L’Institut Haïtien de Langue des Signes (IHLS), une institution de promotion de la langue des signes et de la culture sourde, a lancé ce mardi 14 décembre, en présence de plusieurs organes de presse, une campagne de sensibilisation autour des droits des personnes sourdes en Haïti. Il s’agit d’une première activité du genre portée par l’institution.
Hier mardi 14 décembre, l’IHLS a procédé au lancement officiel d’une campagne au respect des droits d’un groupe très discriminé en Haïti : les personnes sourdes. Organisé sous le thème : « Ann respekte Dwa moun soud yo », cette campagne sera réalisée essentiellement sur les réseaux sociaux, du 15 au 30 décembre 2020. L’activité compte vulgariser les droits des personnes handicapées en Haïti, promouvoir la culture sourde et aussi travailler à la non-discrimination des sourd.e.s, cette catégorie plus vulnérable et plus abandonnée dans la société, selon les dires des responsables.
Dans son discours de circonstance, M. Fenel Bellegarde, co-fondateur et responsable de communication de l’IHLS a soutenu que le droit des personnes handicapées ne doit pas s’arrêter avec les manifestations du 3 décembre, journée internationale des personnes handicapées. Cette tendance à tout oublier après les grandes manifestations est le leitmotiv qui pousse les organisateurs à profiter en cette fin d’année de lever le voile sur les obstacles auxquels les personnes sourdes sont confrontées et qui amènent parfois à une violation flagrante de leurs droits les plus élémentaires. Cette période est choisie parce que les sourd.e.s ont besoin d’être soutenus et leurs droits respectés et promus au quotidien, toujours selon M. Bellegarde.
Cette campagne invite des acteurs et actrices de toute la société, les personnalités publiques à porter des messages de sensibilisation en postant une photo avec une phrase pour dénoncer les stigmates que subissent les personnes handicapées. C’est un lancement qui donnera suite à la signature d’un protocole d’accord avec une organisation qui œuvre dans le domaine de l’accessibilité et de l’inclusion, OCONFOR (Organisation des conseillers et formateurs pourl’accessibilité universelle et l’inclusion). Ce protocole permettra de réunir les professionnel.lle.s en incusion, en accessibilité et handicap et en éducation spéciale en vue d’être plus efficaces dans leur travail.
Madame Marie Madeleine Georges fondatrice et représentante de OCONFOR, a pour sa part fait l’amer constat de la quasi inexistence des services d’interprète en langues des signes dans les bâtiments publics ou privés qui sont censés desservir toute la population. C’est pourquoi elle insiste sur la nécessité de faire un plaidoyer auprès de l’Etat pour le respect des personnes vivant avec un handicap quelconque. Car, dit-elle, l’Etat a ratifié plusieurs conventions, sans donner suite aux exigences des accords signés.
Expliquant le bien-fondé d’une telle collaboration, Madame Georges affirme qu’ un seul groupe ne peut travailler au respect des personnes handicapées. C’est dans cette perspective que les deux organismes ont décidé d’unir leurs efforts car « L’engagement doit l’emporter sur la signature effrénée des conventions, en dépit de leur importance », admet-elle.
Formation en langue des signes, sensibilisation et plaidoyer sur la culture sourde, comptent parmi les activités de L’IHLS, organisme créé depuis 2017. Outre le fait de travailler à l’intégration des personnes sourdes, il répond aux demandes de plusieurs jeunes qui ont manifesté le désir d’apprendre à communiquer dans la langue des signes, ont révélé à Mus’Elles les responsables.
Jeanne- Elsa Chéry

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