Cette année , dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme organisé du 25 novembre au 10 décembre, l’organisation féministe Gran Jipon a réalisé une campagne pour dénoncer les féminicides intitulée: « IJANS » .
Le 25 novembre est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, cette date charnière de la lutte féministe rappelle à tous et à toutes que les violences faites aux femmes et aux filles sont un fléau réel qui affecte leur bien-être. Cette date marque aussi le début d’une campagne d’activistes féministes de 16 jours pour l’élimination des violences que subissent les femmes et les filles. Cette campagne est un instrument politique et social à fort impact que les organisations féministes du monde entier utilisent depuis 1991 pour appeler à l’élimination et la prévention des violences spécifiques faites aux femmes et aux filles .
Cette année l’organisation féministe Gran Jipon s’est impliquée dans cette campagne au moyen de sa campagne intitulée IJANS . L’organisation a réalisé une série d’activités autour de la thématique de l’urgence de combattre les féminicides en Haïti et partout ailleurs . C’est en ce sens que la campagne s’appelle IJANS « IJANS POU KWAPE FEMINISID » .
En Haïti, assez souvent les gens pensent qu’il y a des droits humains qui sont beaucoup plus importants que d’autres alors que les droits humains sont indivisibles et interconnectés. Leur interconnexion fait que lorsque l’un est bafoué, des répercussions néfastes sur d’autres droits se font sentir. C’est en ce sens que le peuple haïtien a tendance à croire que les droits des femmes peuvent attendre parce que d’autres droits tels que le droit à la sécurité ne peuvent pas encore être garantis par le gouvernement haïtien. Or dans les moments de crise les femmes et les filles étant vulnérables sont les premières à être touchées . Depuis 2018 , avec les guerres de gangs, les cas de féminicides sont de plus en plus nombreux . N’ayant pas été documenté, il n’y a pas de chiffres officiels à ce sujet .
Pour décrier cette situation l’organisation a réalisé un shooting photo dénommée « zombi Feminisid » . Le concept du shooting est assez simple . Ce sont des femmes habillées comme des revenantes qui tiennent leur revendication. Elles veulent que justice soit rendue ou encore elles veulent que leur nom soit retenu. Elles n’arrivent pas à reposer en paix parce qu’ elles sont les victimes du système patriarcal beaucoup trop présent en Haïti. Sur les pancartes on peut lire des noms tels que : Thaîca Dorvil ,Shamar Thelemaque / Rushama , Ashley Cantave. Toutes des victimes de féminicide durant l’année 2022 .
L’organisation a aussi réalisé une vidéo où ses membres expliquent pourquoi les droits des femmes ne peuvent pas attendre et doivent être effectifs le plus rapidement que possible. Consciente que la prévention des VBG est un outil essentiel pour la lutte des droits des femmes, un atelier d’autodéfense a été réalisé pour 20 jeunes filles qui ne sont pas membres de l’organisation. Par ailleurs, les membres de l’organisation ont reçu une formation sur la prise en charge des survivantes de VBG. Lors de cette formation, elles ont appris comment recevoir et orienter une survivante de VBG . Une ligne d’urgence le +509 3476 8841 pour la signalisation des cas de VBG a été lancée par l’organisation toujours dans le cadre de cette campagne.
Thara Layna Marucheka Saint Hilaire
