Sous la demande de Plan International, ce réseau d’ONG qui oeuvre pour le progrès des droits des enfants et l’égalité entre filles et garçons, le 11 Octobre est décrété “ Journée internationale de la fille” depuis l’an 2012 par l’ONU.
La journée internationale de la fille, c’est avant tout une journée de sensibilisation sur les droits des filles. Contrairement à la croyance populaire qui porte à croire que les filles, parce qu’elles sont des enfants et des adolescentes, n’ont aucun droit; cette journée tient à rappeler que le respect des droits des filles est le meilleur moyen de garantir l’émancipation de la femme. Comme l’entend si bien notre proverbe haïtien “ Timoun jodi, granmoun demen”. Justement, autant que le débat s’articule autour des droits de la femme, il doit l’être aussi autour de ceux de la fille. D’ailleurs, le droit à l’éducation pour servir d’exemple, c’est-à-dire que toutes les filles soient scolarisées, permettrait aux femmes d’occuper de plus en plus l’échiquier social. C’est le but mais la route est encore longue. Car ce lundi 11 Octobre 2021, dans un rapport délivré par Plan International, il est notifié que 132 millions de filles dans le monde ne vont pas à l’école. Un chiffre qui s’explique par des facteurs comme:” Les mariages forcés, les grossesses précoces, les travaux domestiques et l’esclavage sexuel…”. D’autant plus, une fille a plus de risque d’être descolarisée qu’un garçon. À ce sujet, Ida, une étudiante en Haute Couture raconte que c’est une situation très courante en Haïti surtout dans les milieux les plus reculés. “ Dans certaines régions du pays, les filles ne fréquentent pas l’école et restent souvent à la maison pour s’occuper des travaux domestiques alors qu’un garçon issu de la même famille est plus susceptible d’être scolarisé. Pour celles qui ont plus de chance, elles dépassent rarement le cycle fondamental. Cette inégalité s’explique par le fait que certaines familles pérennisent encore cette tendance où l’homme peut devenir ce qu’il souhaite, agronome ou ingénieur, mais que la femme n’a sa place qu’au foyer. Pas besoin de faire les grandes études pour ça. C’est donc un vrai problème! Il nous faut vraiment une bonne campagne de sensibilisation pour dévier ce schéma”.
Dans ce même rapport publié par Plan International sur le travail des enfants et l’exploitation des petites filles dans le monde, d’autres chiffrent inquiètent. Près de 63 millions de jeunes filles sont contraintes à travailler. Le pourcentage est très élevé dans les zones pauvres et celles en conflit. En 2021, “40% des enfants soldat sont des filles”, qui sont utilisées comme des combattantes, des espionnes, des esclaves sexuelles ou encore des boucliers humains. Et si la pandémie a généré de nombreuses pertes en vies humaines, elle aurait aussi engendré de sérieuses conséquences sur l’avenir des filles. À cette date, “ 11,2 millions de filles pourraient abandonner l’école” afin de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles. Un calcul orchestré par l’organisation International du travail (OIT) qui précise qu’à chaque fois la pauvreté augmente de 1%, le travail des enfants augmente illico de 0,7%.
La journée internationale de la fille, c’est aussi une journée de célébration et d’engagement. En prélude à celle-ci, a eu lieu le vendredi 8 Octobre 2021, la clôture du stage réalisé par Avocats sans frontières pour les gagnantes du concours de plaidoirie de Conversation Essenti’Elles et de KRIFA, préalablement bouclé le 8 Mars dernier. “ Le projet visait, entre autres, la promotion du leadership féminin et l’émergence d’une nouvelle génération d’actrices de changements qui sont sensibilisé.e.s sur les enjeux de genre, qui sont en mesure de s’approprier, de réclamer leurs droits et d’assurer la relève générationnelle”, explique Francesca Rabel. À l’occasion, les gagnantes ont plaidé en faveur de l’autonomisation des filles et des femmes et contre la détention provisoire abusive, pour ne citer qu’eux ça. “ Actuellement, elles travaillent sur la création de leurs blogs sur lesquels elles partageront les expériences acquises au cours du stage”, a aussi confié Francesca.
Journée de sensibilisation, de prise de conscience ou de mobilisation; la journée internationale de la fille est la piqûre de rappel sur les violations des droits des filles qu’il est impératif de freiner si l’on veut réellement s’assurer d’une relève générationnelle. L’organisation et magazine féministe Gran Jipon, l’indique dans une publication datée de ce matin:” Pou tifi nou yo, ann kontinye goumen pou yon sosyete kote tout moun gen menm dwa”.
Jessie Lisa A.R TATAILLE