La première journée de « Wikenn solidarite » réussie à la FASCH

Spread the love

Depuis le 14 août 2021, les élans de solidarité continuent de se multiplier en faveur les compatriotes du grand Sud, qui ont vu soudain se serrer davantage l’étau dans lequel ils vivent à la suite du terrible tremblement de terre.

Si certains étudiants ont déjà fait des gestes de manière isolée pour leur porter secours, maintenant existe une plateforme qui définitivement se solidarisent pour venir en aide aux victimes à travers une première démarche : « Wikenn solidarite ».

« Wikenn solidarite » porté par la plateforme des étudiants haïtiens solidaires (POEHS) est une activité de collecte de produits de première nécessité et d’argent cash en vue de tendre la main aux victimes du séisme du 14 août survenu dans le Grand Sud.

La première journée a été une belle réussite en effet, tenue dans les locaux de la faculté des sciences humaines ce vendredi 3 septembre 2021, en dépit du très long retard enregistré.

Cette première journée des trois prévues a vu s’enchaîner entre autres : conférence, exposition de textes, prestations musicales et diction de poèmes.

Il y a eu un riche plateau en effet avec les professeurs James Darbouze, Vosh Dathus et Roland Bélizaire. Les 3 intervenants qui ont pris la parole sur ce thème « janvye 2010, out 2021 nou toujou pat pare/bilan e altènativ », se sont accordés, (avec des nuances évidemment dans les propos) sur le fait que le pays n’est pas dirigé comme il faut, évoquant la non volonté de l’État à mettre en place un plan d’aménagement du territoire.

Ce plan jamais mis en place, selon les intervenants, est responsable des pertes et des dégâts liés aux aléas naturels. Le Professeur Bélizaire affirme d’ailleurs que le séisme comme les autres aléas ne sont pas des catastrophes, mais deviennent des catastrophes dans ce cas lorsqu’il n’existe pas de bonnes structures sociales et une politique publique adaptée.

Le professeur Darbouze avance, non sans un petit zeste d’ironie, que le territoire est aménagé. Cette forme d’aménagement découle d’un choix politique. Le territoire est aménagé de telle manière que certaines personnes puissent faire leur fortune sur le dos du ppeuple, a-t-il précisé. Il plaide par ailleurs pour un pays où tout le monde est compté. Et tape sur ce qu’il nomme de la nécro politique ; où les citoyens ne sont vraiment comptés que dans la mort. Que quand leur sont distribués des petits paquets de riz et de pois, blessant leur dignité.

Les intervenants reconnaissent importante l’idée de solidarité que poursuivent les jeunes de POHS et tous les autres secteurs et individus, mais exhortent à ne pas laisser l’émotion prendre le pas sur le besoin de poser les problèmes réels et de fond : notamment, de bonnes structures sociales.

La conférence terminée, avait suivi une belle partie culturelle. C’est Waya vodou qui a fait la transition avec des titres de notre patrimoine, évoquant les dieux du Vodou dont Ogou et Damballah. Une ligne de tambours a pris le relais et fait danser les spectateurs et spectatrices qui y ont apporté leurs petites touches avec d’autres percussions improvisées.

Herby François, très connu pour ses chansons à textes et chez qui la volonté de tirer à boulets rouges sur les dirigeants ne manque jamais a fait un assez beau passage sur cette scène improvisée, pommée entre des arbres. Un assez prégnant parfum poétique a baigné la scène et l’assistance avec Ricardo Boucher, qui s’est fait aider dans les respirations, des tambours énergiques de Waya Vodou.

De lui-même, du Neruda, du Nazim Hikmet…, comme toujours, allumaient sa prestation. Applaudi par ses mots et sa rage qui rencontrent ceux des étudiant (e)s présents, Ricardo a fermé sa session en lisant quelques passages de « Failles » de l’écrivaine Yanick Lahens qui parle du tremblement de terre de 2010 et dont plusieurs extraits étaient scotchés à la salle où s’est tenue la conférence.

Les 3 jours se poursuivent à la faculté D’ethnologie ce samedi 4 et dimanche 5 septembre avec d’autres artistes invités dont Shelo Plèbe, Jean Jean Roosevelt, Chango Bastia…

 

Adlyne Bonhomme


Spread the love

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *