Kafedore fête ses dix ans d’existence

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L’entreprise de bijoux et d’artisanat ‘’Kafedore’’ a marqué ses dix ans d’existence le dimanche 26 juin à l’Atelier Kolibri à Nerette, dans la commune de Pétion-ville. Elle a organisé, en cette occasion, un événement remarquable et significatif pour célébrer cette première décennie teintée de travaux passionnants dans la vie de l’institution.

Devant un public peu nombreux mais curieux, les dix ans de Kafedore ont été réalisés dans une ambiance sobre et conviviale. Cet événement a été aussi l’occasion d’annoncer une série d’activités durant toute l’année selon les responsables.

« Nous avons une série d’activités pour les dix ans. Il s’agit entre autres de la présentation d’une kyrielle de projets qu’executera Kafedore l’année prochaine. C’est un moyen aussi de remercier et d’honorer nos différents collaborateurs », précise l’artisan et responsable de Kafedore, Carline Sévère. L’idée de ces activités, confie la designer, c’est aussi de créer un lieu de rencontre entre les collaborateurs, les clients et les supporters de l’entreprise.

Le public a eu l’opportunité de découvrir, redécouvrir et de se procurer les objets de création de Kafedore tels : T-shirts, mouchoirs, sacs, colliers, boucles d’oreilles, pendentifs et d’autres pièces confectionnées avec adresse et passion par les membres de l’atelier de Kafedore.

Le public a eu aussi l’occasion d’admirer les objets en bois, ceux du tissu, du coquillage et des œuvres de récupération ; de saisir le geste artistique des créateurs et créatrices de Kafedore à un degré plutôt élevé. Même pour celui qui regarde, d’être au contact avec la beauté et l’authenticité, expression chère à Carline Sévère, qui part de l’idée que tout peut être beau. Mais une beauté, selon elle, qui doit être authentique.

Bilan des dix ans de Kafedore

Après dix ans, on prend le pouls des choses. On voit où l’on en est. Qu’est-ce qu’on a réussi et qu’est-ce qu’on n’a pas su faire. On fait des comptes, forcément. Carline Sévère présente ainsi le bilan : « Il s’agit de dix ans d’expériences, je le prends ainsi. Pour moi, Kafedore n’était pas seulement un business, c’était une école. Parce qu’en même temps que je créais des bijoux, j’ai fait aussi des rencontres qui m’ont changé, changé ma vie en tant que personne et mon environnement. Je suis contente aussi d’avoir pu changer la vie de beaucoup de gens », explique celle qui croit que les dix ans étaient par-dessus tout, un partage d’énergies. La designer confie que l’entreprise n’a pas su tout réaliser. Mais elle accomplit des belles choses.

Le côté économique

Carline Sévère a éclaté de rire, à la question de savoir si elle arrivait à vivre de son travail de créations artisanales. « Je ne sais pas pourquoi, on pose toujours cette question à celles et ceux qui sont dans le design. Si j’avais eu un petit dépôt de riz, on ne me l’aurait pas posée. On pense que ceux qui sont dans le design ne gagnent pas d’argent », réagit Carline, qui explique qu’il s’agit plutôt d’un métier porteur.

C’est d’ailleurs l’un des rares à pouvoir être exporté le plus facilement, contrairement à la chose industrielle, dit-elle pour rassurer. Ajouté à cela, le fait que l’artisanat est un secteur très peu subventionné. Elle critique cependant l’absence d’une politique publique en faveur des arts dans le pays. Le secteur privé aussi, qui n’investit pas dans ces choses-là. Carline confie qu’elle vit de son métier depuis 10 ans.

Cependant, elle affirme que « sans la diaspora, notamment celle des États-Unis, Kafedore ne ferait pas long feu. L’artisanat en Haïti est totalement négligé au niveau local », raconte celle dont le matériel de travail principal est le bois.

« Ce n’est pas parce que les gens sont de mauvaise fois qu’ils n’achètent pas. Je reconnais qu’ils sont décapitalisés. Et il y en a qui ne sont pas informés de ce que nous faisons », ajoute la créatrice.

Adlyne Bonhomme


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