Grossesse précoce, le cas de la commune de Mirebalais

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Mirebalais est une commune du département du centre, à deux heures de route de Port-au-Prince. Comme pour beaucoup de localités d’Haïti, la population est confrontée à divers problèmes parmi lesquels: la sécheresse, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, la violence, et les cas de grossesses précoces.

Afin de prévenir ce dernier, la population, et des organisations féministes, les autorités judiciaires et les églises protestantes, se sont constituées en réseaux afin de lutter contre ce phénomène. Il faut rappeler que la grossesse précoce se définit comme une grossesse qui survient chez la jeune fille à un très jeune âge, et comportant des risques, autant pour la mère que pour l’enfant.

La commune de Mirebalais comporte plusieurs localités avoisinantes tel que: coupe gorge et grand boukan, sarazin, toutes très pauvres et touchées par la sécheresse. L’une des particularités de ces communes est que les églises protestantes y occupent une grande place et ont une influence indéniable sur la vie des communautés. Le taux de chômage étant très élevé, la principale source de revenus pour les foyers reste l’agriculture. La situation économique, le manque d’école et le silence autour des questions d’éducation sexuelle a pendant longtemps été à la base de cas de grossesses précoces.

A 10 minutes de la ville de Mirebalais, nous arrivons à coupe gorge, chez Sandra une jeune fille de 20 ans, mère de deux enfants.
J’ai eu mon premier enfant à 13 ans, je ne savais pas que je pouvais tomber enceinte. Je sortais avec ce (un) jeune homme et un jour, je suis tombé enceinte.

La première initiative prise pour prévenir cette situation fut d’ouvrir une école dans la section communale de Gaskòy, dans le quartier de nan bureau selon les propos de Lauzette Philois, feministe et activiste. Ce fut une initiative de l’organisation: òganizasyon fanm pou devlopman seksyon kominal OFDESK. Cette école existe encore aujourd’hui encore, même si elle n’est plus administrée par l’organisation sus-cité.

Cette école qui accueille filles et garçons s’est aussi assurée de faire des formations, pour non seulement les élèves qui la fréquentent, mais aussi les parents et les responsables d’église, qui représentent un élément important du réseau de prise en charge implanté dans la ville. L’organisation « Fanmi Lasante » assure les campagnes de vaccination et de planning familial travaille en collaboration avec les formateurs et les professeurs de l’école afin de toucher le maximum de jeunes que possible.

Cependant, si l’ouverture de cette école a permis des progrès quant au débat sur l’éducation sexuelle et la diminution des cas de grossesse précoce, elle reste la seule école dans la localité. Aujourd’hui que les organisations féministes sont moins présentes dans la communauté, l‘avenir de l’école semble menacé, et avec elle la question de l’éducation sexuelle et la prise en charge des adolescentes mères.

Melissa Béralus


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