À l’occasion de la Journée Mondiale de l’Enfance, le 20 novembre 2020, marquant le 31eme anniversaire de la convention relative à la promotion des Droits de l’Enfant, signée en 1989, le Centre Muse Haïti en collaboration avec la maison d’enfants, Enfant Haïtien Mon Frère (EHMF), a organisé une conférence-débat, sous le thème : « La famille, l’Église, l’école : quelles responsabilités ont-elles dans la construction du citoyen de demain ? » ,de 8 :00 heures à midi, à l’Université Quisqueya, sise au 218 de l’avenue Jean Paul II.
Le Centre Muse Haïti (CEMUH) est une association socio-culturelle à but non-lucratif, créée le 16 février 2019, qui regroupe des jeunes de profils différents et qui vise à appuyer l’un des secteurs porteurs de changement dans la société notamment le secteur éducatif à travers l’apprentissage et l’exercice de la citoyenneté par des activités d’éducation, de formation, de culture, autour des thematiques sur l’environnement et la littérature. Il se donne aussi pour mission de promouvoir la création artistique et de valoriser les pratiques amateurs, tout en favorisant le développement, chez les jeunes, des attitudes et comportements qui feront d’eux des citoyens responsables du monde.
Dans le but de répondre à leur mission, le Centre Muse Haïti dispose entre autres d’une Cellule de Développement Durable coiffant un programme d’Éducation au Développement Durable et de Droits Humains. C’est ainsi, que, en collaboration avec la maison d’Enfant, Enfant Haïtien Mon Frère (EHMF), à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Enfance, le 20 novembre 2020, il a organisé cette journée de réflexion autour de la problématique de l’Enfance en Haïti, de nos jours.
Après l’arrivée des participants, l’animatrice Madame Michèle RENFORT, membre du Centre Muse Haïti, responsable du Programme de Formation pour le Développement Durable, entame avec les propos de circonstance. En premier lieu, il s’agissait du propos du Dr Alain SAUVAL, Directeur de communication de l’Université Quisqueya (UNIQ) et Conseiller du Recteur. Ce dernier profite pour louer cette initiative du CEMUH en collaboration avec la maison EHMF tout en faisant une brève historicité de l’UNIQ et de la salle CCC, salle où se déroule le dit événement. En second lieu, les propos de Madame Rose Marie LAFONTANT, représentante et Directrice de la Maison d’Enfant, Enfant Haïtien Mon Frère (EHMF). La Directrice de l’EHMF présente son institution, son histoire tout en profitant de manifester sa joie pour cet évènement qui, pour elle, est exceptionnel pour aujourd’hui. Ensuite, ce fut l’intervention de Guerdie CLORISTIN, la Chargée des Programmes de Droits Humains du Centre Muse Haïti. En faisant une brève description du CEMUH, Madame Guerdie CLORISTIN rappelle la nécessité de comprendre le phénomène de la problématique de l’enfance en Haïti pour une transformation dans ce domaine.
Sans tarder, la Modératrice a invité les conférenciers et les conférencières à prendre la parole. Le Père Gilbert PELTROP était le premier à intervenir. Il croit qu’il est l’heure, à travers les institutions sociales, notamment celles religieuses, de prendre en charge les enfants pour éviter le pire de ce que notre société a connu aujourd’hui. En citant beaucoup de références dans la religion Catholique dont Saint Thomas d’Aquin qui dit : « Pour pratiquer la vertu, il faut un minimum de bien-être ». En suivant les lignes pastorales de l’Église depuis pape Paul VI, il opte pour une maternité et une paternité responsable afin que les enfants puissent avoir un cadre sain pour leur croissance.
Ensuite, ce fut au tour de la Travailleuse sociale et Professeure à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti, Madame Marjorie BRUTUS d’intervenir. L’intervenante BRUTUS, signale d’emblée que son intervention s’oriente plutôt vers la responsabilité de la famille comme institution mère dans la protection et l’accompagnement des enfants pour une citoyenneté responsable de demain. Étant travailleuse sociale, elle a proposé un ensemble d’outils (des rapports sociaux dont les parents développent avec les enfants : discussion, communication, l’amour etc.) dans le but de mieux accompagner les enfants dans les familles.
Me. Phenile LOUIS, juriste, représentante de l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherche (IBESR), dans sa présentation, rappelle l’historique du jour, à savoir la date que Haïti a signé la convention relative à la promotion et la protection des droits des Enfants. Selon elle, l’enfant a aussi des devoirs à remplir dans la société. Dans son intervention, elle signale le rôle des institutions comme : la famille, l’école, l’église, l’État à travers l’IBESR dans le respect, la promotion et la protection des droits de l’Enfant.
Et après, c’était le tour de l’Ancien Ministre de l’Éducation nationale, Président du Comité de Gouvernance et d’Éthique du Partenariat Mondial pour l’Education, Nesmy MANIGAT. À travers des statistiques ainsi qu’une revue du cadre légal et institutionnel, il a fait un état des lieux de la prise en charge actuelle de la petite Enfance. En faisant des comparaisons avec la situation d’autres pays, il pose la question de la pertinence d’une institution publique et décentralisée, dédiée à la famille. Ceci aura le mérite de limiter les multiples dispersions et chevauchements constatés au niveau de la protection et du développement de l’enfance, selon lui. Aussi, il propose une continuité au niveau de la politique de « Développement Intégral de la Petite Enfance », ainsi que la poursuite de la mise en œuvre du curriculum du Préscolaire.”
Enfin, la conférence a été bouclée avec l’intervention du Sociologue, Activiste politique, Monsieur Ralph Emmanuel FRANCOIS. Exposant une photographie de la société actuelle d’Haïti, il a signalé notamment la question de l’insécurité actuelle. Tentant de faire un rappel sur l’histoire d’Haïti, de la période coloniale et les luttes menant vers l’indépendance, ce pays était pour lui le lieu de secours de la sécurité, par la politique de Dessalines en déclarant comme haïtien (dont les Polonais) tous les habitant.e.s vivant sur le territoire national. Il partait au questionnement de l’importance de faire aimer aux enfants la vie, si leur vie ne coûte rien aux yeux de la société et que les instances chargées de la question de sécurité nationale ne font rien pour contrecarrer la banalisation de la vie et protéger la vie des citoyen.ne.s.
A la suite de ces interventions, le débat a pris chair en s’ouvrant sur une rubrique de questions/réponses a laquelle ont pris part les participant.e.s, avec beaucoup d’engouement.
Joane Thessa E. BELONY