoint nous sommes aller voir un medecin qui a d’abord penser à une fausse couche, puis à un probleme d’anémie. Une panoplie d’examens plus tard dont deux sonographies, le médecin nous a appris que je souffrais du syndrome des ovaires polykystiques.

Notre première question a été de savoir si cela pouvait expliquer nos difficultés à avoir un enfant et c’est ce qu’a confirmé le praticien. Il m’a prescrit des comprimés contraceptifs afin de réguler mon cycle. Tous les jours, à la même heure, je dois prendre le même comprimé et les arrêter au bout de 28 jours pour donc provoquer une ovulation et avoir mes règles?

Mus’Elles- Comment vis-tu cette maladie? 

C.Pascal- Je n’ai certes pas un handicap physique mais je le vis comme tel. Avoir ces règles 4-5 jours est en soi épuisant mais les avoir 10- 20 jours de suite, c’est fatiguant autant physiquement que psychologiquement. Les serviettes hygiéniques et les contraceptifs absorbent désormais un bon montant de mon budget du mois. Parfois le matin, j’ai à peine le courage de me lever de mon lit, j’ai mal au ventre, et voir mes draps tachés de sang régulièrement, même si je sais ce que j’ai, me provoque quand même un pincement au cœur. Mon corps aussi supporte mal ce dérèglement. Je prends du poids sans le faire exprès. Mon médecin me recommande de perdre le poids que j’ai pris en trop, je n’y arrive pas malgré une activité sportive régulière. Ma vie sexuelle avec mon conjoint s’en trouve aussi bouleversée et notre projet d’avoir un enfant est menacé. Au cours de l’année j’ai eu un problème d’anémie, mais j’ai un régime strict qui bannit la viande rouge à cause de cette maladie. Donc je me retrouve à saigner abondamment, tout en limitant les sources d’énergies qui pourraient stopper l’anémie provoquée par le saignement de base. C’est un cercle vicieux.

Mus’Elles- Est-ce que tu en parle autour de toi? 

Carline. P- J’en ai d’abord parlé à ma mère, qui a été d’un grand réconfort. Puis j’ai commencé à en parler avec des collègues de travail. Je suis dans l’enseignement au niveau de la petite enfance et je collabore avec énormément de femmes de mon âge. Deux m’ont avoué souffrir de fibrome, même si ça n’est pas exactement la même chose, les symptômes sont semblables et la détresse psychologique que provoque la maladie dans les deux cas est la même. Avoir des personnes avec qui partager la peine et l’inquiétude a été une vraie chance. Il y a une plus grande connaissance du fibrome dans la société mais le syndrome des ovaires polykystiques est pratiquement inconnu. Une de mes collègues m’a proposé de créer une page facebook, et j’y réfléchi de plus en plus. 

Mus’EllesComment la maladie affecte-t- elle ton couple? 

Carline.P- À part au niveau de la vie sexuelle, elle ne l’a pas beaucoup affectée. Mon mari garde fermement espoir que nous aurons un enfant et nous continuons de voir les médecins quand le pays le permet.

Mus’Elles- Un message pour les femmes dans la même situation? 

Carline.P- Que vous souffriez du syndrome des ovaires polykystiques ou de fibrome, je sais que ce n’est pas facile de voir votre corps faire des siennes et échapper à votre contrôle. Cette situation peut même vous plonger dans la dépression. N’hésitez pas à en parler. À votre médecin, à des amis, à de la famille, n’êtes pas malade à cause de rapports sexuels trop fréquents , ou je ne sais quoi d’autre. Prenez courage, vous n’êtes pas seules.

Propos receuillis par Melissa Béralus


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